
On a lu… Ultraman (T. 3) de Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi
Après deux premiers tomes très réussis, voilà donc le troisième volume d’Ultraman. Moins porté sur l’action (il y en a quand même, rassurez-vous) ce nouveau tome développe tranquillement son récit. Jusque-là, cette suite du titre culte Ultraman, atteint ses objectifs, à savoir affirmer et assumer sa parenté avec la série originale, tout en dépoussiérant sérieusement l’univers, à commencer par le personnage principal.
Shinjirô Hayata, devenu l’hôte du nouvel Ultraman, bien malgré lui, est en proie au doute. Le poids qui repose sur ses épaules semble bien lourd pour lui et après son combat contre l’alien Adacic, il doute du bien-fondé de son action. Le passage de simple lycéen à super-héros en armure high-tech ne se fait pas sans heurt et le jeune homme a bien du mal à incarner pleinement Ultraman. Pourtant, il va falloir qu’il se ressaisisse car il va découvrir un monde dans lequel les menaces intergalactiques sont nombreuses. Les auteurs prennent le temps de développer leurs différents personnages tout en ouvrant les horizons de leur univers. Ils parviennent à immerger complètement le lecteur dans leur récit, qui n’oublie jamais de citer le titre d’origine. La filiation semble plus que jamais au cœur de cet Ultraman 2.0. Celle qui lie les deux séries, à travers des clins d’œil et des références mais également celle qui existe entre un père et son fils. Une passation de pouvoir, dans tous les sens du terme, qui ici prend tout son sens. Shinjirô doit reprendre le flambeau de son père Shin et doit devenir bien plus qu’un homme. Il doit être un sauveur contre les périls qui menacent notre planète.
Ce revival n’est cependant pas écrasé par son prédécesseur puisqu’il débarque, dopé de plein d’influences modernes. Les mangakas, Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi, se nourrissent de tout ce qu’ils ont pu voir et lire ces dernières années. Ici, on songe toujours à Iron Man et All You Need Is Kill (adapté au ciné sous le titre Edge of Tomorrow) pour le design général, ou encore à Men in Black pour le côté agence secrète spécialisée dans la surveillance d’aliens. Le graphisme est totalement maîtrisé et en adéquation avec son sujet. Le trait fin et incisif est mis en valeur par un découpage inspiré, qui multiplie les cadrages. Pour le moment, chaque tome d’Ultraman apporte son lot de qualité. Aussi bien graphiquement que scénaristiquement, le titre tient beaucoup mieux la route que l’on aurait pu espérer. Petite cerise sur le gâteau, l’éditeur Kurokawa propose à la fin de chaque volume, l’UltraQlub, quelques pages passionnantes, revenant sur les origines de la série-phare. Très bien documentées, elles offrent un apport substantiel pour mieux comprendre l’importance du fameux personnage. On attend la suite !
Ultraman de Eiichi Shimizu et Tomohiro Shimoguchi, aux éditions Kurokawa