On a vu… que la saison 5 de True Blood ne donne pas les crocs

On a vu… que la saison 5 de True Blood ne donne pas les crocs

Avant True Blood c’était bien. Mais ça, c’était avant.

Que s’est-il passé à Bon Temps ? Après deux premières saisons très accrocheuses, et une saison 3 un peu maladroite mais convenable, depuis deux saisons dans True Blood, c’est la cata. La saison 4 de la série phénomène d’HBO glissait déjà sur une pente savonneuse, mais alors la cinquième s’est carrément cassée la figure et a dégringolé la colline du ridicule la tête la première. Quelle est la source de ce mal ? Peut-être le fait que différents showrunners ne cessent de se refiler le bébé. Ou peut-être tout simplement le fait qu’il y a dans cette série beaucoup trop d’éléments inutiles.

On peut dire de Game of Thrones que c’est une série qui a trop de storylines et/ou de personnages, mais elles/ils ont au moins le mérite d’être intéressants et surtout importants dans l’histoire. Tout le problème de True Blood, depuis maintenant plusieurs saisons, c’est qu’il y a trop de storylines et de personnages dont on se fout complètement et qui ne servent strictement à rien. Le vide scénaristique qui hante la série est comblé tant bien que mal par des arcs narratifs hasardeux et maladroits qui ne font que tirer le show vers le bas.

Par où commencer dans ce mic-mac de storylines… Les loups ? On s’en fout. Visiblement, Joe Manganiello n’a été embauché sur le show que pour enlever son t-shirt et serrer les dents en grognant (sacré développement artistique en perspective en ce qui le concerne). Les fées ? Mon dieu on s’en fout encore plus que des loups ! Entre leurs looks de bohémiens et leurs dialogues écrit sous LSD, il ne se passe guère de chose intéressantes sous leur chapiteau invisible. Sans compter que l’intrigue autour du passé de Sookie qui jalonne toute cette saison 5 est aussi passionnante à suivre qu’une partie de scrabble.

Hoyt, Jessica et Jason – Photo HBO

Du côté de ceux qui ne peuvent pas lancer de boules de lumière avec les mains, cette saison aura quand même eu une bonne idée : (enfin) nous débarrasser de Hoyt (pour de bon j’espère) ! Après la débâcle avec les Obamas (cette autre storyline d’une immense utilité – notez le sarcasme), « Bubba » décide de déménager en Alaska et d’effacer Jess et Jason de sa mémoire. En voilà une bonne décision ! En marge de cela, l’autre éclair de génie des scénaristes aura été de ne pas nous assommer toute la saison avec Lafayette et ses étranges visions de médium. Cela a duré assez longtemps comme ça et n’aura été que d »un très vague intérêt.

On peut aisément ajouter à la longue liste des arcs inutiles et complètement barrés de cette saison Terry et sa malédiction ainsi qu’Andy et sa fée en cloque. Ah les cousins Bellefleur ! Dans la famille « les personnages dont le développement n’est pas nécessaire », je dis bonne pioche ! On a déjà bien à faire entre les vampires, les loups, les fées, les métamorphes et compagnie, a-t-on vraiment besoin de suivre en plus la vie amoureuse d’Andy et le passé de soldat de Terry ?

« Si j’avais su je n’aurais pas quitté New-York Unité Spéciale… »

Côté vampire justement, la plus grosse farce de cette saison aura été le délire de la bureaucratie vampirique autour de la religion. Dieu est un vampire, première nouvelle ! Christopher Meloni, présent sur le début de la saison, était bien parti pour camper un vilain vampire qui fait froid dans le dos, et puis son personnage s’est dégonflé comme un soufflé. De la même manière, Russell Edgington, autrefois vampire ô combien terrifiant, est devenu un psychopathe drogué au sang de fée, une pale caricature de lui-même. C’était bien la peine de le faire revenir si c’était pour le sous-employer de la sorte. Et en parlant de personnage sous-employé, pointons du doigt Tara, bébé vampire qui fricote avec sa maman, Pam, et joue les serveuses au Fangtasia. A part ça ? Elle fait la tête à Sookie et Lafayette, et puis c’est tout.

Sinon, Eric couche avec sa soeur, Bill est devenu complètement con, Sookie ne sait toujours pas ce qu’elle veut, Sam et sa copine courent après leur petit chiot et Jason se prend pour G.I Joe. Globalement tout ceci respire le génie et cela ne fait qu’empirer au fur et à mesure que la saison progresse. Dans True Blood, il y a vraiment beaucoup trop de storylines dont on a rien à cirer. Bienvenue dans de la série Z.

Bill le Rouge

A la fin de la saison, les auteurs du show ont établi Bill comme grand méchant de la saison 6. Réincarné en dieu/démon/vampire (on ne sait pas trop au final, on comprend juste que ça pue comme histoire), on va maintenant devoir se farcir celui qui nous casse déjà bien les pieds depuis au moins deux saisons comme la nouvelle grande menace de True Blood. Sauf que Bill, qu’il meurt ou vive, à ce stade on s’en moque complètement, et qu’il tue ou non tous ces petits copains (Sookie la première) nous laisse aussi froid que la plupart des habitants de Bon Temps.

Bref, tout cela ne casse pas des briques. Mais alors, vous demandez-vous, pourquoi m’échiner à continuer de regarder cette série alors qu’elle me déçoit autant ? La curiosité, tout simplement. Je me demande sincèrement jusqu’où le show peut s’enfoncer dans les abysses de la médiocrité. Fut un temps où True Blood était un bon guilty pleasure, mais maintenant c’est une grotesque farce. Alors honnêtement, vivement le début de la saison 6, que l’on puisse voir s’il est possible de faire pire en matière de ridicule.

 

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