
On a lu… One Piece (T. 80) de Eiichiro Oda
Et voilà, One Piece atteint son quatre-vingtième tome, rien que ça ! Après un interminable arc sur l’île Dressrosa, l’équipage de Luffy prend enfin le large pour de nouvelles aventures. Comme le veut la tradition, ce tome sert de transition entre deux arcs et comme à l’accoutumée, c’est l’occasion de faire le point sur les forces en présence dans le très vaste univers de Eiichiro Oda. Un tome qui balance ci et là et bon paquet d’informations. Il semblerait que nous entrions dans la dernière ligne droite du titre, enfin façon de parler…
La Doflamingo Family a été anéantie dans une bataille homérique et bordélique à souhait. L’île de Dressrosa n’est plus sous le joug du Capitaine Corsaire et comme souvent, les répercussions de la nouvelle sont nombreuses. Dans un dernier rush, pourchassés par le Marine, Luffy, Trafalgar Law et toute la clique, quitte l’île, aidés par leurs frères d’arme durant la dernière bataille. L’occasion pour Chapeau de Paille de se faire tout un tas de nouveaux compagnons. Mieux, le voilà désormais à la tête d’une armada, prête à le servir dès qu’il en aura besoin. À ce stade, on voit mal ce qui pourrait l’empêcher de réaliser son rêve de devenir Roi des pirates. Il est en route pour l’île de Zô afin d’y retrouver le reste de son équipage, à savoir Nami, Chopper, Sanji et Brook. Et là, Eiichiro Oda nous gratifie d’une idée complètement tarée dont seul lui a le secret, avec son île millénaire perchée sur le dos d’un éléphant géant sillonnant les mers du Nouveau Monde. Pendant ce temps-là, de toute part, la nouvelle de la victoire de Luffy fait des remous et met en branle de nouveaux événements. D’une part, l’armée révolutionnaire dirigée par Dragon, semble enfin décidée à passer à l’action. De l’autre, l’équipage de Teach aka Barbe Noire, que l’on avait plus vu depuis un moment, refait surface. Mais ce qui nous surprend le plus, c’est l’introduction d’un nouveau personnage, Edward Weeble, prétendu rejeton de feu Barbe Blanche. Bien que la filiation ne soit pas encore prouvée, la surprise est de taille, d’autant qu’il paraît être un sérieux adversaire, au point d’en inquiéter la Marine. Sans oublier Baggy le Clown, les quatre Empereurs, les trois amiraux ou encore les terribles Supernovae… Bref, il y a du monde au portillon. D’ailleurs, Doflamingo, lorsqu’il est enchaîné dans le bateau de la Marine nous rappelle bien qu’il reste de nombreux prétendants au titre et que le plus gros reste à venir.
À ce titre, ce tome se pose comme l’annonce d’événements majeurs, au moins aussi balèzes que ceux survenus à Marine Ford. En pleine confiance, Oda joue carrément la carte du teasing comme il avait pu le faire lors de la rencontre entre Ace et Teach. En véritable « control freak », le mangaka maîtrise absolument tous les aspects de son titre et montre qu’il sait fait preuve d’anticipation, nous faisant savoir qu’il a bien en tête la suite des événements et qu’il sait parfaitement où il va. Le type est complètement dingue et même après quatre-vingt tomes, il en a toujours sous le coude et s’amuse à nous faire saliver avec ses petits effets d’annonce. Que ce soit dans les prédictions de Doflamingo ou dans la promesse de l’intervention prochaine de l’armada du capitaine Luffy, ce tome se veut comme une plaque tournante dans l’univers One Piece. D’ailleurs, bien que ce ne soit pas vraiment dans l’ADN du titre, la fin du tome nous offre un intéressant cliffhanger, rendant les retrouvailles de l’équipage du Chapeau de Paille, de suite plus intense. Bref, mine de rien, ce tome 80 est plus important qu’il n’y paraît, c’est un tome charnière amorçant un tournant décisif dans le récit. Alors oui, One Piece ne déroge pas à quelques-uns de ses défauts récurrents, notamment dans des tartines de dialogues parfois superflues et un sur-découpage parfois épuisant mais cela fait partie intégrante du titre. Dans l’ensemble, un bon cru.
One Piece (T. 80) de Eiichiro Oda, aux éditions Glénat