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On a lu… Katsuraakira de Akira Toriyama et Masakazu Katsura

On a lu… Katsuraakira de Akira Toriyama et Masakazu Katsura

Note de l'auteur

katsura-akira-glenatDeuxième one-shot très attendu de l’année, Katsuraakira est sorti en même temps que Jaco the Galactic Patrolman, en début de mois. Si ce dernier était complètement à mettre au crédit de Mr Toriyama, Katsuraakira est le fruit de sa collaboration avec le non moins talentueux Masakazu Katsura. Ils nous convient à un trip SF délirant et qui avec Jaco, pourraient bien être le départ d’une nouvelle saga.

 

Si on ne présente plus le grand Akira Toriyama, il faut peut-être replacer Masakazu Katsura au sein de son œuvre. Cet auteur n’est pas un petit jeunot dans le monde du manga puisqu’il a commencé sa carrière au début des années 80. On lui doit notamment Wingman, Video Girl Ai, Zetman ou encore DNA2, bref autant de cartons au Japon qu’en France. Amis de longue date, les deux mangakas se sont donc lancés dans une collaboration en 2009, suite à une demande de l’éditeur Jump. Toriyama ne souhaitant pas gérer le dessin, se «limite» au scénario, à l’élaboration de l’univers et au storyboard, confiant la partie graphique à son ami, Katsura. Pour célébrer dignement cette année sous le signe d’Akira Toriyama, l’éditeur français Glénat se devait donc de proposer à ses lecteurs, la publication de ce titre.

 

Katsuraakira est un recueil de deux histoires intitulées Trop Forte, Sachié !! et Jiya. Elles se situent l’une et l’autre dans l’univers initié dans Jaco the Galactic Patrolman (critique ici), lui-même rattaché à celui de Dragon Ball. On y fait la connaissance de Sachié, Jiya et Stess qui, à l’instar de Jaco, font partie des Patrouilleurs Galactiques, la superpolice de l’espace. La première histoire est centrée sur Sachié, donc, une jeune fille fashion, au tempérament de feu, qui, suite à sa rencontre avec une race extra-terrestre, décide de leur venir en aide. En effet, les Octos, des pieuvres-aliens, sont venus afin de trouver un terrien suffisamment puissant pour s’occuper d’une bande de hors-la-loi qui terrorise leur planète. La jeune collégienne se révèle en fait être bien plus importante que ce qu’elle ne pense. Le récit, s’étalant sur une cinquantaine de pages, est relativement court et rentre donc vite dans le vif du sujet, de manière percutante et avec beaucoup d’humour. La seconde histoire est, quand à elle, plus longue avec un scénario plus élaboré. Le Patrouilleur Galactique, Jiya a reçu un rapport de son collègue Stess, concernant la Terre mais il lui paraît quelque peu étrange. Il décide donc de s’y rendre lui-même et découvre qu’un vampire nommé Vampa, fait régner la terreur et utilise les humains comme garde-manger. Aidé de Kaedé et Yukio, rencontrés par hasard, Jiya va donc tenter de comprendre ce qui se trame vraiment sur Terre et ce qu’est devenu Stess.

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A la lecture de ces deux récits, on retrouve instantanément l’humour potache et décalé de Toriyama. Ses personnages sont toujours très drôles et la dynamique qu’il crée entre eux fait toujours mouche. Il aime mettre en avant des protagonistes féminins forts, aux personnalités bien définies et qui sont souvent des moteurs dans l’histoire. Ici, c’est toujours le cas, que ce soit Sachié dans la première ou Kaedé dans la seconde, elles participent activement aux événements et n’oublient jamais de faire rire le lecteur à travers leur comportement impulsif. L’univers que déploie l’auteur s’inscrit donc toujours dans The World, un monde qui réunit toute l’œuvre de Toriyama. Si Jaco en était le point d’encrage, Katsuraakira en est une nouvelle extension, ouvrant sur un nouveau pan de sa mythologie, autour des Patrouilleurs Galactiques. Le mangaka délaisse temporairement les Sayans afin de s’intéresser à de nouvelles races extra-terrestres qui régissent l’immensité interstellaire. Alors oui, ce ne sont que deux one-shot qui n’annoncent absolument pas une série mais grâce à la passionnante interview croisée des auteurs, en fin de tome, on apprend qu’une suite de Katsuraakira n’est pas exclue. L’univers de Toriyama n’a comme limite que son imagination, et son expansion semble tout simplement instoppable.

 

La collaboration fonctionne parfaitement et le dessin de Katsura allié au découpage précis de Toriyama fait des merveilles. Le trait épais et vif apporte aux scènes d’action une vraie fluidité et une réelle vitesse. D’autant que Toriyama, privilégiant un découpage très serré, multiplie les cases et facilite la lecture du récit. Certaines pages comportent jusqu’à dix cases et regorgent de détails et de trouvailles graphiques. L’éditeur Glénat fait un excellent boulot en nous proposant une belle édition, agrémentée de croquis préparatoires en plus de l’interview. C’est un kiffe incroyable de pouvoir se plonger dans des histoires inédites sortant de l’imaginaire sans limite de Akira Toriyama. Frais, drôle et possédant de nombreuses scènes juste géniales (coucou Drunken Master), Katsuraakira est comme qui dirait indispensable. Ni plus, ni moins !

 

Katsuraakira de Akira Toriyama et Masakazu Katsura, aux éditions Glénat

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