PGW : Preview sur Dishonored 2

PGW : Preview sur Dishonored 2

Pour cette édition 2016 de la Paris Games Week, la team JV a fait le déplacement depuis Mars juste pour vous. On attaque aujourd’hui avec un premier aperçu de Dishonored 2 pour lequel, en plus d’une session de jeu, nous avons eu la chance de discuter avec deux développeurs de chez Arkane Studios : Jérôme Braune (Game Systems Designer) et Jean-Luc Monnet (Lead Concept Artist).

Karnaca, une ville avec une âme

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2_187Après avoir arpenté les ruelles sombres de Dunwall et sa grisaille londonienne, le joueur va découvrir dans cette suite très attendue un tout nouvel environnement exotique répondant au doux nom de Karnaca. Située bien plus au sud dans l’Empire des Iles, cette ville basée sur l’exploitation de mines d’argent possède une atmosphère bien différente de la capitale impériale. Si bien sûr on reconnait toujours cette patte « Angleterre victorienne » dans la direction artistique, Karnaca, baptisée aussi le « Bijou du Sud » ressemble plus à une colonie britannique, avec un savant mélange entre Cuba, Malte et Barcelone. Ce changement de milieu est d’ailleurs clairement visible dans les trailers et concept arts du jeu avec des couleurs plus chatoyantes et un climat plus ensoleillé. Créé à partir du nouveau moteur Void Engine, lui-même basé sur une version très modifiée du ID Tech 6, Dishonored 2 garde néanmoins cette griffe singulière déjà présente dans le premier opus.

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1476425336-8195En discutant avec les deux développeurs, on comprend tout de suite à quel point la ville côtière est bien plus qu’un simple décor pour le jeu. Karnaca est une cité vivante, qu’on pourrait même considérer comme un personnage à part entière. Inspirés par de nombreuses peintures et photographies de l’époque, les artistes d’Arkane ont travaillé très dur pour atteindre un tel degré d’immersion. Les développeurs ont alors imaginé la ville comme une conséquence de sa propre histoire.

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D’après Jean-Luc Monnet qui s’occupe de la direction artistique du jeu, l’urbanisme de Karnaca reflète son évolution dans le temps, d’abord en tant que simple colonie, puis en tant que riche république bananière. Pour construire la ville, les gens d’Arkane ont inventé son histoire, imaginé son développement, depuis l’arrivée des colons à l’époque présente. Par conséquent, chaque quartier aurait sa propre identité, non seulement visuelle, mais aussi sociale, que ça soit dans dishonored_2_e3_2016_screens_18l’architecture des bâtiments ou dans les codes vestimentaires des habitants (voire carrément leurs physiques). Toujours dans cette logique de cohérence visuelle et d’immersion totale dans cet univers atypique, les objets, le mobilier et bien sûr les armes ont fait l’objet d’une attention toute particulière. Et si l’histoire a une place importante dans la création de la ville, les développeurs n’ont pas pour autant oublié la géologie et la géographie. Que ça soit l’exploitation intensive des mines d’argent ou les tempêtes de sable, le moindre détail aurait une trace visible sur Karnaca et sa population.

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Deux personnages, une infinité de possibilités

dishonored_2_e3_2016_concept_15L’histoire de Dishonored 2 se déroule quinze ans après les événements du premier opus, dont nous retrouvons d’ailleurs le héros principal Corvo Attano. Mais cette fois-ci, il n’est plus seul puisque sa fille, l’impératrice Emily Kaldwin, sera également de la partie. Sans entrer dans les détails, pour ne pas spoiler ceux qui n’ont pas encore fait l’excellent Dishonored, Corvo Attano est un ancien protecteur et assassin royal, maintenant entièrement dévoué à la cause de sa fille.

Au tout début de ce Dishonored 2, le règne paisible et prospère d’Emily est bouleversé par un coup d’État sanglant. Déclarés criminels et ennemis de l’état par le nouveau gouvernement, nos deux héros vont se retrouver dans le lieu de naissance de Corvo, c’est-à-dire Karnaca. L’objectif du joueur, qu’il choisisse Emily ou son père, sera alors de rétablir l’ordre en reconquérant le trône et de faire la lumière sur toute cette affaire. Pour vous aider dans cette difficile tâche, Emily et Corvo ont non seulement les compétences d’assassins surentraînés, mais également des pouvoirs surnaturels très utiles. En fonction du personnage, les pouvoirs ne sont évidemment pas les mêmes. Par exemple, Emily a la possibilité de prendre la forme d’une ombre errante, tandis que Corvo peut posséder pendant un court laps de temps le corps d’animaux ou même d’humains.

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La démo à laquelle nous avons pu jouer était la quatrième mission du jeu. Dans la peau d’Emily, notre objectif était de s’introduire dans le manoir de l’inventeur Kirin Jindosh, afin de délivrer son ancien maître, Anton Sokolov. Dès les premières minutes, on retrouvait avec plaisir les sensations du premier Dishonored, avec les combinaisons de pouvoirs et une multitude façons d’aborder la mission. Certains choisiront une dishonored-2approche très axée sur l’action tandis que d’autres préféreront l’infiltration. Dans tous les cas le joueur jouit d’une liberté totale. Comme nous l’a très bien expliqué Jérôme Braune, qui est lui Game Systems Designer sur cet opus, le joueur se fait sa propre expérience et doit miser sur sa propre créativité. Le gameplay du jeu permet de créer des systèmes et ne repose pas sur des scripts. Autant de systèmes que le joueur doit ensuite comprendre et s’approprier.

dishonored_2_gamescom_2016-12Et tout est fait pour que le joueur s’invente le gameplay qui lui correspond. La liberté qui lui est laissée est absolue, et cela se ressent dans le développement des mécaniques du jeu, puisque la volonté est que même si le joueur invente des techniques que les développeurs n’avaient pas prévu (ce qui s’est produit dans le premier opus comme l’ont montré nombre de vidéos Youtube), tout doit fonctionner pour qu’il ne soit jamais bridé. Cette vision du jeu vidéo, similaire à ce qu’on peut voir dans un Deus Ex, apporte une grosse rejouabilité au titre. Durant notre session de jeu, il m’arrivait de jeter un coup d’œil aux écrans de mes voisins et de m’apercevoir que le déroulement de nos missions était unique pour chacun d’entre nous.

Cette mission était d’ailleurs l’occasion de voir de plus près le jeu et sa direction artistique à tomber par terre. Techniquement au-dessus de la moyenne, Dishonored 2 est également un quasi-sans-fautes en termes d’esthétique, à condition bien sûr d’aimer le style steampunk (même si en réalité, Dishonored et ses créateurs ne se réclament pas de ce style !). Plus loin que la simple direction artistique, le manoir semblait être littéralement vivant, avec un changement constant de l’architecture en temps réel, via des leviers et autres engrenages. Pour faire court, j’avais parfois l’impression de revoir certaines scènes de Doctor Strange, plutôt pas mal non ? De plus, si le manoir est constitué de pièces qui se déplacent ou se modifient à la pression d’un bouton ou en tirant un levier, les développeurs n’ont pas oublié d’en élaborer les coulisses pleines de mécanismes et de passages secrets dans lesquels le joueur peut également se glisser.

Pour conclure cette preview, Dishonored 2 s’annonce comme le digne héritier du premier opus. L’immense travail artistique derrière le jeu m’impressionnera toujours et Karnaca sera désormais un argument de plus contre ceux qui aiment répéter que le jeu vidéo n’est pas un art.

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