
On a lu… Lost Seven (T. 3 & 4) de Kazuki Nakashima et Ko Yasung
Suite et fin de cette relecture très, très libre de Blanche-Neige. Après deux premiers tomes plutôt bien menés, ces deux derniers le sont tout autant. N’ayant pas peur des twists, le titre se conclue de manière plus surprenante que ce à quoi on s’attendait. Ces sept nains, devenus sept samouraïs, parviennent à faire le job en nous divertissant dans un shônen sans grande prétention mais qui n’en est pas moins intéressant.
Plusieurs années se sont écoulées depuis la défaite des guerriers de Brai et la mort de Blanche-Neige. Mais la reine Rose est de retour, prête à régner sur un monde de ténèbres (frissons). Vont se dresser de nouveau, face à elle, Tanlo et ses six compagnons, enfin cinq puisqu’il y en a déjà un de mort, accompagnés de Rose Rouge, qui n’est autre que la fille de Rose (re-frissons). À la fin du second tome, après de rapides retrouvailles, le clan des sept moins un, donc six, mais avec Rose Rouge, ça fait quand même sept, se séparent de nouveau. Si certains sont partant pour retourner se friter avec la reine et son Miroir Magique, d’autres se sentent trop vieux pour ces conneries et préfèrent retourner à leur petite vie, pépères. Tanlo, en bon héros qu’il est, est de ceux qui comptent bien affronter l’ennemi. Tandis que le troisième tome oppose les principaux protagonistes et anciens compagnons, le quatrième voit enfin leur réunification ultime pour aller botter le cul de cette petite bêcheuse de reine. De son côté, Rose Rouge (je ne dis rien depuis tout à l’heure, mais ce nom est naze) s’avère être un atout majeur puisqu’elle renferme en elle un grand pouvoir dû à sa filiation.
Globalement, Lost Seven atteint son but. En se réattribuant deux ou trois éléments du conte des frères Grimm, le titre parvient à conserver les attributs du conte de fées en les incluant dans un shônen. De la trahison, des combats fratricides, un affrontement entre une fille et sa mère, un vieux sage qui dépote en « mode fight » (coucou Yoda ou encore Dôko), le titre de Nakashima et Yasung multiplie les références, les clins d’œil et les figures de style inhérentes au genre. Le dernier tome ne ménage pas ses effets en enchaînant les twists et on mord à l’hameçon. Ce n’est pas tant la finalité qui surprend que la façon dont elle est amenée. De manière plutôt surprenante, la conclusion du récit se fait en deux temps. À la moitié du tome, l’histoire rebondit et offre une sorte de long épilogue qui à lui seul, aurait pu relancer le titre sur un ou deux titres supplémentaires. En termes de mise en page, Ko Yasung n’est pas avare en dessin. Ses planches sont bien fournies et possèdent de nombreux détails, et le trait appuyé convient parfaitement au style du manga. Lost Seven aura finalement trouvé ses marques, faisant se rencontrer conte traditionnel et shônen. Sans prétention aucune, le titre parvient à livrer un récit construit, avec des enjeux et un final satisfaisant. À découvrir.
Lost Seven (T. 3 & 4) de Kazuki Nakashima et Ko Yasung, aux éditions Doki-Doki