On a lu… Marvel Top N°9

On a lu… Marvel Top N°9

Marvel Top 9

Aujourd’hui dans notre série « lisez des revues en kiosques, bordel ! » nous nous intéressons à la revue Marvel Top dont le numéro de mars contient les trois annuals 2012 des séries Daredevil, Fantastic Four et Wolverine dans une histoire mettant en scène non seulement ces héros, mais également le Clan Destine, les bébés d’Alan Davis.
On ne va pas le cacher, Alan Davis fait partie de nos chouchous. Ce dessinateur et scénariste anglais s’est illustré sur les X-men, les Vengeurs, les Fantastiques, la JLA, Batman et Captain Britain, sur des scénarios de Dave Thorpe et d’Alan Moore. Captain Britain est d’ailleurs un personnage qu’il continuera à dessiner dans la pièce maîtresse de son œuvre : Excalibur, série dérivée et déjantée des X-men absolument géniale de par son mélange entre l’univers des mutants américain et celui de la culture populaire anglaise avec en tête de liste le Doctor Who.
C’est après la fin de son run sur Excalibur, qu’Alan Davis créa ClanDestine. La famille Destine est une famille assez spéciale : en effet le patriarche, Adam, est un immortel né en 1168. A la différence des autres pécores qui se battent jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un, Adam veut vivre sa vie tranquillement avec sa femme, une Djinn qu’il délivra lors d’une croisade. Ils vécurent heureux et eurent plein d’enfants avec des super pouvoirs pendant des siècles. La série va se consacrer sur les jumeaux Rory et Pandora, deux jeunes adolescents qui découvrent leurs pouvoirs en même temps que leur héritage familial.

Quelques membres du Clan Destine

Concentré de tout ce qui fait le charme des histoires d’Alan Davis (humour des situations, combats endiablés etc etc), ClanDestine ne rencontra pas son public peut-être déstabilisé par cette famille sortie de nulle part et ayant peu de connexion avec les personnages de l’univers Marvel. Douze numéros entre octobre 1994 et septembre 1995 et puis s’en va.
Et puis revient parce que Davis aime ces membres d’une famille très particulière qui n’a pas fait sienne l’adage qui veut qu’un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, on les retrouvera donc en 1996 aux côtés des X-men, puis en 2008 dans une mini-série. En 2012, Alan Davis se voit confier l’écriture de trois annuals (épisode avec un nombre de pages plus important qu’un épisode normal qui est édité tous les ans), ceux des Fantastic Four, de Daredevil et de Wolverine. Alors que les annuals sont en principe des épisodes bonus, Davis va relier ces trois épisodes entre eux et faire revenir les personnages du Clan.
Depuis le début de la série ClanDestine un mystère demeure : qu’est-il arrivé à Vincent Destine, l’un des fils d’Adam ? Les événements autour de sa mort ont semble t-il déchiré la famille mais jamais nous n’avons su ce qui s’était réellement passé jusqu’à aujourd’hui. Par le biais des personnages de Daredevil, la Torche Humaine, la Chose et Wolverine, nous allons découvrir le passé et le destin de Vincent, un personnage ambigu qui mettra à mal le choix d’autarcie de sa famille.
Si les trois récits racontent dans une même nuit une seule et grande histoire, les épisodes sont pourtant bien distincts et c’est tour à tour que les Fantastiques, Daredevil et Wolverine vont participer aux évènements sans jamais se rencontrer, seul les Destine et le Dr Strange seront les fils rouges des trois épisodes. Toutefois malgré leurs présences servant d’ancre au lecteur peu au fait du Clan, on a vite fait de se sentir perdu dans cette intrigue familiale. C’est malheureusement une évidence qui grandit au fur et à mesure du récit. Pour les lecteurs fans de ces personnages, le récit sera un véritable régal, pour les autres cela risque d’être difficile à suivre sans un minimum d’application.

Fantastic Four Annual #33

Pourtant Davis fait tout pour ne pas perdre les lecteurs néophytes et chaque récit est une histoire indépendante voguant sur un genre différent cher à l’auteur. Ainsi l’annual des Fantastic Four est une vaste histoire de voyage dans le temps, Daredevil doit se battre contre un robot et enfin Wolverine combat des démons. Un véritable who’s who de l’univers de Davis en somme et si ce dernier est toujours salué pour ses illustrations il ne faut pas oublier son talent de narrateur qui est au plus haut quand il gère scénario et dessins. Le premier épisode est ainsi remarquable dans sa manière de nous faire voyager dans le temps sans nous perdre dans les différentes époques et à différents stades de la vie de Vincent avec trois points de vue différents, celui de la Chose, de la Torche et du docteur Strange. L’annual de Daredevil quand à lui est riche en cascades grâce aux différents monte-en-l’air qui parcourent ce récit. Enfin la bestialité est de mise avec Wolverine toujours prêt à se battre même quand le conflit le dépasse, et bien que l’épisode n’atteigne pas les sommets du graphic novel Wolverine : Bloodlust, il n’en reste pas moins une brillante conclusion d’une histoire passionnante.
Disons le tout net, bien que bourrée de qualité, l’histoire contenue dans ce Marvel Top parlera avant tout aux aficionados de ClanDestine. Les autres prendront toutefois du plaisir surtout si le but est de contempler les dessins de Davis et de voir des héros agir en tant que tels et non en train de se taper dessus entre collègues pour une raison débile. On ne va pas bouder son plaisir quand on peut lire les récits de Davis, et Panini a eu une bonne idée en éditant ces trois épisodes au sein d’une même revue. Enfin, si vous êtes conquis par cette histoire, soyez content, dans pas longtemps Davis revient pour nous raconter la fin des Fantastiques.

 

 

 

Tout Daredevil résumé en une planche. Merci M Davis

 

 

 

Marvel Top N°9 (Panini Comics, Marvel)

Incluant Fantastic Four Annual #33, Daredevil Annual #1 et Wolverine Annual #1

Ecrit et dessiné par Alan Davis

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