On a lu… Jaco The Galactic Patrolman de Akira Toriyama

On a lu… Jaco The Galactic Patrolman de Akira Toriyama

Note de l'auteur

Après des années d’absence et de silence, le grand, l’unique, l’inégalable Akira Toriyama revient en force en cette année 2015. Tout d’abord, avec le film La Résurrection de F., puis avec la suite de sa série phare, intitulée Dragon Ball Super. L’éditeur Glénat a profité de cette déferlante DBZ puisqu’il met le mangaka à l’honneur cette année avec notamment deux one-shot très attendus : Katsuraakira (critique à venir) et Jaco The Galactic Patrolman. C’est sur ce dernier que je me penche aujourd’hui et un premier constat s’impose, c’est avec un immense plaisir que j’ai retrouvé l’univers de Toriyama.

 

Un peu à la manière de Dr Slump, Nekomajin et Sandland, Jaco The Galactic Patrolman s’inscrit dans la mythologie de Dragon Ball et prend part dans The World, le monde fictif créé par l’auteur. Le titre fait presque office de prequel puisque le récit se déroule une dizaine d’années avant le début de la série mère. Jaco, est un extra-terrestre faisant partie des galactic patrolman, sorte de superpolice de l’espace. Il est en mission sur Terre afin de la protéger d’une invasion imminente par une race extrêmement puissante venue de loin, nommée Sayan. Seulement, Jaco a perdu les commandes de son vaisseau, a heurté la Lune et s’est écrasé en mer, non loin d’une île, sur laquelle habite Omori. Le vieillard, scientifique et inventeur en son temps, décide de l’aider à réparer son vaisseau endommagé. Alors qu’ils vont tous les deux en ville afin de trouver de quoi acheter du carburant, ils rencontrent Tights, une jeune fille pleine de ressources et dont les liens familiaux en surprendront plus d’un.

 

Cette idée d’offrir une «origin story» à Dragon Ball aurait pu ressembler à une mauvaise blague faite pour engranger quelques millions supplémentaires. Sauf qu’Akira Toriyama a eu la bonne idée de centrer son récit sur un personnage inédit dans un titre rappelant franchement les débuts de la série originale. On évite les scènes de bastons dantesques et on retrouve l’esprit et l’humour potache de l’auteur, ainsi que ses personnages loufoques. Jaco The Galactic Patrolman revient à une certaine forme de simplicité et de naïveté avec une histoire pleine de fraîcheur. A l’instar de Goku enfant et d’Arale de Dr Slump, Jaco découvre le monde avec des yeux totalement neufs et on est toujours autant amusés par les remarques drôles et attendrissantes des protagonistes. Instantanément, on retrouve la patte du maître et cet univers qu’on aime tant.

 

ginga-patrol-jako-logoLes jonctions que l’auteur créées avec Dragon Ball, ne se limitent pas à un univers partagé. Progressivement, les liens entre les deux titres prennent de l’importance afin de raccrocher tous les wagons. Toriyama semble vraiment vouloir créer une mythologie cohérente dans un univers en constante expansion. Ce n’est pas un hasard si Dragon Ball, et plus largement l’ensemble de son œuvre, est comparé à Star Wars et au travail de George Lucas. Le mangaka est parvenu à créer un monde alternatif, définitivement ancré dans la culture geek mais également dans l’inconscient collectif. Une œuvre qui traverse les âges et qui, à défaut de totalement se réinventer, continue de fasciner des fans toujours plus nombreux.

 

Conscient de cela, l’auteur offre un petit cadeau à ses lecteurs, avec un chapitre spécial en fin de tome. A la façon du mégablockbuster Man of Steel de Snyder, le chapitre revient sur la planète d’origine de notre extra-terrestre à queue de singe préféré et nous conte les heures qui ont précédé le départ de Goku pour la planète Terre. L’occasion de faire la rencontre avec sa mère, Gine, dont on ne savait absolument rien jusqu’ici. Un micro-évènement en soi, même si ça relève plus de l’anecdote, finalement. N’empêche, c’est peut-être du fan-service mais ça fonctionne assez bien. Le fait d’entrevoir Vegeta et Raditz jeunes ainsi que Baddack en père inquiet pour son fils, nous donne l’impression d’être les témoins privilégiés de la naissance d’un univers.

 

Le trait de Toriyama, reconnaissable entre mille contribue fortement au plaisir que l’on ressent à la lecture. Malgré quelques faiblesses graphiques, il reste assez efficace et précis. Jaco The Galactic Patrolman a l’effet d’une madeleine de Proust. Drôle, burlesque et tellement sympathique, il s’inscrit parfaitement dans la chronologie et le monde de l’auteur. On ressort de ce tome, le sourire aux lèvres. Bref, Toriyama est toujours là et personne ne viendra s’en plaindre.

 

Jaco The Galactic Patrolman de Akira Toriyama, aux éditions Glénat

Partager