On a lu… Les Enfants de la baleine (T. 4) de Abi Umeda
Poétique, fascinant, immersif, les mots ne manquent pas pour qualifier Les Enfants de la Baleine. Ce quatrième tome clôture brillamment la première partie de ce récit décidément très « Miyazakien ». Dans un élan créatif plein de délicatesse, Abi Umeda poursuit la minutieuse construction d’un univers qui en est à ses balbutiements. Chaque tome se complète et apporte son lot de surprises, sur fond d’introspection pleine de lyrisme, le tout sublimé par une véritable sensibilité graphique. Assurément, l’un des meilleurs seinens de l’éditeur Glénat, en ce moment.
Les habitants de la Baleine de glaise tentent de résister aux assauts meurtriers des Apathoïas, mais ils finissent par tomber les uns après les autres. Condamnés pour un crime qu’ils ignorent, ils voient s’envoler leurs rêves et leurs espoirs, impuissants qu’ils sont face aux assaillants. Après les révélations du précédent tome, celui-ci met un terme à cette première guerre en apportant une réponse efficace des enfants-guerriers de la Baleine de glaise face à l’envahisseur. Tous les personnages, Chakuro et Ohni en tête, ont leur rôle à jouer mais certains d’entre eux ne reviendront malheureusement pas. Dès lors que l’on replonge dans le titre, nous voilà portés par l’histoire et par ses personnages livrés à eux-mêmes, qui luttent face à un adversaire dont ils ignorent tout ou presque, n’hésitant parfois pas à se sacrifier, dans des scènes graves et poignantes. Toujours aussi poétique et imprégné de réflexions humanistes, ce nouveau tome nous offre une large palette d’émotions avec une conclusion ouvrant sur une multitude de possibilités. Cette première bataille, et les blessures qu’elle aura laissées, pèseront certainement lourd dans la suite du récit. À ce stade, nul ne peut prédire les événements à venir, tant Les Enfants de la Baleine avance, nimbé de mystère. Ces quatre premiers tomes étant déjà denses, on peut espérer le meilleur pour la suite.
Sur la forme, le travail graphique d’Umeda évoque toujours autant celui du studio Ghibli, avec cette même rondeur dans le dessin. Le trait extrêmement fin et épuré du dessinateur est bien mis en valeur grâce à des finitions parfaites. Chaque page fourmille de détails et prend vie sous son coup de crayon précis et maîtrisé. Pour le moment, Les Enfants de la Baleine commet un sans-faute et à chaque tome, la plongée en immersion dans cette mer de sable, au côté de ce peuple, devient de plus en plus prenante. On a définitivement envie d’en savoir plus sur cet univers sublimé par les talents de dessinateur d’Abi Umeda. Il n’y a plus qu’à attendre patiemment le tome 5.
Les Enfants de la Baleine (T. 4) d’Abi Umeda, aux Éditions Glénat
