
On a vu… un peu d’actualité dans CSI
Le troisième épisode de la saison 15 de CSI, intitulé Bad Blood, entretient un étrange écho avec notre actualité, en mettant en scène un virus proche de Ebola. L’enquête sur la mort d’un chercheur prend une direction circonstancielle quand la crainte d’une épidémie traverse tout l’épisode.
Hasard du calendrier (écrit et réalisé probablement cet été), la coïncidence montre que la réalité dépasse, sinon entretient parfois un rapport étroit avec la fiction. On peut poser la question de la responsabilité à programmer ainsi l’épisode quand les annonces alarmantes sont capables de provoquer une hystérie collective. Bad Blood entretient ce phénomène à l’intérieur même de l’épisode : contenir la panique absolument. Est ce que CSI entretient la peur d’une éventuelle pandémie ?
La fiction télévisuelle américaine s’est souvent nourrie de l’actualité pour ses scénarii. La capacité de réaction fut par moment incroyable, preuve d’une industrie si bien huilée, qu’elle est capable de se mettre en mouvement pour coller à l’évènement. Exemple, le premier épisode de la treizième saison de Law & Order : Special Victim Unit diffusé le 21 Septembre 2011 revisitait l’affaire DSK (14 Mai 2011). David E. Kelley, pour Boston Legal possédait une réactivité effarante, puisant dans l’actualité pour quelques affaires, faisant ainsi de sa série une tribune proche de l’exercice d’éditorialiste (politique, culturel, sociétal).
Une semaine avant la diffusion de Bad Blood, NCIS New Orleans utilisait également la menace bactériologique en évoquant des cas de peste bubonique. Une nouvelle fois hasard de calendrier, et surtout, elle entretenait sa propre mythologie comme elle réveillait le souvenir de l’excellent SWAK (02×22). La visite de Dinozzo permettait d’appuyer la filiation NCIS après l’apparition de Ducky dans le pilote. Acte purement commercial mais qui avait le mérite d’exploiter l’héritage de la série.
L’épisode de dimanche soir (12 octobre) de CSI n’a rien de scandaleux, sa programmation non plus. Le résultat s’avère tout juste plaisant et vaut principalement pour les moments de solitude de Sarah et Greg. Les deux experts, vestige d’une série qui a perdue de sa superbe, se trouvaient déposséder de leur identité par une isolation forcée. Si la série, au réalisme, préfère jouer la carte du spectacle, elle accuse une sorte d’ambiguïté quand elle fait de l’épidémie l’acte d’un bras vengeur. Comme s’il fallait entretenir la paranoïa. Logique CSI puisqu’il est important que le coupable possède un visage, une identification solide, au lieux d’agents microscopiques. Un paradoxe pour une série qui a fait de l’infiniment petit sa raison d’être.