On a lu… Jabberwocky (T. 6) de Masato Hisa

On a lu… Jabberwocky (T. 6) de Masato Hisa

Note de l'auteur

601 JABBERWOCKY T06[MAN].inddPlus qu’un tome avant la fin de Jabberwocky, il est donc temps de faire un premier petit bilan. Ce sixième tome reste dans la droite lignée des précédents. Des dinos, des enquêtes complètement dingues, des complots, des sociétés secrètes et des personnages historiques, Masato Hisa continue sa plongée en immersion dans un univers vraiment atypique. Même si le récit est un peu trop sérialisé et segmenté, ce titre du catalogue Glénat s’épanouit dans un délire graphique extrême.

 

Nous avions quitté Sabata, Lily et un troisième agent du château d’If, la charmante Starbuck en bien mauvaise posture face au préhistorique Moby Dick. Dans ce nouveau tome, Sabata se retrouve échoué sur une île et doit secourir les deux demoiselles promises à une mort certaine. L’occasion d’en savoir plus sur l’organisation du Serpent à Plumes qui regroupe de puissants et riches sauriens. Leur passe-temps favori, parier sur chaque événement de l’histoire et sur la vie ou la mort de chaque individu sur la planète. L’ironie se lie à l’absurde pour mieux dénoncer une société avide et cupide. Dans la seconde partie, notre improbable mais attachant duo se retrouve aux États-Unis en compagnie du Président himself, de Thomas Edison et de Nikola Tesla. Une nouvelle enquête, de nouveaux rebondissements et la même volonté d’encrer le récit dans une certaine forme de réalité parallèle où se croisent personnages historiques, personnages plus légendaires et… des dinosaures.

 

jabberwocky-2004383Entrer dans un nouveau tome de Jabberwocky demande toujours quelques pages d’acclimatation. Il faut à chaque fois appréhender de nouveau cet univers si singulier. Mais une fois qu’on est dedans, la proposition est toujours aussi passionnante. Le croisement de toutes ces influences, liées les unes aux autres par un graphisme radical et contrasté, fait du titre un total outsider dans la masse de publication mensuelle. Masato Hisa montre sur ce tome qu’il est en pleine possession de ses moyens et nous offre une recherche graphique et un travail esthétique vraiment très intéressants. C’est cette singularité artistique et ce concept aussi absurde qu’intrigant qui donnent au manga tout son style décalé, moderne et arty.

 

Mais cela, n’empêche cependant pas une certaine déception vis-à-vis de l’histoire. Je parlais plus haut de sérialisation et c’est vrai que le récit manque quelque peu de liant. Aucun réel fil rouge ne permet à Jabberwocky d’être aussi bon qu’il aurait pu l’être. Les enquêtes/aventures nous font certes voyager, les situations sont dignes de 007, mais elles fonctionnent un peu toutes sur la même dynamique qui consiste le plus souvent à débusquer un dino qui tire les ficelles dans l’ombre. L’Ordre du Serpent à Plumes, même s’il revient à plusieurs reprises, ne suffit pas vraiment à créer des passerelles entre les épisodes. A priori, ce ne sera pas le septième et dernier tome qui changera quoi que ce soit à cela. En dépit de ses faiblesses, Jabberwocky vaut le détour et propose un trip très différent de ce que l’on a l’habitude de lire. Un univers plutôt bien barré servi par un dessin ultra-graphique. Bref, on attend le dénouement.

 

Jabberwocky de Masato Hisa, aux éditions Glénat

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