
Pilote Automatique : Eye Candy (MTV)
L’histoire : Lindy est une hackeuse dont la soeur a été enlevée. Son besoin de la retrouver l’a poussé à aider des gens dans son cas, quitte parfois, à flirter avec la légalité. Alors que ses amis cherchent à lui trouver l’âme sœur via un site de rencontre, elle devient la cible d’un cyber serial killer.
Autour de la série : R. L. Stine est le célèbre auteur de la collection Chair de Poule, ces romans fantastiques et d’horreur qui ont fait de lui une sorte de Stephen King pour enfant. Catherine Hardwick est connue pour son film Thirteen, tandis que Christian Taylor a notamment officié sur Star Wars : Clone Wars (écriture), Teen Wolf (production et écriture de trois épisodes) et New Amsterdam (écriture). L’actrice principale Victoria Justice est une habituée des teen shows sur Nickolodeon ou de teen comedy dépassant rarement l’atlantique.
L’avis : Il y a quelques années maintenant, MTV a inspiré une grande série policière : Miami Vice. Car la chaîne a donné son nom à un style, une esthétique, largement exploitée à ses grandes heures. Aujourd’hui, MTV ne signifie plus grand chose. Et lors de la vision de ce pilote, force est d’admettre que son style racole davantage dans le caniveau des séries B vulgaires qu’il ne s’élève de ses cendres. Eye Candy porte très mal son titre, c’est une douleur pour les yeux. Une suite d’effets disgracieux qui confondent sens de l’esthétisme et cuistrerie. Du Hollywood Night pour jeunes adultes.
Pourquoi autant s’attarder sur le visuel de la série ? Parce qu’il synthétise tous ses problèmes. La réalisation (et la musique omniprésente) se sur-expose jusqu’à déterminer la vision artificielle du monde. Impossible de croire que l’on puisse exister sur la même terre que Lindy. Comme un monde parallèle, conte de fée moderne où les notions de loups, princes charmants et princesses sont légèrement pervertis. Comme si la série tentait de recréer physiquement un espace virtuel sans jamais tromper sur la supercherie du procédé.
Difficile de croire en Lindy, dans le serial killer (malgré les cadavres qui s’amoncellent) ou dans cette volonté d’exposer un environnement malade à l’ère d’internet. Cette attitude deviendrait dangereuse, vu la cible de la série. De la personnalisation du tueur en quête de perfection à ce monde sur-esthétisé où l’héroïne est une jeune femme « parfaite », il y a quelque chose de malsain dans l’exploitation de la perversion numérique. Eye Candy devient un sérieux adversaire à Stalker dans l’idée d’un internet comme repère de psychopathes en puissance, dans sa complaisance d’une violence apathique, sans recul ni relief. Heureusement que certains dialogues, semblent-ils, tout droit sortis du journal intime d’un adolescent sont là pour désamorcer le malaise, par sa poésie ridicule et plate.
Episode 2 : Les extraits de la saison, proposées en fin d’épisode, semblent présager du pire. A fuir…
Eye Candy, saison 01, épisode 01 : K3U
Ecrit par R. L. Stine (roman) adapté par Catherine Hardwick et Christian Taylor
Réalisé par Russel Mulcahy
Avec : Victoria Justice (Lindy Sampson), Casey John Deidrick (Tommy), Harvey Guillen (George),