
On a lu… Saint Seiya – Saintia Shô (T. 5) de Chimaki Kuori
La bataille du Sanctuaire est sur le point d’éclater… Encore une fois. Les Saintia de la déesse Athéna suivent un entraînement, tandis que le lecteur s’ennuie gentiment. Le concept du titre de Chimaki Kuori atteint ses limites avec ce cinquième tome et on ne comprend vraiment pas pourquoi la mangaka a pris ce chemin plus que casse-gueule. En tentant de raccrocher les wagons avec la série-mère, Saintia Shô se prend les pieds dans le tapis et il lui sera difficile de se relever.
Empêtré dans un récit se situant en parallèle du manga culte de Masami Kurumada, cette énième itération se heurte à de trop nombreuses incohérences. Alors qu’Athéna est conduite auprès du Grand Pope, par Aphrodite des Poissons, elle se voit déstabilisée par les paroles du chef du Sanctuaire, qui lui demande de mettre fin à ses jours. Au même moment, Masque de Mort du Cancer débarque à la Sainte Académie où s’entraînent les Saintia et fait un carnage dans les rangs des jeunes femmes chevaliers. Dans la seconde partie du manga, le récit rattrape définitivement celui de Kuru-sensei et là, c’est la catastrophe. Ne pouvant pas nous refaire vivre la mythique bataille contre les Gold Saints (faut pas déconner quand même), l’auteure nous en fait une synthèse, en quelques pages seulement. On se retrouve dans un étrange cas de figure où les événements majeurs sont survolés et le pire, c’est qu’ils ne mettent pas du tout en scène les protagonistes principaux du récit. Shôko et ses copines chevaliers sont quelque peu reléguées au second plan, se retrouvant à s’entraîner avec la Silver Saint, Marine. Comme tout ou presque a déjà été dit par Kurumada dans son œuvre canonique, Kuori se retrouve avec les miettes d’une histoire sans enjeux. La faute au choix de départ de développer un récit en simultanéité avec une histoire préexistante. Les possibilités se retrouvent considérablement réduites en termes de storytelling.
Pourtant, l’idée de partir sur un titre centré sur les femmes chevaliers avait un certain potentiel, mais encore aurait-il fallu savoir quoi en faire. De plus, il ne suffit pas de faire apparaître quelques visages connus pour parvenir à lier les deux mangas. À chaque page, on ne peut s’empêcher de se demander pour quelles raisons, tout ce qui nous est raconté ici, n’a jamais été ne serait-ce qu’évoqué auparavant. On lit un truc qui cherche désespérément à se rattacher à son illustre prédécesseur mais qui finit écrasé sous son poids. La mangaka a un peu de mal à donner corps à son histoire et du coup, autant le dire, on s’emmerde pas mal. Les nouveaux protagonistes n’ont aucun relief et leurs personnalités se limitent à des principes comme la bravoure et la dévotion, point barre. Saintia Shô se contente de surfer sur une vague contre laquelle il vient se fracasser régulièrement. Le titre n’apporte absolument rien de novateur et ne porte en lui aucune promesse. Ce cinquième tome est vraiment symptomatique du syndrome Saint Seiya qui touche à peu près tout ce qui gravite autour du manga d’origine. Le manque d’originalité, de prise de risque et d’émancipation par rapport à son modèle plombe définitivement le manga de Chimaki Kuori. Le cosmos ne brûle plus du tout…
Saint Seiya – Saintia Shô (T. 5) de Chimaki Kuori, aux éditions Kurokawa
Quand je pense que « Les Chevaliers du Zodiaque » était ma religion quand j’étais enfant, c’est à pleurer…
C’est clair que ce tome 5 de Saintia Shô est le plus mauvais depuis le début de la série. Pourtant ça n’avait pas si mal commencé. Gageons que ça s’améliore par la suite…
Au contraire, heureusement que le manga a évité de nous raconter la bataille du Sanctuaire.