
On a vu… que Dallas a réussi son reboot.
Dallas et son univers impitoyable sont de retour après 22 ans d’absence. Les deux premières saisons du reboot débarquent sur TF1, samedi 22 juin à 20h50.
Quand on entend ou lit les mots « sequel », « prequel », « reboot », « remake », on assiste souvent à deux réactions : l’enthousiasme ou la lassitude. Mon premier réflexe à l’annonce d’un « reboot » du feuilleton a été la désolation. Dallas a été capable du meilleur (Who shot J.R. ?) comme du pire (la scène de la douche) pendant quatorze années. Partir sur cette base pouvait faire peur.
La bonne idée de ce reboot, c’est de ne pas en être un. C’est une suite. Patrick Duffy parle même de « saison 15 » pendant la conférence de presse du Festival de la Télévision. On retrouve 20 ans plus tard la famille Ewing et le ranch de Southfork. Bobby et J.R. ont toujours des problèmes pour communiquer sainement et préfèrent manipuler, comploter et toutes ces choses naturelles pour des Ewing. Sue Ellen n’est plus la même. Linda Gray, son interprète, confiait à Monte-Carlo qu’elle « a changé radicalement pendant toutes ces années. Elle est sobre et a une vie beaucoup plus dynamique ». Et de temps en temps, Cliff Barnes continue d’être une affreuse crapule tandis que Lucy ou Gary passent dire : « Bonjour »… Bref, la vie à Dallas semble avoir suivi son cours naturel.
Mais il y a aussi (surtout) du sang neuf et la série reprend l’idée de la saga familiale pour l’introduire. Si vous avez aimé les combats de regards entre Bobby et J.R., vous devriez adorer les joutes verbales entre Christopher (Jesse Meltcafe) et John Ross (Josh Henderson), leurs enfants respectifs. Bien sûr, Dallas ne serait pas Dallas sans « la pasión » (à prononcer à l’espagnole). C’est pour ça qu’il y a de nombreux enjeux amoureux autour des petites amies de ces derniers, Elena et Rebecca.
Pour se retrouver dans tout ce bazar, TNT a d’ailleurs eu la très bonne idée de faire un arbre généalogique complet. Mais attendez d’avoir vu la saison 1 pour le regarder, car il contient quelques spoilers.
Les rivalités familiales, le pétrole (sous la forme des défis énergétiques d’aujourd’hui), Southfork… les ingrédients qui ont fait le succès de la première série sont réunis. Cynthia Cidre, la créatrice et showrunneuse, a souhaité s’inscrire dans la continuité. S’il n’y avait qu’une phrase, issue d’une interview à Zap2it, pour définir ce reboot, ce serait celle-ci : « Nous n’avons jamais cherché à utiliser Larry, Linda et Patrick comme appâts pour la nouvelle série. On souhaitait plutôt les intégrer totalement dans la distribution ». Même si la saison 1 a du mal à trouver l’équilibre entre les anciens et les nouveaux personnages, en donnant des intrigues aussi intéressantes aux uns et aux autres, la saison 2 réussit finalement ce pari. Le nombre d’histoires développées par épisode est impressionnant et on reste scotché à ses santiags.
Ce pari gagnant a permis de créer une série transgénérationnelle. Malgré les tablettes de chocolat des jeunes éphèbes de la nouvelle génération Ewing, la saison 1 faisait de très bons scores sur la cible des 25-54 (indicateur aux Etats Unis d’un public plus âgé que la cible des 18-49). Lors de sa saison 2, la série a réalisé sa meilleure performance lors de l’épisode sur l’enterrement de J.R. avec un pic à 3,6 millions de téléspectateurs et a fait de très bonnes audiences en télévision de rattrapage, davantage consommée par les cibles plus jeunes.
Mais avec la mort de son plus beau méchant, comment la série va-t-elle survivre ? Sa réussite est d’avoir utilisé la mort de son acteur pour donner une intrigue haletante à la saison 2 et des arches très réussies aux autres personnages. Comme l’a si bien dit Patrick Duffy lors de la conférence de presse de la série à Monte Carlo : « Larry était la sirène sur la proue du bateau. Il était à l’avant du navire, mais le navire est ce qui nous fait avancer. J.R. était le symbole, et le personnage restera dans la série, mais Dallas est la star. »
Dallas, nouvelle génération, c’est comme un boeuf bourguignon revisité par Jean-François Piège : une recette ultra-connue mais avec un zeste de modernité qui lui sied à merveille. Les seuls à ne l’avoir malheureusement pas compris sont ceux qui ont créé la version française du générique de la nouvelle version : beaucoup, beaucoup, beaucoup de violons, mais la modernité, elle, est bien cachée.
Dallas, saison 1 et 2 (TNT, diffusée sur TF1)
Série créée et showrunnée par Cynthia Cidre
Avec : Josh Henderson (John Ross Jr Ewing), Jesse Metcalfe (Christopher Ewing), Julie Gonzalo (Rebecca), Jordana Brewster (Elena Ramos), Larry Hagman (J.R. Ewing), Patrick Duffy (Bobby Ewing), Linda Gray (Sue Ellen Ewing), Brenda Strong (Ann Ewing)
Bon article, mais est-ce bien judicieux de dévoiler le twist du final de la saison 1 dans les crédits ?
On avait évité l’écueil dans le texte et on a fait l’erreur dans l’encadré. C’est corrigé. Merci de votre vigilance Jérôme !
Mais de rien.
Par contre j’attends mon chèque… 😉
Je sais pas si tu es au courant mais on paye en choucroute au Daily Mars.