On a lu… Jabberwocky (T. 5) de Masato Hisa

On a lu… Jabberwocky (T. 5) de Masato Hisa

Note de l'auteur

Couv_258676Masato Hisa continue d’explorer son monde rempli de dinosaures dans des aventures toujours plus barrées. L’agence secrète du Château d’If poursuit ses enquêtes aux quatre coins du globe sans véritable temps mort. C’est un peu toujours le même constat dans ce dernier tome que dans les précédents, à savoir que l’on passe un très bon moment mais qu’on regrette qu’il n’y ait pas un fil rouge plus présent.

 

Alors que Lily Apricot et son partenaire reptilien Sabata Van Cleef viennent de déjouer un attentat à l’Exposition Universelle de Paris, les voilà déjà partis sur une autre enquête impliquant le célèbre Moby Dick. En effet, plusieurs navires disparaissent les uns après les autres, happés dans les fonds marins par une créature à la taille disproportionnée. Les deux agents vont donc devoir embarquer à bord du sous-marin de l’organisation pour débusquer le monstre, qui n’a rien d’une baleine blanche… Bref, Jabberwocky continue d’explorer joyeusement son trip décalé et assez « what the fuck?! », et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on voit du pays. Russie, Italie, Chine, Royaume-Uni, France, les missions s’enchaînent vitesse grand V et on a franchement pas le temps de s’ennuyer.

 

Jabberwocky-DinosauresCependant, deux problèmes majeurs commencent à surgir. D’une part, la compilation des missions paraît hasardeuse et ne semble reposer sur aucune véritable construction. Les mini-arcs narratifs sont non seulement interchangeables, mais qui plus est, redondants. L’idée de revisiter certaines périodes de l’histoire (Jack l’Éventreur, L’Exposition Universelle de Paris) ou romans, à la sauce Jurassic Park, est intéressante mais elle repose toujours sur les mêmes ressorts. D’autre part, le titre de Masato Hisa manque d’une trame scénaristique plus importante. L’auteur semble avoir une vague idée de ce qu’il veut faire mais ne nous donne pas grand-chose à se mettre sous la dent. Finalement, on reste un peu trop spectateur, face à un récit qui peine à réellement nous inclure dans l’action.

 

Reste une esthétique et un parti pris graphique toujours aussi atypique. Un trip groovy et parfois cartoonesque, ultra-stylisé. Jouant uniquement sur de forts contrastes à base d’aplats de noir sur blanc, le trait de Hisa est agressif et tend parfois à l’abstraction. Il ne facilite pas la lecture et parvient à nous déstabiliser. Jabberwocky est toujours plaisant sur le fond et abouti sur la forme, mais manque d’épaisseur. Les répétitions et l’absence d’un fil rouge plus présent mettent un frein à l’enthousiasme des débuts. Peut-être le tome 6 saura-t-il raviver la flamme… ?

 

Jabberwocky de Masato Hisa, aux éditions Glénat

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