On a lu… One Piece (T. 75) de Eiichiro Oda

On a lu… One Piece (T. 75) de Eiichiro Oda

Note de l'auteur

Tome_75_Couverture_VO_InfoboxEt de 75 ! On approche doucement mais sûrement de la centaine… Bon sinon, ces derniers temps, les tomes de One Piece s’enchaînent et se ressemblent (un peu trop). Oui, ça reste toujours aussi hallucinant en termes d’univers et d’action mais cet arc de Dressrosa ne semble pas vouloir se terminer et Oda retombe dans certains mauvais travers.

 

Previously dans One Piece… C’est le bordel ! L’île de Dressrosa est devenue un gigantesque champ de bataille complètement chaotique. L’équipage de Don Flamingo, épaulé par la Marine, affronte celui de Luffy, tandis qu’un peu partout, les gens prennent les armes pour se joindre à la bataille. On se situe ici, dans le run final de l’arc, avec l’habituelle course contre la montre dans laquelle, tous les protagonistes, éclatés en petits groupes, se ruent vers un même point. Luffy fonce comme un boulet de canon accompagné par Trafalgar Law et défonce absolument tout sur son passage. Là encore, on retrouve une figure imposée du titre. Bref, ce tome est comme tant d’autres, un passage obligé, celui du rush frénétique et hystérique avant l’affrontement final. Je dois dire que je n’ai jamais été un grand fan de ces tomes sans temps morts mais qui en définitive, ne sont que des tomes de transition, un peu bavards, qui plus est.

 

L’action est comme souvent, très éclatée, ce qui entraîne un surdécoupage des planches. En multipliant les lieux et en éparpillant de la sorte son récit, la lecture perd en fluidité. On se retrouve assez vite perdu, ne sachant plus qui est où et qui fait quoi. A bien des égards, cet arc nous rappelle celui de Thriller Bark. On ressent ce même trop-plein de personnages (même secondaires) dans un récit, certes dense, mais beaucoup trop éparpillé. Finalement, la lecture, tout du moins pour ce tome, sans être désagréable, se fait un peu en pilote automatique. On ne comprend pas toute l’action mais comme ça va vite et que l’on sait qu’on arrivera à destination, on se laisse porter. Mais on ne peut s’empêcher de penser que Eiichiro Oda fait durer un peu trop les choses afin de retarder les révélations et futurs face-à-face, qui seront à coup sûr, d’anthologie. Parce que bon, je ne voudrais pas jouer les relous de service mais cela fait 15 tomes que l’équipage s’est retrouvé, une dizaine qu’ils sont dans le Nouveau Monde et on a à peine vu le bout du nez d’un des quatre Empereurs… Enfin, je dis ça, je dis rien… Ça et les douze mille questions qu’on se pose encore et qui n’ont toujours pas de répons. Bref, il y a matière.

 

img000009Je sais bien qu’il reste encore pas mal de tomes et je ne demande pas à Oda de tout nous balancer maintenant mais il faudrait commencer à divulguer quelques informations d’envergure. Bon, sinon, je vais arrêter de me plaindre et dire aussi ce que j’ai bien aimé. Parce que bon, je râle, je râle mais ça reste One Piece, un manga toujours aussi bigger than life, ultra-généreux et débordant d’idées toujours plus dingue. Le retour de Sabo, le frère de Luffy est enfin confirmé même si on le savait depuis deux tomes. Oda fait preuve une nouvelle fois d’un réel savoir-faire dans l’écriture en faisant revenir ce personnage à point nommé. Toujours cohérent et intelligemment amené, son univers coule presque de source. Tout semble s’imbriquer parfaitement et voir Sabo récupérer le Pyro-Fruit de Ace, à ce moment précis, est parfaitement logique, bien amené, bref sans faille.

 

Autre bon point, la construction du personnage de Don Flamingo. L’auteur est parvenu à l’introduire très tôt dans le titre, comme étant un bad-guy d’envergure. Il est resté discret et a gardé le mystère pendant un long moment pour pouvoir mieux dévoiler en grande pompe, à quel point c’est un salopard psychopathe. Toujours dans ce souci d’un univers construit et maîtrisé, Oda sait ménager ses personnages, les teaser à de rares moments et les faire évoluer dans l’ombre, hors-cadre. Sans qu’on le voit réellement, Don Flamingo fait partie de ceux-là, de ceux qui œuvrent dans l’histoire mais hors du récit. Un rapide détour par le dessin toujours aussi dense. Les cases bien que très nombreuses, sont toujours aussi fournies en détails. Eiichiro Oda gère parfaitement son univers graphique qu’il connaît sur le bout des doigts et rien, absolument rien, n’est laissé au hasard.

 

Ce tome 75 se laisse lire sans déplaisir et ne ménage pas le lecteur avec son flot ininterrompu d’action. Cependant, j’espère qu’Oda parviendra à recentrer le propos afin de faire vraiment avancer son histoire. Ça devrait le faire !

 

One Piece de Eiichiro Oda, aux éditions Glénat

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