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On a lu… Igai – The play dead/alive (T. 1) de Tsukasa Saimura

On a lu… Igai – The play dead/alive (T. 1) de Tsukasa Saimura

Note de l'auteur

9782344010440_cgLes zombies… Ce sous-genre dédié aux mangeurs de cervelle et de chair fraîche n’en finit plus de faire des petits. Et certains auteurs s’en sont fait une spécialité. C’est le cas de Tsukasa Saimura, scénariste et dessinateur qui, après Tokyo Undead et Crueler than Dead, revient chez l’éditeur Glénat avec son nouveau titre, Igai. Malheureusement pour lui, sans son compère Kôzô Takahashi qui avait su apporter une grande force à travers son dessin sur Crueler than Dead, cette nouvelle saga horrifique peine à exister, tout du moins avec ce premier opus. Trop anecdotique, déjà vus et sans aucune plus-value graphique, les débuts de Igai s’oublient aussi vite qu’ils se lisent. Quand un titre de zombies manque de mordant, c’est qu’il y a un petit problème…

 

Akira est un lycéen lambda épris de Kurumi, son amie d’enfance, qui n’a d’yeux que pour Umezawa, champion du club de boxe, également lié d’amitié avec Akira. D’avance, tout cela commence mal avec cette romance insipide, teintée de rivalité, dans un triangle amoureux vu une bonne centaine de fois. Un jour, sans prévenir, un élève enragé en mord un autre et vous connaissez la suite. C’est la foire à la tripaille. Enfin, tout ça reste très sage en réalité, alors qu’une grande partie du lycée se transforme vite en méchants zombies. C’est la panique, Kurumi est mordue à son tour devant un Akira désemparé et, alors qu’il se trouve contraint de lui éclater la tronche à coups de pelle, celle-ci revient à elle, de même que tous ses congénères. Stupéfaction générale, mais soulagement de courte durée puisque très rapidement, leurs démons les rattrapent et ils redeviennent avides de chair humaine. Malgré son envie évidente d’offrir une petite variation au genre, à travers ce va-et-vient constant entre l’état zombie et l’état normal, Tsukasa Saimura ne parvient pas à injecter un quelconque souffle à son récit. On s’ennuie gentiment devant la tiédeur du propos qui aligne des scènes de fuite face à des morts-vivants, plutôt véloces, qui pourtant ne tiennent pas la comparaison avec ceux de nombreux autres titres.

 

20140522231111ffdAlors que Crueler than Dead nous servait de purs moments gores et ultra-graphiques, Igai est finalement très, très sage. Tsukasa Saimura n’a peut-être pas voulu se frotter à la censure sévissant dans l’édition nippone. Toujours est-il qu’on ne voit pas grand-chose et sans développer un penchant particulier pour le gore gratuit, on était quand même en droit d’attendre bien plus que ça. Concernant notre petit triangle romantico-zombiesque, ce n’est guère mieux. Les personnages paraissent creux et les amourettes adolescentes d’Akira sont dénuées d’émotion et de relief. La faute à un récit en mode pilote automatique, sans intensité qui enfile les scènes convenues comme des perles. Je le disais plus tôt, le dessin de Takahashi donne une force et une identité à Crueler than Dead que Saimura est loin d’égaler. Maladroit, grossier, inconstant, figé, son trait présente de trop nombreux défauts. Bref, sur le fond autant que sur la forme, Igai – The Play Dead/Alive ne convainc pas. Prévisible et sans saveur, le titre échoue à extirper le genre de l’impasse artistique dans laquelle il se trouve. On préférera attendre la sortie du tome 2 de Crueler than Dead, lui aussi édité chez Glénat.

 

Igai – The Play Dead/Alive (T. 1) de Tsukasa Saimura, aux éditions Glénat

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