
On a lu… Kokkoku (T.04) de Seita Horio
Après trois tomes de plus en plus énigmatiques et un peu trop statiques, ce quatrième opus de Kokkoku passe la vitesse supérieure. Les langues se délient, les choses s’activent et le récit en devient plus intéressant. Même si une certaine opacité demeure, la fin du tome parvient à regagner notre intérêt.
Les différents protagonistes sont toujours dans le monde statique et tentent toujours de comprendre la réelle nature et le rôle des régents, ces étranges créatures qui apparaissent pour protéger les immobiles. Majima décide enfin de collaborer avec Juri, qui elle possède un pouvoir propre au monde statique puisqu’elle peut éjecter la substance appelée Sereno, hors du corps des gens. Leur but commun, faire apparaître trois régents qui sont en fait les trois membres de la famille de Majima, piégés dans le monde statique, quelques années auparavant. Du côté de la secte Amour Véritable, les informations commencent aussi à tomber. Toutefois, ne crions pas victoire trop vite car on a toujours du mal à avoir une vue d’ensemble des tenants et aboutissants.
Seita Horio ménage le suspens et prend son temps pour dévoiler tous les recoins de son histoire. Une sorte de lenteur et de pesanteur plane sur Kokkoku. Et même si ça sied assez bien à l’ambiance du titre, ça ne facilite pas l’immersion. Les personnages ne se dévoilent pas facilement et ici encore, on reste interloqués par les réelles motivations de certains d’entre eux. Là où ce tome surprend, c’est quand les choses s’accélèrent. Le mangaka s’avère plutôt à l’aise dans les scènes de tension et d’action et la séquence avec les Régents, fonctionne parfaitement. Compte tenu de la manière dont se termine ce quatrième tome, on est en droit d’attendre une suite qui devrait bousculer tout ce petit monde, afin de passer à la vitesse supérieure.
En termes de dessin, toujours le même constat. Le trait est fin et réaliste mais assez froid. A l’opposé du trip kawaii majoritaire et de l’infantilisation inutile dans beaucoup de mangas, Kokkoku a une approche très adulte et n’en dévie pas. On espère franchement que le cinquième tome saura définitivement extirper le titre de sa torpeur et permettra enfin à Kokkoku de montrer tout son potentiel. On croise les doigts.
Kokkoku de Seita Horio, aux édition Glénat