On a vu… que The Good Wife traite bien ses guests

On a vu… que The Good Wife traite bien ses guests

C’était dimanche dernier, The Good Wife est revenue à l’antenne pour le onzième épisode d’une quatrième saison plutôt enthousiasmante. The Good Wife est l’une des meilleures séries de network à ce jour, et elle a la chance d’être sur CBS, une chaîne qui peut se permettre d’avoir un succès « relatif » avec une série. En tout cas, s’ils l’aiment.

Et comment ne pas aimer The Good Wife ? D’une: c’est très bien écrit. Prendre de raccourcis est assez rare pour ses auteurs et les épisodes sont rarement mal construits. De deux: c’est d’une régularité quasi-infaillible. Très peu d’épisodes « en-dessous ». The Good Wife est quasiment une assurance d’avoir à regarder une série de qualité. De trois: le casting. Et pas que le casting principal, non. Tout le monde, ou presque, vaut le coup. Et, on en avait parlé quelques semaines auparavent, mais The Good Wife possède une qualité remarquable, celle de mettre en avant comme presqu’aucune autre ses invités.

Et du coup, pour souligner ça, on fait un petit top 5 des meilleurs guests de The Good Wife. Et soyons clairs, étant quasiment tous bons, on aurait pu en choisir 5 autres sans que ça soit choquant.

 

5. Judge Murphy Wicks (Stephen Root)

Le plus récent de la liste, arrivé en 2012. Wicks c’est le bon juge de campagne, celui qui vous paraît être un sacré demeuré au premier abord. A se demander comment il a pu arriver à ce poste à haute responsabilité. Mais sous sa décontraction d’apparence, Wicks est un homme juste, plus fin qu’il n’y paraît, et surtout, perspicace.

Comment ne pas adorer Stephen Root ? Cet acteur est juste formidable, et quiconque l’a vu dans News Radio ne peut qu’être d’accord avec moi (et si vous avez vu News Radio, c’est bon, on peut faire quelque chose de vous). Il est fabuleux quand il débarque dans Justified, il était dans l’un des deux ou trois seuls bons épisodes de la saison 4 de Fringe, et ça tenait beaucoup à sa personnalité. Root, c’est un acteur qui a démarré sa carrière à 37 ans et qui ne s’est jamais arrêté de travailler depuis. Un type que vous avez déjà forcément quelque part, normal, il est partout. Et dans The Good Wife, il est parfait. Comme toujours.

 

4. Nancy Crozier (Mamie Gummer)

Oh, qu’elle est mimi, Nancy Crozier. Elle est trop choupinette avec ses beaux cheveux blond, son accent bien de la campagne. Une fille qui a les pieds sur terre, qui ne connaît pas le sens de certains mots parce qu’elle est « juste une fille toute simple ». Ouais… bien sûr… c’est peut-être la pire de tous, avec sa façon de griffoner des petits cœurs sur son bloc-note pendant le procès… Celle qui va vous poignarder le plus violemment, mais avec le sourire, parce que c’est plus poli, et qu’elle est bien élevée.

C’est fou comme une bonne actrice, quand elle est servie par un bon matériau, peut être formidable. C’est peut-être idiot comme constatation, mais quand on compare la Mamie Gummer de The Good Wife à celle de Emily Owens MD, on se demande s’il n’y a pas eu une erreur. Dans The Good Wife, Mamie rayonne. Elle est toujours sur la corde, ne révèle jamais son jeu, mais garde une malice constante dans son regard qui permet à l’œil averti de ne pas se faire avoir. Et si elle s’appelle Mamie et que vous trouvez ça bizarre, voyez ça avec Meryl Streep. C’est sa môman.

 

3. Colin Sweeney (Dylan Baker)

Il a tué sa femme. Enfin, il dit que non. Mais si. Il a tué son amante. Peut-être pas. On ne sait plus. C’est un bon PDG, par contre, et il est gentil avec Alicia Florrick. Du coup ça rattrappe pas mal. Oui, ok, il est très limite, mais à la télévision US, on aime bien les psychopathes quand ils ont un petit truc en plus. Sweeney n’est pas beau gosse comme Dexter Morgan, mais il a un style. Maniéré, de la haute, charmeur, brillant… c’est une ordure, oui, mais une ordure… intéressante.

C’est triste à dire pour lui, mais Dylan Baker a la tête de l’emploi, et les agence de casting américaines le savent très bien. On l’imagine mal en personnage romantique (et on a certainement tort). Au-delà du charisme incroyable du personnage et de son comédien, il fait un lien avec la grande soeur de The Good Wife avec qui elle partage bien des points communs, The Practice. Moins noire, elle possède quand même des liens avec la création de David E. Kelley et Colin Sweeney nous le rappelle souvent, nous ramenant à un autre personnage de riche homme d’affaire constamment prit en défaut par la justice, menteur manipulateur : Joey Heric, interprété par le non moins flamboyant John Larroquette.

 

2. Patti Nyholm (Martha Plympton)

La pire ordure de cette série: c’est elle. Pour le coup, voilà quelqu’un qui manie l’hypocrisie avec grand savoir-faire, qui se fout des autres êtres humains tant que ça sert son client, et par ricocher, son compte en banque. Elle est prête à tout pour y arriver, comme instrumentaliser sa fille (non mais si ça se trouve, ça n’est pas la sienne et elle la loue). Même lorsqu’on la sent en danger, vulnérable, il faut garder à l’idée qu’elle doit avoir un plan en tête, et que c’est vous qui allez payer pour elle.

Stef des Goonies, fille d’Harrison Ford dans Mosquito Coast, petite amie à l’écran et dans la vie du regretté River Phoenix dans Running on Empty. La route de Martha Plympton a commencé si tôt qu’on est toujours surpris que cette femme de caractère était aussi une jeune fille frêle. Aujourd’hui dans The Good Wife elle se sert du personnage qu’elle s’est créé pour sa seconde carrière. Forte, décidée, drôle. Un de ces personnages qui, au premier coup d’oeil lorsqu’elle apparaît on se dit « oh non, pas elle!… chouette! »

 

1. Louis Canning (Michael J. Fox)

Canning est malin. Manipulateur. Mais il est aussi très humain. Pour lui, être avocat, c’est juste un métier. Alors tant pis s’il doit défendre les intérêts d’une grosse boite pharmaceutique qui a tué des gens à cause d’un médicament mal dosé. Après tout, il faut bien les défendre, et il le fait bien. Canning, c’est un cheval de Troie. Au premier abord, on se dit qu’il va être une proie facile. Un homme de moins d’1m70 frappé de dystrophie musculaire. On se dit même qu’il peut faire preuve d’humanité et aller dans votre sens, vous aidant dans les négociations. Non. Canning est un requin.

Houhou ! Vous êtes sur le Daily Mars ! Vous pensiez vraiment qu’on allait mettre quelqu’un d’autre premier ? Marty Mc Fly, quoi ! Et tellement plus. Ce type, au delà de sa maladie et de l’intense courage dont il fait preuve chaque jour (lieu commun, évidence, mais ça ne coûte rien de le rappeler), c’est surtout un acteur remarquable. Il a excellé dans tant de rôles différents (Outrages de Brian de Palma, le grandiose The Frighteners de Peter Jackson), possède une amplitude de jeu incroyable, certainement bridé par son physique d’éternel adolescent à l’époque. Ici, Fox joue sur son capital sympathie pour nous bluffer, nous laisser pantois. Et pour nous rappeler, avec la complicité d’auteurs inspirés, quel grand acteur il est.

 

On aurait pu ajouter Nathan Lane, très bon cette année en administrateur financier, Carrie Preston dans le rôle de la fausse nunuche Elizabeth Tascioni, Dennis O’Hare et son juge new-age, roi du bide, Abernathy, mais aussi Parker Posey, F. Murray Abraham, Bob Balaban, Matthew Perry… autant de guests savamment gérés, qui vont dans le sens de notre diagnostic: The Good Wife, c’est la série qu’il faut avoir dans sa bio. On ne peut pas se tromper. Et on plus on peut gagner un Emmy.

Et vous, qu’est-ce que vous attendez, si ça n’est pas déjà le cas, pour la regarder ?

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