On a vu… que Kiefer Sutherland reste cool, malgré 24

On a vu… que Kiefer Sutherland reste cool, malgré 24

Croyez-le ou pas, mais je me suis remis à regarder 24. Oui, comme ça, l’air de rien. 6 ans de gap entre la ridicule saison 6 et la saison 7. Et pour le coup, rien à voir avec une peur d’arriver au bout, de terminer l’aventure. Non, juste parce que 24 était devenue sa propre parodie, ne déclenchait plus en moi aucun intérêt.

« Drop the script ! Now ! »

La saison 7 démarre à Washington. Le changement. Exit Los Angeles et son soleil omniprésent, exit la photo jaunie, bonjour le bleu, le climat tempéré, et la statue de Lincoln. Ce vent frais de nouveauté. Exit la CTU, bonjour le FBI, ses costumes cheapos, ses règles, sa bien-pensance. Incroyable révolution.

Sauf que non, hein, faut pas déconner déconner, non plus. Au bout de deux heures, on a le droit à « il y a une taupe au FBI ». Au bout de vingt minutes on retrouve le nerveux « drop the gun now ». Au bout de trois-quatre heures, on retrouve la portion intéressante (et toujours en vie) de la CTU comme si on ne l’avait jamais quittée. Ce sentiment délicieux d’être en terrain connu, de retrouver ses marques, de zzzzzzzzz…

« Nous on veut… continuer la grève… même si c’est fini !
Nous on veut… continuer la grève… même si c’est fini ! »

Hein ? Pardon ! Houla, désolé, hein… trop de plaisirs d’un coup, j’ai du mal à gérer comme il se doit. Du coup j’en pionce rien que d’écrire dessus. Ce qui est incroyable, c’est à quel point les scénaristes copient-collent leurs pistes narratives passées. La saison 7 avait été décalée d’un an à cause de la grève des scénaristes de 2007-2008. Les scénaristes de 24 prouvent qu’il existait une frange révolutionnaire du mouvement qui avait décidé de continuer après la fin des négociations, mais en loucedé.

La saison 7 de 24, menée par des auteurs grévistes résistants, qui réintroduit un personnage pourtant mort sous nos yeux… n’en jetez plus, c’est trop. En fait non. Ce qui serait sympa, aussi, que Jack Bauer ait un jumeau malfaisant, mais je ne peux pas vous dire, j’en suis au tiers de la saison (et pas certain d’aller plus loin).

Le seul et unique truc à sauver, quand tout le monde semblait s’en battre le coquillard, c’est l’implication de Kiefer Sutherland. Mon jugement est peut-être biaisé par la nullité du reste, mais force est de constater que, dans un navire qui ne tangue plus, mais coule, Kiefer, tel un musicien sur le Titanic, continue de jouer sa partition quasiment sans faute, toujours à fond.

Et l’Emmy de l’acteur qui reste bon dans une grosse daube est attribué à…

Sutherland a une très mauvaise réputation, un côté mauvais garçon qui lui colle à la peau. De gros problèmes avec l’alcool, aussi. Mais quand on voit son investissement sur un truc aussi nanardisé que 24, il force le respect. Autant que je me souvienne, et ce même si je n’ai pas une thèse en Sutherland, je ne l’ai jamais vu mauvais. Plus exactement, je ne l’ai jamais vu « démissionner ».

Jake Gyllenhall, oui. James Franco, aussi, plein de fois. Kiefer, jamais. Paradoxalement, Sutherland en a peut-être moins sous le pied que les deux acteurs cités plus haut. Peut-être moins de talent. Mais là où on aurait pu voir un Franco les yeux explosés réciter ses lignes de dialogues avec un sourire moqueur, Sutherland fait le job. Sérieux. Appliqué.

Et rien que pour ça, j’ai envie de lui tirer mon chapeau. Et de dire aux scénaristes de 24 que non, ça n’est pas joli joli du tout ce que vous avez fait. Et que vous devriez avoir honte. Allez, zou, au coin. Et réfléchissez à ce que vous avez fait.

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