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ON A VU… La Rentrée US (Guys with Kids, Partners, Revolution, The Mob Doctor, The New Normal, Vegas)

ON A VU… La Rentrée US (Guys with Kids, Partners, Revolution, The Mob Doctor, The New Normal, Vegas)

Cette quinzaine, la rédaction de JPoM, avec l’aide d’une plume invitée en la personne de Frédéric Moreau, revient sur les pilots des nouvelles séries US des grands Network. Nous revenons ce matin sur 6 d’entre elles : Revolution, The New Normal, The Mob Doctor, Guys with Kids, Vegas et Partners).

 

Revolution

Vu par Nicolas Robert

Quinze ans après un gigantesque black out énergétique, les Etats Unis et le monde sont revenus à l’âge des milices à cheval, des combats à l’épée et des fermiers. Tous ? Non, un petit groupe de gens continuent d’utiliser l’équivalent de l’Amstrad 6128 pour résister aux militaires qui ont pris le pouvoir. C’est ce que l’on découvre en suivant les aventures d’une sœur et d’un frère brutalement séparés.

Au sein de la rédaction de JPoM, je suis le candide. Le naïf. Celui qui se dit qu’une bonne surprise n’est jamais impossible.

Voilà pourquoi j’étais plutôt enthousiaste avant de me lancer dans Revolution.

Mais je ne tournerai pas autour du pot, le pilote m’a un peu calmé.

Avec le postulat de départ de la série, je pensais qu’il y avait de quoi développer un univers séduisant. Un monde dans lequel on explorerait avec inventivité une foule de questions qui touchent la vie de toutes et tous (sérieusement, on ferait quoi d’une brouette de disques durs externes plein d’épisodes de séries que l’on ne pourrait plus regarder ?).

Le fait est que le premier épisode, écrit par Eric Kripke, est complètement passé à côté de cette question.

Le lancement de la série est effectivement particulièrement plat. Le gros souci ? Les scènes s’enchaînent et pourtant, on a l’impression que tout est long et laborieux. En même temps, c’est normal : les événements censés impliquer émotionnellement le téléspectateur loupent leur cible quasiment à chaque fois. Et l’évocation de ce monde dans lequel les plombs ont sauté ne passe (quasiment) que par une poignée de plans sur les vestiges d’une société qui a calé.

Les prémices de l’histoire manquent en fait cruellement de liant. Ca se voit un peu quand on suit Charlie, l’héroïne partie à la recherche de son oncle après la mort de son père. Mais c’est surtout flagrant quand son frère Danny apparaît à l’écran : non content d’avoir indirectement causé la mort de son père, il passe d’une situation où il est affaibli à une autre où il est encore plus faible… sans jamais pouvoir inverser la vapeur.

Eclater d’entrer de jeu l’action en deux points séparés n’était, à ce titre, certainement pas une bonne idée.

Mais je vous l’ai dit : je suis le naïf de la bande. Donc j’essaie de croire que ça va s’arranger. A cause des apparitions de Giancarlo Esposito et de David Lyons. Et parce que je me dis que Kripke a sûrement une idée derrière la tête. Que l’on n’est pas ici face à une coquille vide.

Cependant, ce serait quand même bien que l’on puisse savoir où on va assez vite. Je suis naïf mais pas complètement stupide.

Verdict : ça ne part pas très bien… mais je continue.

 

The New Normal

Vu par Frédéric Moreau

Quel est le message au cœur de The New Normal ? Telle est la question que je me pose encore, des jours après le visionnage du pilote. Ce flou persiste peut-être parce que l’entreprise menée par le duo Ryan Murphy / Ali Adler donne l’impression étrange d’être trop gentille pour être parfaitement honnête.

The New Normal se revendique positive, humaniste, chaleureuse, mièvre même… mais est écrite avec le stylo qui tâche: les dialogues sont « surécrits », les scènes trop conceptualisées, les personnages pas assez incarnés et, pire peut-être, la provocation savamment étudiée… et finalement convenue. Sous cette sincérité forcée se cacherait donc une fausse ingénue ! A moins que l’auteur de ces lignes ne soit un vrai cynique…

Pourtant j’aimerais vraiment croire Goldie, la mère porteuse du couple gay, lorsqu’elle dit « Love is Love ». J’aimerais tellement oublier la niaiserie absolue de cette maxime pour n’en retenir que la pureté. Mais Goldie a une mère, Jane. Pourquoi est-elle un problème ? Tout simplement parce que cette dernière – incarnée par une Ellen Barkin qui aurait sans doute besoin de « gainer » un peu plus son jeu et un peu moins sa peau – symbolise presque à elle seule l’échec présent (et peut-être futur) de Murphy et Adler. Caricaturale, comme souvent les personnages chez Murphy, qui a recours aux clichés au début de ses séries pour définir plus efficacement et rapidement ses protagonistes, elle est vouée à n’être qu’un distributeur Pez de vannes homophobes et acidulées. Et surtout la dynamique de son personnage est sans doute vouée à l’échec.

Si cette grand-mère aussi raciste que rigide se ramollit, la série perdra sa seule (et mauvaise, certes) aspérité. Si elle continue ses charges haineuses et moisies au 20ème épisode, elle confirmera l’incapacité de Murphy à faire évoluer ses personnages sur le long terme.

Je fais un procès d’intention ? Est-ce que le jury me déclarera coupable ? Réponse dans une dizaine d’épisodes de The New Normal…

 

The Mob Doctor

Vu par Dominique Montay

Les Sopranos rencontrent Urgences ? Non. Le Parrain rencontre Grey’s Anatomy ? Même pas. Mickey les yeux bleus rencontre Docteur Sylvestre ? Peut-être… Quel sujet étrange ce The Mob Doctor. Quel titre stupide, un petit peu. Dans les annonces de nouvelles séries, difficile de croire que la série de Josh Berman (Drop Dead Diva) avait tout d’un futur succès. A ce niveau-là, The Mob Doctor ne déçoit pas beaucoup.

Grace Devlin (Jordana Spiro) est une excellente chirurgienne. Mais elle est aussi ce médecin que les mafieux appellent quand ils ont un blessé. Tout ça parce que la vie de son frère en dépend. Classique, un poil cliché, mais efficace. On reviendra sur ce prémisse en fin d’analyse.

La scène d’ouverture du pilote ne fait pas son office. Elle me en avant le manque de charisme de l’interprète principale de la série (pourtant censée la porter), Jordana Spiro. Le reste de l’épisode confirmera l’impression. La série est visuellement terne. Le décor de l’hôpital est assez atroce, donne l’impression d’avoir été improvisé, et le montage est déficient.

La série est aussi parsemée de bons dialogues d’expositions, qui viennent plomber, ça et là, des scènes déjà peu engageantes.

Mais le plus gros problème de The Mob Doctor, ça n’est pas une star sans charisme, des dialogues miteux (1) et une esthétique discutable. Si The Mob Doctor pêche et agace, c’est par son scénario. Grace est menée par le bout du nez par le mafieux Moretti (Michael Rappaport, qui en fait des caisses). Ce même Moretti décède en fin d’épisode, effaçant de fait la dette de Grace. Mais le meurtrier de Moretti, qui entretien avec Grace des rapports amicaux, ne veux pas que Grace soit en position de révéler aux autres mafieux qu’il a commis ce meurtre.

Il lui propose donc le choix de déménager, ou de rester à Chicago pour continuer à être la toubib des mafieux. Et elle choisi de rester. Avec cette série et American Horror Story (et ses personnages qui refusent de quitter une maison où ils se sentent en danger), j’en viens à me demander à quel point c’est compliqué de déménager aux Etats-Unis.

Au final, la série est entre deux feux, à tous les niveaux. Grace n’est ni une victime déclenchant l’empathie (elle choisit l’illégallite), ni une anti-héroïne (elle n’approuve pas sa situation). L’esthétique de la série n’est pas assez crade pour que ça sente le choix volontaire, mais suffisamment pour laisser penser à un bâclage en règle.

A moins d’un miracle, il n’y aura pas de second The Mob Doctor pour moi.

(1): A sauver, la ligne de dialogue « Ton utérus est comme l’Etoile de la Mort » pour expliquer une grossesse innatendue. Très drôle, juste pas écrit pour la bonne série.

 

Guys With Kids

Vu par Frédéric Moreau

J’aurais préféré détester ces Guys With Kids. Je quitte les appartements de ces « Gars avec des enfants » dans l’indifférence. Pas même énervé par le manque d’ambition narrative, le classicisme de la forme… et la paresse de comédiens pourtant pas maladroits (chère Jamie-Lynn Sigler, Tony Soprano t’a plus mal élevée que ça, tu devrais avoir honte !). Déçu de ne pas y repérer une tâche de folie de son (co-)créateur Jimmy Fallon, comédien et animateur parfois inégal mais animé par une ambition humoristique fraîche et protéiforme.

Car le pilote de « Mecs avec des rejetons » laisse entrevoir une série à l’humour bon enfant, raisonnable et… lisse ! Sans aspérités et pas vraiment déchirés par des conflits intérieurs « forts », les trois pères héros forment en effet un groupe trop homogène de papas aimants et attentionnés, juste ce qu’il faut de maladroit, dépassés dans des proportions convenables. « Paternels avec marmots » ressemble en fait à un parc pour bébé: certes, c’est un (gentillet) bordel, mais tout y est beau, coloré, arrondi (pour ne pas (se) faire trop mal) et, surtout, bien délimité. Et justement la principale source comique de « Trois hommes et des bébés » constitue aussi sa limite la plus flagrante: le recours à la référence « geek » et « populaire », au mieux usée, au pire opportuniste, et hautement périssable.OK, un des fils du personnage d’Anthony Anderson se prénomme « Yoda ». Cool: Karim Abdul-Jabbar fait une apparition ! Mais je fais le pari que vous n’avez « que » souri… et que vos zygomatiques se montreront nettement moins conciliants la seconde fois.

Peut-être ne fallait-il pas en demander plus ? S’il te plait, Jamie Lynn, prouve-moi que j’avais tort avec le second épisode…

 

Vegas

Vu par Dominique Montay

 

En ce mois de septembre 2012, CBS met un period drama à l’antenne. Dans tous les sens du terme. Car si l’histoire de Vegas se déroule en 1960, la série, elle, semble avoir été conçue pour être diffusée dans les années 80.

Michael Chiklis est un gangster de Chicago qui vient à Vegas pour gérer un casino de main de fer (forcément, c’est un gangster). Mais il a des principes (genre celui de poser des questions AVANT de tabasser. Ca ne fait pas de lui Mère Théresa, mais ça prouve juste qu’il possède des facultés cognitives dans la moyenne).

Dennis Quaid est… problèmatique. Pas tant le comédien, d’ailleurs, que son rôle, caricatural au dernier degré. C’est un cowboy, il est solide et sans aspérités. Juste ce qu’il faut de soupe-au-lait quand il faut qu’il argumente. Séduisant mais qui ne force rien. Un beau rôle comme on les écrivait il y a 40 ans… Sauf qu’une bonne centaine de films de cinéma sont venus casser ce moule (Misfits, pour ne citer que celui-là).

Et plus récemment, une série a quand même bien balisé le personnage de l’homme des années 60 : Mad Men. Le pilot de Vegas s’impose comme un retour en arrière sur la vision de cet homme. On revient au cliché de départ, celui qui flatte un peu la beaufitude, qui fait s’écrier « ah, quel homme! », mais qui est très peu crédible, et surtout peu intéressant sur la durée.

Ce qui frappe aussi dans ce Pilot, c’est l’absence systématique de personnages féminins. Hormis une morte et Carrie-Ann Moss (dans un personnage qu’on analysera comme étant peu développé, pour être poli), rien à signaler.

Donc des vieux, des durs, une femme… quelque chose me dit qu’on n’ira pas bien loin avec Vegas, en tant que suiveurs. Mais après tout, tant que le public (majoritairement vieux) de la CBS suit, il n’y a aucune raison que le show s’arrête et qu’on n’ait plus la chance de contempler encore plusieurs fois un Dennis Quaid monolithique (pauvre Dennis), lancer un regard intense (et un poil constipé) du haut d’un talus, en regardant un cadavre.

 

Partners

Vu par Nicolas Robert

Joe et Louis sont architectes. Ils sont aussi et surtout colocataires et amis d’enfance. L’un est hétéro, l’autre est homo. Tous les deux sont en couple mais leur amitié n’est pas sans incidence sur leurs relations avec leur moitié respective.

Max Mutchnick et David Kohan adorent parler d’eux. A la fin des années 90, ce duo de scénaristes s’était inspiré de sa propre amitié pour créer Will & Grace, sitcom qui mettait en scène un homo et une juive hétéro partageant leur angoisses et (souvent) un appartement.

C’était vraiment chouette (au moins les trois premières saisons) et c’était un modèle de sitcom oldschool. A la fois émouvante, pleine d’esprit et capable de jouer sur de multiples registres comiques.

Après une période de vaches maigres, les voilà qui reviennent avec… l’histoire de deux amis qui partagent leurs angoisses et (pour l’instant) un appartement.

Toute ressemblance avec une histoire déjà vue n’est pas complètement fortuite et ça se sent dans ce premier épisode. L’ensemble n’est pas déplaisant mais il peine à surprendre. Ce n’est en fait ni mauvais ni vraiment bon. Ca manque surtout de fraîcheur.

L’avantage de Partners cependant, c’est son casting : la nouvelle sitcom de CBS regroupe en effet plusieurs acteurs populaires.Et il faut bien reconnaître que David Krumholtz (Numb3rs), Michael Urie (Ugly Betty), Sophia Bush (On Tree Hill) et Brendan Routh (Chuck) forment un joli carré. On est donc tout prêt à offrir à la série un peu de temps pour s’installer.

Tant mieux, et cela pour deux raisons:

1. La relation qui unit les deux héros est définie, dans ce pilote, de manière un peu maladroite : si les premières scènes posent les bases d’une amitié solide, le clash qui survient en milieu de l’épisode (et la décision qui en découle) fait un peu tache. Surtout, la situation est difficilement crédible et paraît artificielle. Personnellement, ça m’a gêné.

2. La conclusion de l’épisode inaugural laisse à penser que les deux couples vont vivre sous le même toit dans les prochaines épisodes. La série pourrait donc être assez différente de ce qu’on a pu voir dans les 19 premières minutes.

Si cela permet de développer une vraie interaction entre les quatre personnages (interaction esquissée dans le pilote), ça peut devenir plus intéressant.

Verdict : je ne suis pas complètement emballé… mais je veux bien donner à Kohan et Mutchnick une poignée d’épisodes pour me faire changer d’avis.

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