
On a lu… Saint Seiya – The Lost Canvas Chronicles (T. 12) de Shiori Teshirogi
Après Deutéros, c’est maintenant au tour du frérot né sous le signe de Gémeaux, Aspros d’avoir droit à son propre tome rien qu’à lui. Si les aventures du premier étaient lourdingues et sans aucune inspiration, celles de ce nouveau tome, ne sont franchement pas plus excitantes. Les frangins n’ont pas de chance, se retrouvant au sein de récit sans relief. Une fratrie définitivement maudite…
Le jeune chevalier d’or a pour mission de protéger une frêle potiche nommée Chris. Celle-ci est en proie à la malédiction familiale, car son petit corps renferme un surplis, nom donné aux armures des spectres d’Hadès. Et là, on se dit trop cool ! Parce que ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu parler du dieu des enfers… Non mais sans déconner… Vous savez les gars, ce n’est pas le seul dieu de l’Olympe, ni même le seul potentiel méchant ! Enfin bref, à quoi bon s’énerver ? Ce n’est pas comme si on attendait grand-chose de trente-deux spin-off de Saint Seiya. Bon, et du coup, Chris est poursuivi par sa méchante sœur qui, tel Cortex, a pour but de conquérir le monde. Du coup, la bougresse n’hésite pas à pactiser avec l’ennemi en s’offrant les services du spectre Earheart du Vampire. S’en suit bien évidemment un affrontement dans le plus pur style Saint Seiya. Du nekketsu basique et manichéen duquel dégoulinent des messages sur le dépassement de soi. Dans l’absolu, rien de bien nouveau, sauf que l’on aurait pu espérer un meilleur traitement pour des personnages aussi complexes et intéressants.
À trois tomes de la fin de The Lost Canvas Chronicles, on peut d’ores et déjà faire un petit bilan plutôt mitigé. Si l’idée d’offrir à chacun des Gold Saints un opus lui étant dédié était bonne et pouvait contenir quelques belles promesses, elle n’a pas été exploitée de la meilleure manière possible. Si certains tomes, comme ceux consacrés à Albafica, Kardia ou encore Sisyphe, étaient assez réussis, tous n’ont pas eu cette chance. The Lost Canvas Chronicles souffre du même syndrome que tous les autres titres issus de la franchise. Tous autant qu’ils sont, ils sont implacablement écrasés sous le poids de leur modèle. Incapables de s’extraire de la substantifique moelle de l’œuvre de Kurumada, incapables de transcender le propos, incapables d’oser trahir une série immuablement culte, devenue une véritable pièce de musée. Ce douzième opus n’apporte aucune vision complémentaire, aucune information digne d’intérêt qui viendrait alimenter une mythologie parfois maltraitée. Shiori Teshirogi peut malgré tout se consoler en se disant qu’elle a certainement pondu le meilleur titre tiré de l’œuvre-mère. Au vue de la concurrence, ce n’était pas non plus très dur mais c’est déjà pas mal.
Saint Seiya – The Lost Canvas Chronicles (T. 12) de Shiori Teshirogi, aux éditions Kurokawa
Sur le dernier paragraphe de la chronique : contrairement à Teshirogi, Okada, dans Saint Seiya G et son spin-off Assassin, a le mérite d’oser et de tenter de sortir des sentiers battus, que ce soit graphiquement ou au niveau des scénarios. Le résultat n’est pas toujours à la hauteur mais l’effort est à saluer.