
On a lu… Kill la Kill (T.1) de Ryô Akizuki
Le manga et la japanimation regorgent de titres hystériques, loufoques et euphorisants! Kill la Kill rentre très clairement dans cette catégorie. Mais une fois n’est pas coutume, ici c’est le manga qui est adapté de l’anime à succès et non pas l’inverse. Prévu sur trois tomes, le titre promet d’être déjanté du début à la fin. Pour une bonne dose de délire pur jus, c’est par ici!
Ryûko Matoi, une jeune fille au caractère bien trempé, n’a qu’un seul et unique objectif, retrouver le meurtrier de son père. Sa seule piste, l’arme du crime qui n’est autre que la moitié d’une paire de ciseaux géants, appelés Scissor Blade. Pour élucider ce mystérieux mystère, elle s’inscrit comme étudiante à l’Académie Honnôji, dans laquelle les élèves sont classés suivant leurs niveaux. Les meilleurs sont en droit de porter l’uniforme Goku, leur conférant une force de frappe hallucinante ainsi que des pouvoirs hors-normes. Ces uniformes sont classés en trois catégories: une, deux ou trois étoiles. Plus il y en a et plus vous êtes haut placés dans la hiérarchie. Au sommet de cette structure pyramidale se trouve la présidente Satsuki Kiryûin. A l’opposée, tout en bas de l’échelle, se trouvent les sans étoiles, considérés comme des rebuts sans valeurs qui endurent mille tortures à la moindre absence ou retard. Ryûko va alors se dresser face à ce principe absurde de castes, à l’aide d’un uniforme créé par son père, qui se nourrit du sang de celui qui le porte.
Kill la Kill ne se prend pas vraiment au sérieux et aligne les scènes absurdes et barrées. La myriade de profs et autres hauts dignitaires de l’académie est assez colorée avec ce qu’il faut d’attitudes badass complètement over-the-top. Imaginez plutôt, vous manquez un cours de tennis (car soit dit-en passant, vous étiez retenu en otage par le prof de boxe) et vous vous retrouvez littéralement cloué au pilori tandis que votre professeur armé d’une raquette king-size, vous bombarde de services surpuissants. Voilà le type de sanction qui est appliqué lorsque vous sortez un temps soit peu des clous. Toutes les deux pages, les personnages se font éclater la tête dans des situations plus débiles les unes que les autres, qui parviennent finalement à nous faire rire.
Comment ne pas penser à des titres comme Dead Leaves ou encore FLCL, qui tout comme Kill la Kill atteignent des sommets de nawak. L’entrée en matière de ce premier tome donne le ton même s’il faut l’avouer, l’action ainsi que le découpage sont assez brouillons. Ces premières pages ne facilitent pas forcément la compréhension d’un récit qui finalement est une revenge-story relativement basique. Passé cette introduction chaotique, on prend plaisir à voir Ryûko tenir tête au corps professoral dans un délire assez con et survolté mais néanmoins réjouissant. Le mangaka Ryô Akizuki tente de rester fidèle à l’anime même si l’exercice est moins évident qu’on peut le penser. Pour ce type d’anime, le mouvement est une pièce maîtresse car tout va extrêmement vite et l’animation permet un rendu esthétique bien plus vibrant et vivant. Akizuki parvient plutôt bien à retranscrire l’aspect un peu cartoon et assez «WTF?» des situations. Son trait est dynamique et convient bien au genre. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de Atsushi Ôhkubo, l’auteur du parfois assez barré Soul Eater. On retrouve la même épaisseur de trait et les expressions de visage ultra-accentuées qui renforcent l’aspect définitivement comique du récit. Dans les scènes d’action, Akizuki oscille entre franche réussite avec des angles de vue plutôt inspirés et maladresses qui rendent les choses pas toujours lisibles.
Kill la Kill joue la carte du fun décomplexé et franchement, ça lui va plutôt bien. A mi-chemin entre du Tarantino et du Tex Avery, ça va vite, c’est con mais on en redemande. L’éditeur Kana a vraiment bien fait de mettre la main sur ce titre. Clairement, on sera au rendez-vous pour le second tome afin de suivre Ryûko dans sa quête de vengeance. A suivre…
Kill la Kill de Ryô Akizuki chez Kana