On a lu… Les Enfants de la Baleine (T. 01) de Abi Umeda

On a lu… Les Enfants de la Baleine (T. 01) de Abi Umeda

Note de l'auteur

enfant-de-la-baleine-1-glenatPrenez place à bord de la Baleine de glaise ! Pour bien débuté 2016, l’éditeur Glénat nous propose d’embarquer dans un titre de SF écolo subtil et poétique, et ce premier tome atteint parfaitement son but. En marchant dans les pas du studio Ghibli, la mangaka Abi Umeda nous invite dans un trip loin des sentiers battus.

 

Sorti en 2013 au Japon, dans le magazine Mystery Bonita, Les Enfants de la Baleine s’est distingué l’année dernière en recevant la double distinction du Kono manga ga sugoi 2015 : top 10 du classement « fille » et du classement « garçon ». On comprend bien pourquoi à la lecture de ce premier opus. Abi Umeda s’étant fait la main sur des shônens tels que Full Set!, affirme ici son style et trouve un parfait équilibre entre émotion et action. Nous voilà transportés en l’an 93 de l’Ère des Sables, dans un monde où tout n’est justement plus que du sable. Voguant à la surface d’un océan de dunes, un gigantesque vaisseau, appelé la Baleine de glaise, abrite de nombreuses personnes, 513 en tout. Parmi elles, beaucoup manipulent le saimia, un pouvoir surnaturel qu’ils tirent de leurs émotions. Ces hommes et ces femmes vivent leur courte vie (environ 40 ans), totalement coupés du reste du monde, jusqu’au jour où Chakuro, le scribe de la Baleine de glaise, rencontre une étrange jeune fille, sur un vaisseau à la dérive.

 

Ce premier tome s’ouvre sur un enterrement, et par ce biais, Abi Umeda nous introduit dans son univers à travers ses us et coutumes. On rentre dans cette histoire par la petite lucarne, lors d’un événement intime et tragique et on se retrouve très rapidement assimilé aux habitants. On ne sait pas encore grand-chose, que ce soit sur la Baleine de glaise, cette gigantesque forteresse qui rappelle aussi bien l’architecture de la Sagrada Familia que celle de certains bâtiments des œuvres de Hayao Miyazaki. De même qu’on ne sait pas vraiment pourquoi le monde est devenu un énorme tas de poussière, ni même ce qu’est concrètement le saimia, cet étrange pouvoir qui réduit l’espérance de vie. La mangaka ménage les effets de surprise et en garde sous le coude, mais nous offre un premier tome dense. En dehors du design du vaisseau/forteresse, l’esprit du studio Ghibli et de Miyazaki, plus spécialement, imprègne Les Enfants de la Baleine. Cette SF à tendance écolo, poétique et mélancolique rappelle le sublime Nausicaä.

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Au niveau graphique aussi, on retrouve des points communs avec le studio de Totoro. Le dessin est d’une grande finesse et chaque trait de crayon est visible. Abi Umeda fait preuve de subtilité incroyable et confère à ses décors des airs d’estampes japonaises, pour un effet des plus sublimes. Les visages et expressions sont parfaitement rendus et si on ne devait reprocher qu’une chose, ce serait un chara-design un peu trop féminisé, tant et si bien qu’il n’est pas rare de se tromper, à commencer par le jeune Chakuro, que j’ai pris pour une jeune fille durant les premières pages. Hormis cela, ce premier tome de Les Enfants de la Baleine porte en lui la promesse d’être l’une des séries sur lesquels il faudra compter en 2016. Loin des titres formatés aux graphismes convenus et interchangeables, ce nouveau-venu dans le catalogue Glénat est une sacrée bonne nouvelle en ce début d’année. Et franchement, on en a bien besoin.

 

Les Enfants de la Baleine de Abi Umeda, aux éditions Glénat

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