
On a lu… Saint Seiya: The Lost Canvas Chronicles (T. 11) de Shiori Teshirogi
The Lost Canvas Chronicles approche doucement de sa fin en ayant connu des hauts comme des bas. Avec ce onzième tome centré sur Deuteros, chevalier d’or des Gémeaux, Shiori Teshirogi ne nous offre pas son meilleur opus. Très peu, trop peu de choses à se mettre sous la dent avec ce combat fratricide sans réelle saveur et qui recycle une nouvelle fois la dualité existante entre deux hommes nés sous le même signe. On ressort de cette lecture, perplexe et las de relire ad nauseam, les mêmes récits doublés des mêmes enjeux. Notre cosmo-énergie est en berne.
En début de tome, l’auteure fait un aveu de faiblesse en reconnaissant s’être « un peu perdue sur la structure de cet épisode ». Elle poursuit ensuite en disant que c’était le personnage sur lequel elle s’était senti le plus limitée en termes de récit. Bon très clairement, ça n’augurait rien de bon et au fil des pages, on ne peut que constater qu’elle avait raison. Le chevalier d’or des Gémeaux a toujours été un personnage important de l’univers Saint Seiya. Un protagoniste double, ambivalent, voir schizophrène, dont les deux frères sont les deux faces d’une seule et même pièce. L’un est un traître, un félon, l’autre se voit obligé de vivre dans l’ombre de son frère. Masami Kurumada avait Saga et Kanon, Shiori Teshirogi a Aspros et Deuteros. Mais plutôt que de se réapproprier et réinventer le mythe des Gémeaux, elle photocopie un peu bêtement le modèle érigé par papa Kurumada.
Une fois encore, l’un des deux conspire afin d’être calife à la place du calife, ou dans ce cas, Grand Pope à la place du Grand Pope. Tandis que l’autre vit comme un paria, reclus et n’a même pas le droit de posséder sa petite armure perso. Ici, il se retrouve au Sanctuaire, un peu par hasard, dans une arène dont on n’a jamais entendu parler, au milieu de berserkers décapités, dont on n’a jamais entendu parler. Mais comme il prend un peu cher en raison de son inexpérience, il est vite rejoint par le chevalier d’or du Verseau, le bien-nommé (ironie) Dégel. Pour illustrer la dualité fraternelle déjà assez lourdingue, la mangaka a en plus la bonne idée d’ajouter parmi les méchants fantômes de berserkers, deux frères, histoire d’en remettre une couche. Du coup, on se retrouve avec deux relations familiales conflictuelles au raz des pâquerettes, dans un combat sans saveur.
Côté graphisme et mise en page, Teshirogi nous a habitués à de somptueuses planches et ici encore, elle fait des merveilles. Le dessin est fin et le découpage dynamique cependant, certaines pages sont carrément surchargées, tant et si bien qu’on finit par ne plus savoir ce que l’on regarde. La mangaka n’est franchement pas avare en détail et elle abat un travail assez titanesque planche après planche. Ça ne suffit malheureusement pas pour sauver ce nouveau tome de TLC Chronicles de l’ennui. Aussitôt lu, aussitôt oublié… Il n’y a plus qu’à espérer que le suivant, prévu pour avril prochain soit un peu plus passionnant afin que notre cosmos brûle de nouveau.
Saint Seiya: The Lost Canvas Chronicles de Shiori Teshirogi, aux éditions Kurokawa