On a lu… One Piece (T. 74) de Eiichiro Oda

On a lu… One Piece (T. 74) de Eiichiro Oda

Note de l'auteur

Tome_74_Couverture_VO_InfoboxLe rouleau-compresseur One Piece continue de tracer sa route sans se soucier de ce qu’il y a autour et arrive à son 74ème tome. Rien que ça! Toujours sur l’île de Dressrosa, dans le Nouveau Monde, l’équipage de Luffy poursuit sa lutte contre l’infâme Don Flamingo dans un tome un peu trop éparpillé et bavard, bien que musclé.

 

Si One Piece est une œuvre-monde, chacun de ses arcs s’apparente à des sous-univers quasi distincts les uns des autres. Tout est lié et les recoupements sont légions mais à chaque arrivée dans un lieu inconnu, c’est l’occasion pour Eiichiro Oda d’écrire une nouvelle page d’un des récits les plus vastes de l’histoire du manga. Nous voilà arrivés au tome 74 et pourtant des dizaines et des dizaines de questions restent pour le moment sans réponses. Le mangaka, véritable control-freak, maîtrise absolument tout dans les moindres détails et on se demande vraiment jusqu’où il pourra aller. Car un constat s’impose, si l’univers est toujours aussi riche et foisonnant, la construction du récit commence quelque peu à tourner en rond. Le schéma «Luffy et sa bande débarque sur une île, ils y foutent un joyeux bordel, rétablissent la justice et se barrent» devient au fil des tomes très redondant. De plus, Oda qui a toujours la folie des grandeurs (c’est aussi pour ça qu’on l’aime), multiplie le nombre de personnages et de localisations et c’est particulièrement vrai pour cet arc. Tant est si bien qu’on se retrouve parfois un peu perdu et du coup, on a plus de mal à complètement s’impliquer de la même manière dans toutes les situations.

 

Depuis l’incroyable climax de l’arc Marineford, le titre peine un peu à repartir. Bien sûr, tout les éléments qui constituent One Piece et font qu’on l’aime, sont là mais la reprise est relativement fastidieuse. Dans ce 74ème tome, l’action est plus éclatée que jamais. Entre Luffy et Zoro d’un côté, Franky qui se bat face à la Marine, le tournoi du Colisée qui se poursuit et Ussop et Robin qui s’occupe des hommes-jouets, c’est le bordel et les allers-retours incessants, même s’ils sont source de dynamisme, n’aident pas franchement. L’action et par conséquent le tome se retrouvent trop morcelés. La partie Luffy/Zoro n’apporte pas grand chose même si la rencontre avec l’un des émissaires de Don Flamingo et son face-à-face avec l’épéiste promet. La final du tournoi porte en elle quelques promesses avec le retour d’un personnage disparu depuis une quinzaine de tomes. D’autant que la récompense, le Pyro-Fruit, est à la hauteur de l’événement et risque de redistribuer les cartes par la suite.

 

Concernant Ussop et Robin, les choses avancent enfin mais alors qu’est-ce que c’est bavard!!! Les protagonistes n’arrêtent pas de discuter et c’est parfois dommage car ça a tendance à casser le rythme. Oda en met des tartines et même si ce qu’il nous raconte est intéressant, il a parfois tendance à rabâcher. Ce tome aurait gagné à être allégé en dialogues et l’action à plus se focaliser sur un ou deux fronts plutôt que s’éparpiller de la sorte. Néanmoins One Piece reste One Piece, une saga bigger than life qui nous embarque à mille à l’heure. L’univers dantesque et les enjeux majeurs finissent toujours par nous scotcher et si on connaît les défauts de Eiichiro Oda, on connaît surtout ses indéniables qualités et son exigence. En définitif, ce dernier tome de One Piece n’est pas le meilleur mais il promet une suite assez excitante.

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