On a lu… Kokkoku (T.7) de Seita Horio

On a lu… Kokkoku (T.7) de Seita Horio

Note de l'auteur

Couv_283030Nous voilà arrivés à un tome de la fin et plus on s’en approche, plus on est perplexe. Malgré un concept de base séduisant, Kokkoku est trop cérébral, trop hermétique, trop confus. Résultat, je dois bien l’avouer, on finit par s’ennuyer ferme dans cet univers tournant en vase clos. Cet avant-dernier tome ne modifie pas franchement mon opinion et son évolution pour le moins « what the fuck?! » n’arrange rien.

 

Toujours bloquée dans le monde statique, la famille Yukawa, à laquelle s’est ralliée la majorité des protagonistes encore en vie, doit faire face à Sagawa, le gourou complètement illuminé d’Amour Véritable. Ce dernier est devenu une sorte de Régent du monde statique et a pour but de devenir un être omniscient, capable de voyager dans le temps. Bref, le pauvre est en plein égo-trip et cette mégalomanie grandissante risque bien de causer sa perte. D’autant que le jeune Makoto Yukawa, cadet de la famille, possède le pouvoir de repérer le Sereno, cet élément fantomatique permettant de se mouvoir dans le monde statique. La traque continue donc, mais ce petit jeu du chat et de la souris finit par lasser à la longue. L’immobilité de l’univers dans lequel nous plonge Kokkoku a fini par gagner le récit lui-même. Force est de constater qu’il ne se passe pas grand-chose, hormis de nombreux allers-retours incessants. C’est qu’ils ont en font des kilomètres les personnages. Depuis le début, le titre avance caché, ne divulguant que peu d’informations et entretenant le mystère. Mais ce mystère s’est transformé au mieux en confusion, au pire, en ennui. Les enjeux restent très flous et il est franchement difficile d’avoir une vue d’ensemble de l’histoire.

 

PlancheS_46927Pourtant, Kokkoku possède des qualités, à commencer par son univers statique. Seita Horio prend le pari d’y situer l’intégralité de son histoire et nous offre un récit en total suspension. Il transforme de la sorte, un quartier typique japonais en ville fantôme où le temps n’a plus cours. Graphiquement, le mangaka apporte une froideur quasi clinique qui magnifie son concept. Au milieu de cette réalité complètement figée, surgissent des créatures aussi flippantes, qu’insaisissables et là encore, Horio fait mouche. Kokkoku s’apparente à un long cauchemar en apesanteur, un truc étrange, hybride qui fascine au début mais qui s’essouffle au fil des tomes. Les dernières pages de celui-ci m’ont laissé assez perplexe et annoncent un final un peu nawesque. Difficile de prévoir ce que nous réserve Seita Horio mais, à moins d’un retournement scénaristique magique, il paraît peu probable que le huitième et dernier tome de Kokkoku parvienne à extirper le titre de sa torpeur. Dommage !

 

Kokkoku (T.7) de Seita Horio, aux éditions Glénat

Partager