On a lu… La Bande à Renaud (collectif)

On a lu… La Bande à Renaud (collectif)

Note de l'auteur

bande-a-renaud-ned_1La Bande à Renaud, ce sont des aminches pas bégueules qui ont fait un chouette travail. Dommage qu’il date, pour son extrême majorité, de plus de 10 ans et qu’il soit déjà paru. Sinon, c’est vachement trop bien.

L’histoire : 25 chansons de Renaud par le truchement de la BD, hum… appétissant. Des plus intimistes (Allongés sous les vagues) aux plus populaires (Laisse béton), c’est une belle traversée de l’œuvre du « chanteur énervant ». Mais ce qui énerve vraiment pour le coup, c’est qu’il n’y a que trois inédits par rapport à 2004. Tout ça, pour ça. Triste.

Mon avis : on s’en léchait les babines à l’avance. Renaud par 25 auteurs de BD aussi différents que complémentaires. Aussi connus qu’impétrants. Le casting quatre étoiles incitait à se plonger derechef dans les dessins de celui qui reste notre chanteur préféré. Alors, on plongea.

Sauf qu’une vague impression de déjà-vu nous étreignit rapidement. Oui, on connaissait en fait pour avoir déjà fondu sur le même ouvrage il y a 12 ans de cela. Vérification faite, seuls trois inédits figurent dans cette réédition (Manhattan Kaboul par Edith ; J’ai embrassé un flic par Guérineau et La Nuit en taule par Terreur Graphique). Peu, bien trop peu. Et grosse insatisfaction. Plus de 200 chansons à l’aise chez le titi parisien et même pas l’idée de renouveler l’opération avec de nouveaux auteurs et de nouveaux titres ? C’est quoi l’idée cher Renaud et chère maison d’édition Delcourt ? Vous, qu’on aime tant, seriez-vous tombés dans une sombre affaire commerciale ? « Marketing salope », éructait ce bon vieux Léo. On n’est pas loin d’exhumer l’œuvre complète de l’anar Ferrébande-a-renaud-ned_3

Immense déception donc, si ce ne sont cette magnifique couverture et les trois inédits. Génie pur que Terreur Graphique et sa magnifique La Nuit en taule, totalement apprivoisée, mise à sa sauce et fidèle au vocabulaire de Renaud. Moins fan en revanche de Guérineau et son J’ai embrassé un flic où Renaud étreint finalement le condé Renaud. Pastels envoûtants enfin pour le Manhattan Kaboul d’Edith. Douleur partagée et superbement retranscrite. Un grand oui tout de même pour ces trois initiatives.

Pour le reste, on avait adoré certaines (Morgane de toi de Vicomte, Le Retour de la Pépette de Margerin, Laisse béton de Juillard…), liste non exhaustive, on avait moins accroché avec d’autres (Mimi l’ennui d’Yslaire, Chanson pour Pierrot de Loisel notamment). On n’a pas changé d’avis. De la qualité extrême mais une resucée facile. Le pire dans l’histoire, c’est qu’il faut vraiment le vouloir pour comprendre que c’est le cas si on n’a pas acheté ou lu Renaud BD d’enfer en 2004. Difficile de saisir ce procédé moyen de chez moyen.

Si vous aimez : Renaud, BD d’enfer et l’argent facile.

En accompagnement : chaque chanson écoutée avec les planches qui s’y rapportent.

Autour de la BD : Juillard, Margerin, Ted Benoît, Loisel, Tom et Janry, Uderzo, j’en passe et des meilleurs. C’est un florilège d’auteurs et de dessinateurs aussi complémentaires qu’uniques qui se sont prêtés à l’exercice. C’eût été une création, ce serait un magnifique ouvrage.

bande-a-renaud-ned_4Extraits : « Merde ! Les Roussins ! Je suis bourré comme un P’tit Lu ! » « Laisse béton ! »

« Allez mon vieux, va falloir jouer des poumons. »

« On s’embrasse pas d’abord ? »

« Bon, je crois que vous êtes bon, on vous invite à la maison. »

« Mais on se connaît à peine. »

« On est bientôt arrivés ? À quelle heure on arrive ? »

« Ah oui, quand même, c’est un palais chez vous (…). »

« Wow, c’est encore plus p’tit qu’chez la mère à Titi. »

Sortie : 14 septembre 2016, Delcourt, 104 pages, 18,95€.

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