
On a lu… Resident Evil – Heavenly Island (T. 2) de Naoki Serizawa et Capcom
Six mois après les piètres débuts de la saga horrifique made in Capcom, voici que débarque le second tome, toujours chez l’éditeur Kurokawa. Au sommaire, toujours plus de zombies, de giclées de sang et fatalement de moins en moins de bimbos. Ce nouvel opus embrasse le genre Survival dont il est issu et n’offre absolument aucune variation autour de sa thématique. Le jeu de massacre tourne à vide dans un enchaînement de péripéties sans grand intérêt.
Le tournage de Idol Survival, le Koh-Lanta des poupées siliconées, a débuté sur l’île de Tortuga. Manque de pot, l’île paradisiaque s’avère être un méchant coupe-gorge puisqu’elle abrite une horde de cannibales adeptes de vaudou, mais aussi le terrain des expérimentations biochimiques de Umbrella Corp. Du coup, la fête tourne court et les zombies en bikini se multiplient. Dans ce second tome, les rares survivants fuient leurs assaillants. Que ce soit dans une grotte ou sur un bateau, ils n’ont aucune minute de répit. Au passage, ils explosent quelques têtes et puis c’est tout. On ne retient presque rien de cette lecture sans saveur et on avance en pilote automatique. Les situations autant que les personnages sont parfaitement interchangeables et on ne retient même pas leurs noms. Tout ce qu’il y a à savoir c’est qu’il y a d’un côté, l’équipe du tournage, que des mâles, et de l’autre, les plantureuses potiches qui représentent la gente féminine. Qui a dit sexiste ?! Ah ouais, pardon, j’oubliais l’agent de Terrasave ! Inès Diaco est l’action-woman du titre mais malheureusement, elle ne sert à rien, ayant passé la moitié du tome, saucissonnée.
On ne demandait pas à Heavenly Island de réinventer le genre. À vrai dire, on ne lui demandait rien du tout en fait… Mais il aurait pu profiter de son concept un brin vulgaire et racoleur en y injectant une dose d’ironie et de second degré. Mais non, désolé messieurs, dames, rien à faire, cette énième itération autour de Resident Evil est désespérément plate et convenue. Cameraman n°3 se fait dézinguer par bimbo n°9, qui elle-même s’était faite arracher la jugulaire par technicien n°6… D’ailleurs, à la vitesse où ça va, il n’y aura plus d’humain dans le tome 3 et ça risque d’être problématique, à part si les zombies et les aberrations monstrueuses commencent à se mettre sur la gueule. Et encore, ça ne s’annonce pas bien passionnant. Côté dessin, j’ai toujours la même aversion pour le trait de Naoki Serizawa, que je trouve complètement figé. Le manque de fluidité dans le découpage et de mouvement dans le graphisme plombent définitivement un titre pensé et conçu autour d’un fan-service consternant. Bref, vivement la suite !
Resident Evil – Heavenly Island (T. 2) de Naoki Serizawa et Capcom, aux éditions Kurokawa