On a lu… Sherlock Holmes Society de Sylvain Corduré et Stéphane Bervas

Note de l'auteur

L’histoire : Sherlock Holmes est de retour parmi les vivants après son affrontement contre Moriarty. Après avoir erré durant trois ans, passé pour mort, le voilà redevenu détective, cachant les secrets de son année parmi les anonymes même à son ami, le docteur Watson. Oui, mais voilà. Un étrange village, Keelodge, est victime d’un virus mortel et… étrange.

Mon avis : Les aventures du fameux détective passé à la sauce fantastique. Ceci n’est pas pour autant une histoire steampunk, mais bien l’introduction de fameux monstres modernes dans l’ambiance de l’Angleterre victorienne.

Sherlock Holmes Society fait en effet partie d’une collection bien particulière chez Soleil, la collection 1800. Des séries ainsi en deux volumes, comme Crime Alleys ou Les Vampires de Londres qui mettent en scène différentes aventures du fameux détective. En un sens, nous retrouvons un peu du projet des romans de Sir Arthur Conan Doyle : des aventures rafraîchissantes, une enquête, et des récits qui se tiennent en un seul ouvrage. Ainsi, tout est facilement compréhensible même sans avoir lu les récits précédents. Mais si on les a lus, on comprend mieux les enjeux et les raisons qui ont transformé Sherlock Holmes en un personnage taciturne et lointain. Effet accentué par les personnages proches des représentations plus classiques : Sherlock Holmes, grand et maigre, Watson petit et rondouillard, avec des favoris.

Sauce fantastique malgré tout, on regrette que l’histoire soit si courte et coupe rapidement l’intrigue (qui se révèle, bien entendu, part d’un conflit plus grand, et il vaut mieux lire la suite pour comprendre ledit complot). Court ouvrage, on se met pourtant rapidement dans une atmosphère douillette et facile à reconnaître : l’Angleterre de Jack L’éventreur. L’aspect XIX^e est accentué par le dessin très agréable de Stéphane Bervas, qui choisit des couleurs sépia, des dégradés de gris, d’ocre, de vert-de-gris, et un crayonné qui rapproche chaque case de la gravure. Ainsi, quelques lignes sur une joue pour accentuer un creusement, plutôt qu’une tâche d’ombre.

Si vous aimez : Sherlock Holmes qui est tombé au rayon « horreur » d’une libraire PG-13.

En accompagnement : Un petit air de clavecin.

Autour de la bd : Quatre volumes devraient être publiés, un par trimestre, avec un dessinateur différent pour chacun. Le tome 2 est donc prévu en août 2015.

Extrait : « Le temps de mettre quelques effets personnels dans un sac, nous partons d’Euston station vers Liverpool. Je passe le plus clair du voyage à observer Watson, silencieux comme une tombe. Cela ne lui ressemble pas. L’annonce de la mort de Rebecca Jones fait bien évidemment écho à celle de feu son épouse disparue il y a six mois. Je voudrais trouver les mots pour le réconforter, mais c’est un exercice où je ne brille pas. En fait, j’éprouve moi-même de grandes difficultés à me remettre des dernières années, à m’extirper des ténèbres qui m’ont presque englouti et dont chaque affaire me rappelle la noirceur. »

Sortie : mai 2015, aux éditions Soleil, 56 pages, 14,95 euros.