On a lu…X-men – Prélude à l’ère d’apocalypse

On a lu…X-men – Prélude à l’ère d’apocalypse

Note de l'auteur
Prélude

Prélude

Récit se déroulant dans un univers parallèle, l’Ère d’Apocalypse est également une saga des années 90 extrêmement populaire qu’on retrouve encore aujourd’hui dans les travaux de certains auteurs. Régulièrement rééditée par Panini Comics, elle fait le bonheur des lecteurs mais ce que beaucoup ne savent peut-être pas c’est que celle-ci à un prélude.

 

1991. Le navire X-men tangue fortement après le départ fracassant de Chris Claremont avant que des scénaristes comme Scott Lobdell et Fabian Nicieza reprirent la main pour établir quelques choses de plus structuré. En remettant Xavier au centre de cette univers les X-men retrouvèrent une certaines stabilité rythmé par des arcs courts et des crossovers intéressant (Le chant du bourreau notamment). Dans le même temps la rivalité avec Magneto repartit de plus belle. Celui dont on a cru la mort dans X-men #3 (1991) refit surface et le conflit qui en découla eu des conséquences terribles. Wolverine perdit son adamantium et Magneto fut lobotomisé par Xavier. Voilà a peu prêt la situation au moment où les éditeurs eurent l’idée de l’Ère d’Apocalypse, ce récit intertitres décrivant une réalité parallèle terrible où le mutant dominerait l’humain et où Apocalypse régnerait en maitre.

 

Afin de provoquer ces événements il fallait un catalyseur et une raison crédible. Cela fut trouvé en la personne de Légion. Si aujourd’hui Panini réédite les épisodes sous le titre de Prélude à l’Ère d’Apocalypse c’est bien sur pour faire un lien direct qui paraîtrait moins évident sous le véritable nom de cette saga : La quête de Légion. C’est en effet autour de ce personnage que toute l’histoire tourne. Fils du professeur Xavier, Légion est un puissant mutant atteint de schizophrénie. Apparu dans la série Les Nouveaux Mutants en 1985, il reste un personnage fascinant de par sa maladie mentale et son lien direct avec le fondateur des X-men. Tombé dans le coma à la fin du run de Chris Claremont, Légion fait son grand retour en 1995.

 

Iceberg reprend confiance en lui

Iceberg reprend confiance en lui

Ayant résolu ses conflits intérieurs, Légion se dit naturellement que pour que papa l’aime, il faut l’aider dans son rêve de paix entre humains et mutant. Et quoi de mieux pour aider popa que d’aller buter son pire ennemi. Mais attention allons le faire dans le passé sinon ca serait moins drôle. Et voilà donc Légion suivi par une partie des X-men qui se retrouve 20 ans dans le passé afin d’aller tuer Magneto.

 

Probablement une des dernières bonnes histoires des X-men (avec l’Ère d’Apocalypse qui suit) jusqu’à l’arrivée de Grant Morrison, La quête de Légion est une histoire somme toute classique que ce soit dans ses intentions et son exécution mais qui met très bien en valeur les caractéristiques d’un récit des X-men. Le récit épique et la tonalité dramatique se nourrissent avant tout d’un conflit intimiste et idéologique. En faisant un saut dans le passé après une saga qui a vu les deux frères ennemis s’entredéchirer, les scénaristes jouent sur un contrepoint fort. En effet la date et le lieu choisi ne sont pas anodins. Il y a 20 ans dans le passé, en Israël, Xavier et Magneto venait de se rencontrer et commencer le début d’une amitié tout en cachant l’un à l’autre leur statut de mutant.

 

C’est le retour à une certaine innocence à laquelle sont confronté les X-men. Une innocence qui vole en éclat avec l’apparition de Légion dont le désir et d’abattre l’homme qui s’opposera à son père. Si le récit est rondement bien mené par Nicieza et Lobdell et très bien dessiné par une équipe de dessinateur au taquet, on émettra toutefois des doutes quand à la portée dramatique d’une histoire déconnectée de son contexte. En effet plus qu’un prélude à l’Ère d’Apocalypse, La quête de Légion est surtout l’épilogue d’une époque. Nombre d’arc et de parcours de personnage prenne fin ici dans un final irrévocable et terrible. Que ce soit Cable, Iceberg, Xavier ou les deux couples Jean Grey/Scott Summers et Gambit/Malicia (et on en oublie) il arrive à la fin d’une étape importante dans leurs vies. Avec le recul on peut se demander si tous ces éléments mis en avant n’apparaitront pas trop hors de propos pour le lecteur qui désire voir les événements qui ont conduit à l’Ère d’Apocalypse mais qui ne connait pas ce qui a précédé. Quoiqu’il en soit il faut saluer l’édition de cet excellent récit qui vient compléter une saga qu’on relit souvent avec plaisir.

 

 

 

 

Prélude à X-men – L’Ere d’Apocalypse (Best of Marvel, Panini Comics, Marvel Comics) comprends les épisodes US de X-Factor #108 et #109, Uncanny X-men #319 à #321, X-men #38 à #41 et Cable #20

Ecrit par Todd Dezago (X-Factor #108 et #109), John Francis Moore (X-Factor #108 et #109), Scott Lobdell (Uncanny X-men #319 à #321), Mark Waid (Uncanny X-men #320 et #321), Fabian Nicieza (X-men #38 à #41) et Jeph Loeb (Cable #20)

Dessiné par Jan Duursema (X-Factor #108 et #109), Steve Epting (Uncanny X-men #319), Roger Cruz (Uncanny X-Men #320), Ron Garney (Uncanny X-men #321, X-men #41), Andy Kubert (X-men #38 à #41), Terry Dodson (X-men #39) et Ian Churchill (Cable #20)

Prix : 25.40 €

Critique basée sur les épisodes parus initialement dans les revues Facteur-X, Cable, X-men et Spécial Strange

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