On a lu… The Heroic Legend of Arslân (T. 2) de Hiromu Arakawa et Yoshiki Tanaka

Note de l'auteur

Après un premier tome très réussi et parfaitement immersif, Arakawa et Tanaka continuent de nous offrir un récit épique et moyenâgeux sur fond de fanatisme religieux. Maîtrisé, bien écrit et sublimement illustré, ce second tome confirme tout le bien que l’on pense de The Heroic Legend of Arslân et on en redemande.

Suite à l’humiliante et cuisante défaite de l’armée de Parse sur la plaine d’Atropathènes, face à l’armée Lusitanienne, Arslân a réussi à s’en sortir indemne grâce au fidèle Daryûn. Ils trouvent tous les deux refuge chez Narsus, un ancien stratège de la cour royale, un peu spécial, qui se voit quelque peu forcé de leur venir en aide. Le jeune Arslân encore plein de naïveté et de candeur découvre le monde en dehors du palais mais ne souhaite qu’une chose, c’est revenir chez lui à Ecbatâna afin de secourir son peuple. Et autant dire qu’il en a pas mal besoin car, galvanisée par sa victoire, l’armée Lusitanienne fonce sur la forteresse de Peshawar, à la frontière du royaume de Parse. Commence alors un siège de plusieurs jours durant lesquels, les soldats de Parse tentent de résister à l’envahisseur, en l’absence de leur leader, le souverain Andragoras. Celui-ci a disparu depuis la débâcle d’Atropathènes et certains se mettent à penser qu’il a été fait prisonnier par l’ennemi.

Un second tome rondement mené qui se trouve dans la droite lignée du premier. Malgré l’ampleur du récit, le lecteur n’est jamais lésé. Tout est d’une grande fluidité et la lecture, toujours aussi agréable. Les figures principales sont exploitées au mieux et leur caractérisation, comme toujours chez Hiromu Arakawa, est bien faite. Même si pour le moment, Arslân n’est pas le personnage le plus intéressant, on le voit évoluer, grandir et tenter de comprendre le monde qui l’entoure. Il est amusant de le voir s’interroger avec une telle innocence, sur l’affranchissement des esclaves. En plus de Narsus, ce tome introduit un nouveau protagoniste qui, semble t-il, aura sa partition à jouer par la suite. Ghîb, est un ménestrel, maniant parfaitement l’arc et le sabre, qui surgit de manière aussi providentielle que soudaine. Les auteurs lui consacrent suffisamment de pages pour qu’il intrigue, sans pour autant trop en révéler à son sujet. Il semble être l’électron libre de l’histoire, capable de la faire basculer au moment où, on l’espère, on s’y attendra le moins.

Ce qui est toujours aussi étonnant et réjouissant quelque part, c’est la résonance que le titre a, avec l’actualité. La croisade des lusitaniens pour convertir le monde au nom du dieu Yaldobaoth trouve un incroyable écho. Le fanatisme religieux reste au centre du propos et offre une vision quelque peu désespérante de l’humanité face au divin. De l’inquisition au terrorisme religieux tel qu’on le connaît aujourd’hui, rien n’a changé sur le fond. Un règne de la terreur qui puise sa force dans l’obscurantisme le plus total et la manipulation des foules. The Heroic Legend of Arslân embrasse son ambiance médiévale et après nous avoir offert une scène de bataille haletante, nous balance une très belle partie concernant le siège de la forteresse. L’assaut donne lieu à des scènes de guerre à la puissance évocatrice incroyable. Graphiquement, la mangaka fait des merveilles avec son trait clair et ultra-dynamique. Qui dit guerre, dit violence et sans tomber dans le mauvais goût, le titre ne détourne pas les yeux quand le sang gicle. Les décors et les costumes des personnages sont finement travaillés et contribuent réellement à son côté immersif. Arakawa est clairement l’une des mangakas les plus doués de sa génération. Fullmetal Alchemist nous avait mis la puce à l’oreille, The Heroic Legend of Arslân le confirme très largement, en seulement deux tomes. J’ai envie de dire, encore !

The Heroic Legend of Arslân de Hiromu Arakawa et Yoshiki Tanaka, aux éditions Kurokawa