
On a lu… Stray Dog (T. 2) de VanRah
Huit mois après la sortie du premier tome de Stray Dog, voici enfin le second volume. Ce pavé de 300 et quelques pages reste dans la droite lignée du précédent et affichent les mêmes qualités, mais également les mêmes défauts. L’auteure déploie son univers qui s’avère relativement dense et prenant, mais elle se perd en palabres, dans des tartines de dialogues. Un tome qui paie un peu son manque de rythme mais qui reste intéressant.
Toru est un démon Lycan Alpha Noir de type feu (ouais, ça déconne carrément pas !). Avant de dévorer Senri, fondateur du BIRD, il lui a fait une promesse : retrouver sa fille Aki et la protéger des nombreux dangers qu’offre le monde. Il faut dire qu’avec tous ces démons en liberté, qu’ils soient lycans, harpies ou encore faunes, il y a de quoi se sentir légèrement en danger. Maintenant que Toru a enfin mis la main sur la jeune fille, il va apprendre à la connaître et il ne va pas être déçu puisqu’elle déteste les lycans. Fidèle à la tradition, le titre installe à partir de là, une dynamique dysfonctionnelle mais bien huilée. À grands coups de joutes verbales, le binôme s’envoie des vacheries à la tronche, avec plus ou moins d’humour. VanRah s’applique à ne jamais lâcher ses deux personnages et prend tout le temps du monde pour établir une relation construite et il faut dire que ça fonctionne plutôt bien. Bien évidemment, on est jamais bien loin des archétypes du genre entre une Aki au caractère bien trempé et un Toru mystérieux et taciturne. Si toute la première partie du tome ne tourne qu’autour d’eux, la seconde élargit les horizons du titre. L’arrivée dans les parages d’un nouveau Lycan Alpha, serial killer à ses heures perdues, booste le récit. Enfin, l’intervention du BIRD, l’organisation étudiant les démons, finit d’enfoncer le clou avec un affrontement d’envergure.
La dessinatrice semble avoir beaucoup de choses à dire sur son univers dans lequel elle est profondément investie. Cela pourrait expliquer l’épaisseur de chacun de ses tomes et pourtant, même avec autant de pages, on ressent une impression de trop-plein. Les très nombreuses informations sur les rouages qui régissent le merveilleux monde des démons, sont étalées à longueur de pages et de manière parfois un peu forcée. C’est l’un des deux majeurs défauts de Stray Dog, des dialogues trop présents et parfois trop explicatifs, alourdissant considérablement le rythme. L’autre talon d’Achille du titre est dans son ensemble, le dessin. S’il est parfois très bon, rappelant à l’occasion celui de l’un de ses modèles, Tite Kubo, il peut être aussi assez approximatif, voire un peu naïf, mais avant tout, très statique. C’est notamment flagrant dans les scènes d’action qui ne parviennent pas à atteindre l’impact qu’elles devraient avoir. L’ensemble est assez figé et on se retrouve frustré de ne pas ressentir le mouvement, ni même la vitesse. Pire, on est carrément perdu lors de l’affrontement entre Toru et Black, un autre démon, en raison d’un découpage pas toujours très clair. En dépit de ses défauts qui ont tendance à amoindrir le plaisir de lecture, Stray Dog n’en demeure pas moins un bon exemple de ce qu’est le Global Manga, ce fameux manga à la française. Le titre de VanRah parvient malgré tout à s’imposer au milieu de la concurrence. Franchement, pas mal…
Stray Dog (T. 2) de VanRah, aux éditions Glénat