On a vu… que Don Draper jeune, c’est Harry Potter (what?)

On a vu… que Don Draper jeune, c’est Harry Potter (what?)

Note de l'auteur

Dans le cadre de sa programmation « Playhouse prestents… » la chaîne anglaise payante Sky propose une oeuvre assez déroutante mais aussi très attrayante : A young doctor’s handbook qui met en scène deux comédiens extrêmement talentueux et qu’on imaginait pas voir ensemble dans quelconque projet : Daniel Radcliffe (la saga Harry Potter) et Jon Hamm (la série Mad Men).

Daniel Radcliffe et Jon Hamm sont dans un bain

A young doctor’s handbook raconte les aventures de Vladimir Bomgard, envoyé à la sortie de l’école de médecine au milieu de nulle part à Muyovo. Ou plutôt, comme le dit Jon Hamm « Tu es venu en train au milieu de nulle part, et ensuite il t’a fallu une journée de trajet en plus pour arriver ici ». Son cabinet médical est peuplé de deux infirmières, l’une expérimenté, qui ne jure que par le prédécesseur de Vladimir : Leopold Leopoldevich. L’une plus jeune, guère plus jolie, et un assistant agaçant au possible.

Vladimir pense vivre la pire expérience de sa vie, mais son lui futur vient lui rappeler qu’avec l’âge, il viendra à la regretter, profondément. Car oui, Vladimir jeune reçoit la visite de Vladimir à la cinquantaine. Et c’est là que la fiction décontenance un peu. Vladimir à 20 ans, c’est Radcliffe, Vladimir à 50, c’est Hamm… qui le toise d’à-peu-près 20cm, et qui de plus, n’est absolument pas du même gabarit, et n’a pas d’accent anglais. Une fois qu’on a admit cette convention, qu’on s’est fait à cette idée plutôt surprenante, la série n’en reste pas moins déroutante.

Le ton de A young doctor’s handbook n’est absolument pas figé. Ni comédie, ni drame, la série n’est pourtant pas entre les deux. Elle navigue entre le drame le plus poignant et la comédie la plus hilarante, parfois dans la même scène, sans phase de transition, d’adaptation. Dans la seconde moitié du deuxième épisode, Vladimir doit fait face à un cas atroce: une gamine de 8 ans dans un état catastrophique, grièvement blessée aux jambes, à deux pas de la mort.

Ca n’en a pas trop l’air, là, mais c’est une sacré bande de rigolos

Sa première réaction est de la laisser mourir. Par peur de ne pas réussir à l’amputer, mais aussi parce qu’il n’a pas envie de lui faire subir telle souffrance. Mais la petite ne meurt pas. S’ensuit quelques séquences où il commence la procédure en demandant « elle est toujours vivante ? ». C’est dur, c’est poignant. Puis il coupe la jambe avec une scie émoussée. Ca prend une éternité. Et c’est juste à mourir de rire.

Le récit est à l’origine à moitié autobiographique, écrit par Mikhail Bulgakov, auteur russe réputé, dont je ne connais hélas pas le travail, mais qui fut un docteur débutant au fin fond de la campagne. Cette mini-série, au format assez inédit (4×26′) s’avère être une excellente surprise, menée par un casting formidable (Radcliffe et Hamm se font plaisir, ça se sent). Un évènement télévisuel, une curiosité à suivre, assurément.

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