
PIFFF 2014 : Housebound de Gerard Johnstone
L’édition 2014 du PIFFF a décidément voulu sa compétition éclectique ! Et le premier film du Néo-Zélandais Gerard Johnstone vient confirmer cela. Entre drôlerie et horreur, il a sa place aux côtés de Peter Jackson dans le paysage cinématographique du pays des kiwis.
Une cambrioleuse est assignée au domicile parental pour purger sa peine. Mais cette demeure en apparence tranquille se révèle habitée par un (des ?) curieux invité(s)…
On a un sentiment étrange d’inédit lorsqu’on découvre Housebound, film horrifique assumé, qui prend la tangente dans l’absurde dès qu’il en a l’occasion. Ce postulat, un peu long à s’installer, nous fait rentrer dans le film avec le sourire aux lèvres, que ce soit pour l’empathie qu’on a pour la protagoniste principale tristement bloquée chez sa mère, que pour la manière qu’à le film de s’amuser du genre qu’il cultive. Le long métrage commence ainsi comme une sorte de comédie absurde, avant de dévier vers un film de fantômes, puis d’horreur, jouant des codes de chacun de ses territoires cinématographiques pour surprendre le spectateur.
Et pendant un temps, le petit manège d’un film qui rit de ses propres blagues fonctionne plutôt pas mal. Puis le long-métrage marque le pas, finit par tomber dans l’envie de trop bien faire, et à force de jumpscares et d’autres leviers d’horreur trop souvent tirés, l’efficacité du film s’émousse. L’histoire prend le pas, de manière assez inventive certes, mais le réalisateur prône le recyclage plutôt que l’invention, et le film cède au fameux ventre mou du milieu qu’on bon nombre de productions. Les gags visuels et la dynamique sont là, et le film convoque magnifiquement bien l’énergie d’un Edgar Wright, ou les emprunts à Wes Craven ou au Monty Python, mais manque de rebondissements en son cœur.
Heureusement, Johnstone et sa bande ont de la ressource, et le dernier acte est un plaisir de WTF comme on en voit trop rarement. Après avoir tâtonné pendant plus d’une heure, le film trouve son équilibre et délivre une dernière demi-heure efficace, autant sur le plan de son histoire que celui de l’inventivité de ce qu’elle peut proposer. Housebound est ainsi comme nombre de premiers films, assez imparfaits, inégal dans son rythme. Mais il reste intact dans l’envie, et on ressort étonné d’avoir vu un objet aussi curieux que celui-ci.
Jetez-vous dessus dès que vous le pouvez, que ce soit pour la bonne poilade ou l’hémoglobine, ça vaut quand même sacrément le coup !
Sortie en DVD prévue au 1er trimestre 2015 chez Luminor.