On a lu… Les Six Destinées (T. 1) de Sayuki
À chaque rentrée, les éditeurs sont impatients de nous présenter leurs nouveaux potentiels hits et 2016 ne déroge pas à la règle. On ouvre donc les festivités avec le shônen Les Six Destinées, qui vient de sortir aux éditions Doki-Doki. Du folklore religieux, du fantastique et un destin maudit pour notre héros, ce premier tome atteint parfaitement son cœur de cible avec un récit habilement mené et prenant, le tout servi par un graphisme maîtrisé.
Les Gedô, des créatures mi-humaines/mi-corbeaux terrorisent les populations en attaquant les gens, la nuit venue. Cependant, leur roi Sutoku ayant été scellé, leur rayon de nuisances s’en est trouvé réduit. C’est sans compter sur le jeune Miroku, véritable tête brûlée qui va malencontreusement le libérer. Cette petite gaffe entraîne alors la mort de sa mère, condamne sa petite sœur à devenir une démone et l’amène lui-même à se transformer en Gedô. Bref, on peut le dire, une véritable journée de merde pour Miroku. Trois ans plus tard, il parvient à intégrer le groupe Rikudô, chargé de chasser et anéantir les viles créatures à plumes. Par chance, le jeune homme, bien que devenu lui aussi un Gedô, a pu conserver forme humaine et au sein du groupe, il compte bien tout faire pour venger sa mère et redonner son humanité à sa jeune sœur. Ce premier tome met en lumière toutes les bases de son univers et nous offre une exposition très efficace, posant les enjeux majeurs du récit. Quelque part, à mi-chemin entre Fullmetal Alchemist pour le côté tragique, Blue Exorcist pour le fantastique et D-Gray Man pour son méchant qui rappelle le Comte Millénaire, Les Six Destinées lorgne légèrement vers le seinen, faisant de lui un titre qu’on pourrait classer dans le shônen-up. Le titre, même s’il n’est pas totalement sombre, peut s’avérer parfois cruel, n’hésitant pas à surprendre le lecteur, pour mieux le saisir.
Si la première partie s’attelle à nous présenter l’univers et ses composants, la seconde se focalise plus sur le mystérieux groupe Rikudô et sa bande. L’occasion pour l’auteur d’approfondir sa mythologie à grand renfort de concepts bouddhistes. Chacun de ses membres suit l’une des six destinées bouddhiques du titre et est capable d’ouvrir les portes de la roue de l’existence karmique. Boum ! Pas moins que ça ! Alors, ça calme, hein… ?! Bon, pour le moment, on n’a pas encore eu de vrai aperçu en situation, mais on reste franchement curieux de voir ce que cela va donner. Côté dessin, Sayuki propose un trait épais et agressif dans la plus pure tradition shônen. De nombreuses pages nous évoquent tout un tas de titres, mais à défaut d’apporter une vraie originalité graphique, le mangaka fait preuve de maîtrise concernant son sujet. Les angles de vue favorisent l’action, lui apportant une force de frappe visuelle importante. Dans sa globalité, ce premier tome signe un début prometteur et nous invite grandement à découvrir la suite. Du shônen comme on l’aime, quoi… !
Les Six Destinées (T. 1) de Sayuki, aux éditions Doki-Doki
