On a lu… Mont Tombe de Asan et Izu

On a lu… Mont Tombe de Asan et Izu

Note de l'auteur

mont-tombe-glenatLe Mont-St-Michel comme vous ne l’avez jamais vu… Voilà ce que propose ce one-shot coédité par Glénat et les Éditions du Patrimoine. En cousin français du Da Vinci Code de Dan Brown, Mont Tombe joue la carte du thriller mystico-ésotérico-religieux et un peu nanardeux. Une enquête aux quatre coins du Mont-St-Michel, qui peine vraiment à passionner les foules, en raison d’un scénario hasardeux et écrasé par les références qu’il trimbale. Mais ce n’est rien en comparaison avec le dessin amateur, parfaitement laid.

 

Suite à un éboulement au niveau de l’entrée principale du Mont-St-Michel, une cavité menant à une grotte inexplorée, est découverte. Le sergent Clotilde Dumont, en poste depuis peu à la gendarmerie du Mont, va alors se retrouver au sein d’une vaste histoire, à base d’apocalypse selon St Jean, de mystérieux sanctuaire et de menorah millénaire. Accompagnée de deux acolytes, qui à tout instant sont capables de citer n’importe quel verset de la Bible, elle va tenter de déjouer les plans ultra mégalos d’un télévangéliste à la coupe proprement invraisemblable. C’est alors parti pour plus de 150 pages de chasse au trésor durant lesquelles notre trio joue aux pseudo-détectives dans un gloubi-boulga ésotérique. Aux commandes de ce jeu de piste poussif, on retrouve le français Izu, scénariste du pourtant surprenant et réjouissant Omega Complex. A la lecture, on ne doute pas un instant de son envie de bien faire, de fournir un récit accrocheur et foisonnant. Oui mais voilà, à trop vouloir en mettre, Izu noie le lecteur sous des dizaines de noms, de références et de citations bibliques et historiques. Un trop-plein, là pour camoufler la linéarité et les facilités d’une histoire en pilote automatique. Bref, ce délire autour des légendes judéo-chrétiennes ne parvient pas franchement à nous tenir en haleine.

 

Mais peut-être n’est-ce pas entièrement la faute du scénariste… Car au final, le véritable talon d’Achille de Mont Tombe, c’est indéniablement son dessin. Derrière le crayon, on découvre le dessinateur japonais Asan (Breath Effect) et comment dire… ?! Le trait est grossier, maladroit et approximatif, de même pour le tramage. Le chara-design quand à lui, est sans saveur et le mangaka ne semble pas savoir dessiner la lèvre inférieure de ses personnages. Très franchement, j’ai eu l’impression de me trouver devant un fan-made tant le dessin confère à l’amateurisme. Du coup, pas vraiment évident de rentrer dans le récit, déjà bancal. Certainement qu’avec un découpage plus inspiré et dynamique et un dessin plus abouti, Mont Tombe aurait gagné des points. Mais ce n’est malheureusement pas le cas. Au final, ce one-shot fait «pshiiiiit» et on en ressort indifférents, voire circonspects. Avec son récit boursouflé et cache-misère et son bien piètre dessin, Mont Tombe ne risque pas de réveiller les Cavaliers de l’Apocalypse. On peut dormir tranquille.

 

Mont Tombe de Asan et Izu, aux éditions Glénat et du Patrimoine

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