PIFFF 2014 : Bag Boy Lover Boy d’Andres Torres

Note de l'auteur

Jour 3 du PIFFF 2014, et nouveau film en compétition avec ce Bag Boy Lover Boy d’Andres Torres. Le réalisateur américain nous a même réservé un petit message personnel assez original avant la séance, visible ici.

Un jeune vendeur de hot-dogs au physique atypique est démarché par un photographe de charme pour une séance qui va virer à l’initiation traumatique.

Le parti pris du réalisateur Andres Torres est donc d’offrir, comme il l’annonce, une expérience quantitative, plus que qualitative. Il argue également qu’il est contre tout film à discours. Propos assez étonnant, tant son Bag Boy Lover Boy n’est pas dénué d’un certain regard cynique, et d’une réflexion sur le microcosme artistique new-yorkais et sa propension à la perversion narcissique. Cet aspect est d’ailleurs l’un des points réussis de ce long-métrage.

Caméra à l’épaule, mise en scène organique, portrait de la faune new-yorkaise, le film assume ses références, notamment au cinéma d’Abel Ferrara. Mais si son postulat de départ est prometteur, l’application est maladroite. Long au démarrage, le cœur du film, la transformation d’un modeste vendeur de hot-dogs en pervers narcissique, mets du temps à arriver et se termine bien vite, mal développé et restreint par la longueur d’un film peut-être un peu court pour son projet (77 minutes).

L’expérience reste étonnante, le film retranscrivant le glauque d’une ville et d’une chair mise à mal par l’art et les pulsions d’une assez belle manière. On regrettera simplement qu’Andres Torres, si peu intéressé par le propos de son film, le délaisse trop souvent pour des errances visuelles qui ne passionnent que lui. Bag Boy Lover Boy reste un film intéressant mais inégal et maigrichon dans son propos, et apparaît jusqu’à maintenant comme le plus faible de la compétition, qui pour l’instant était d’assez haute volée dans cette édition du PIFFF 2014.