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On a lu… Saint Seiya: The Lost Canvas Chronicles (T. 10) de Shiori Teshirogi

On a lu… Saint Seiya: The Lost Canvas Chronicles (T. 10) de Shiori Teshirogi

Note de l'auteur

19468Parmi les innombrables titres en publication autour de la licence Saint Seiya, The Lost Canvas Chronicles est certainement la meilleure, actuellement. Le concept même des chroniques, permet de repartir sur un nouveau personnage à chaque tome et offre également beaucoup de possibilité en termes de récit. Ce dixième tome centré sur Sisyphe, chevalier d’or du Sagittaire, fait honneur à son personnage. L’un des plus emblématiques mais également l’un des plus méconnus des Gold Saints.

 

Shiori Teshirogi a pu au fil des années, s’approprier l’univers de Saint Seiya afin d’en restituer une vision fidèle. The Lost Canvas n’était pas parfait, loin de là mais offrait un prolongement intéressant du titre. Avec TLC Chronicles, elle étend un peu plus son récit en s’attachant à chacun de ses personnages et finit presque par créer sa propre mythologie, dans la mythologie de Masami Kurumada. Plus que de simples spin-off, TLC et son extension Chronicles, créent presque une réalité alternative à l’œuvre originale. On est forcément tenté de comparer les différents titres Saint Seiya et pour cause, ils partagent le même univers, oui mais finalement, juste en termes de licence. Ils sont autant de relectures plus ou moins inspirées d’un seul et même mythe. Saintia Shô en est la version féminine, G est la version bourrine et décérébrée, Next Dimension est la parodie malgré elle et The Lost Canvas, la vision shakespearienne, un peu grandiloquente.

 

N’empêche que l’auteur parvient à insuffler pas mal de grandeur à son titre, en mettant en avant les valeurs qu’a toujours véhiculé Saint Seiya. Les sentiments des personnages sont plus exacerbés que jamais, les rancœurs sont tenaces et le surpassement de soi-même est la seule voie pour les braves. En s’attaquant enfin au chevalier du Sagittaire, Teshirogi a l’opportunité de développer et d’explorer le passé d’un personnage omniprésent dans l’univers du manga mais qui brille, malgré tout, par son absence. Certes, ici, on ne parle pas d’Aioros et bien de Sisyphe, mais plus largement, on parle de la représentation de ce Gold Saint à travers l’œuvre. Il la survole comme une figure tutélaire mais il est bien plus évoqué, qu’il n’est montré. Ce tome est donc l’occasion d’offrir au personnage, un récit bien à lui. L’histoire se déroule donc 17 ans avant la guerre sainte relatée dans TLC et suit Sisyphe aspirant au titre de Gold Saint mais qui demeure dans l’ombre écrasante de son frère Illias, le chevalier du Lion. Afin de s’affirmer en tant que digne chevalier du Sanctuaire et protecteur d’Athéna, il va devoir affronter ses propres démons, au cours d’une mission dans la ville Delphes.

 

L’une des forces de ce tome et du titre en général, c’est l’esprit de filiation et de passage de flambeau qui l’habite. La mangaka n’hésite pas à nous montrer les maîtres ou disciples, qui ont tous été à un moment de leurs vies, des chevaliers d’or. Si Kurumada n’avait pas vraiment exploré cette idée, en restant sur une seule et même génération, Teshirogi n’hésite pas à développer un récit sur plusieurs générations. Elle met en avant la passation de pouvoir, tout en approfondissant ses personnages, ce qui permet de les regarder autrement. Comme toujours avec Saint Seiya, on assiste à la constante expansion d’un univers toujours en mouvement, où chaque personnage est une pierre de l’édifice.

 

Après avoir passé autant de temps sur le titre, la dessinatrice maîtrise son sujet sur le bout des doigts et nous offre un travail d’une grande finesse. Le trait est fin, bien qu’appuyé, les décors sont extrêmement fournis et le chara-design est vraiment somptueux. Sans chercher à imiter Masami Kurumada ou Shingo Araki, elle a trouvé son style, entre force et délicatesse. C’est franchement beau et certaines planches recèlent une incroyable puissance graphique. TLC Chronicles n’a pas toujours été constant en termes de qualité mais ce dixième tome fait partie du haut du panier avec un récit épique et déchirant pour un personnage trop peu vu. Ne reste plus que les chevaliers du Bélier et des Gémeaux, autrement dit, du lourd et le compte sera bon.

 

Saint Seiya: The Lost Canvas Chronicles de Shiori Teshirogi, aux éditions Kurokawa

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