
On a lu… Love in the Hell (T. 1) de Reiji Suzumaru
Attention, gardez les enfants éloignés, le On a lu… du jour est déconseillé aux moins de 16 ans ! Avec Love in the Hell, l’éditeur Glénat ajoute un titre à sa collection Erotic. Du stupre, de la sueur, du sang… et beaucoup d’humour pour une lecture débile mais carrément réjouissante. Du nawak régressif mais parfaitement assumé.
Rintaro, un jeune homme bien crétin, meurt stupidement d’une chute après une nuit de beuverie. Il se retrouve alors littéralement aux Enfers, sous l’autorité de la démone sexy, nommée Koyori. Il est ici pour expier ses pêchés et se repentir d’une bien piètre vie. Pour faire repentance, il va devoir subir mille tortures et humiliations. Les situations plus burlesques les unes que les autres s’enchaînent à toute vitesse. Le mangaka épouse son sujet et nous propose un cocktail concentré de gore, de fan-service lubrique et d’humour souvent en-dessous de la ceinture. Le gag de l’iPod cache-sexe et toutes les fois où Rintaro se fait violemment décapiter à la masse moyenâgeuse ou encore crever les yeux, fonctionnent parfaitement. C’est con, primaire, mais ça reste très drôle.
On comprend pourquoi Glénat a classé le titre dans la collection Erotic et les raisons pour lesquelles il est déconseillé aux moins de 16 ans. Même si le titre ne verse à aucun moment dans le hentaï et qu’il ne montre aucune scène torride (quoiqu’à un moment, assez tordant d’ailleurs, on a failli y avoir droit), il propose néanmoins du nu intégral. Les ressorts humoristiques reposent essentiellement sur un humour grivois, typiquement japonais. De plus, la représentation de la violence, ultra-graphique, ne nous épargne pas grand chose. L’auteur nous offre en milieu de tome, une double page aussi saisissante que sanguinolente, dans la salle de tortures des pénitents. Par ailleurs, le titre regorge de références (coucou la pochette de King Crimson, coucou Amazon qui devient Amazombie). Bref, autant de clins d’œil qui sont destinés à un public plus âgé.
Love in the Hell évoque un vieux titre des années 80, intitulé Urusei Yatsura (Lamu en France) de Rumiko Takahashi. On retrouve presque la même dynamique dans le duo formé par Rintaro et Koyori. Lui est crétin et pervers et elle est une démone sexy qui doit tenter de le faire évoluer. Alors certes, ici c’est au travers de séances de tortures aussi atroces, qu’hilarantes mais on retrouve malgré tout de nombreuses similitudes. Niveau graphisme, Reiji Suzumaru apporte une touche très kawaï à son titre et joue le contraste par rapport à la thématique trashy/sexy. Les traits sont tout en rondeur et relativement simplistes et l’aspect graphique dans son ensemble, s’accorde finalement bien au sujet. Le mangaka laisse une large part au fan-service avec des cadrages toujours avantageux pour la gente féminine et fait « honneur » à une longue tradition de la BD nippone. Ce premier tome de Love in the Hell, qui en comptera trois au final, est une surprise réjouissante… Débile, primaire, mais réjouissante. L’éditeur Glénat collectionne pas mal de bons nouveaux titres ces temps-ci, et personne ne s’en plaindra.
Love in the Hell de Reiji Suzumaru, aux éditions Glénat