Pilote Automatique : Forever (ABC)

Pilote Automatique : Forever (ABC)

Note de l'auteur

Forever ABC saison 1L’histoire : Le docteur Henri Morgan, un médecin légiste qui a la particularité d’être immortel, fait équipe avec une détective pour résoudre des enquêtes criminelles.

Autour de la série : Après avoir participé à l’écriture de Chuck et avoir produit 666 park avenue, Matthew Miller avait proposé à la FOX en 2012 un pilote baptisé Stranger Planet, où un flic de Los Angeles résolvait des crimes intergalactiques en compagnie de deux extraterrestres. Il revient cette année sur ABC avec une nouvelle proposition de cop show fantastique (un peu) plus terre à terre.

L’avis : Le nom de la série, Forever, donne évidemment envie de faire des jeux de mots sans fin sur ce que la série pourrait avoir d’immortel. À la fin du pilote, la réponse à cette question semble donnée : Rien.

Forever entame sa conquête de l’audimat comme l’un des fiers bastions du divertissement cru 2014/2015. La série (au vu de son pilote, hein, on ne sait jamais, je serais ravie d’être surprise)  ne bouleverse ni les codes du genre, ni la ménagère. Par contre, elle fait bien le boulot de nous faire passer un bon moment sans prise de tête. Comme il semble que ce soit l’ambition assumée de Forever, on peut dire que le contrat est rempli. Le visionnage était loin de m’ennuyer et pourtant… Pourtant, j’ai passé l’intégralité du pilote à jouer au jeu des ressemblances. Alors je vous propose de jouer avec moi à un petit jeu de 7 familles.

Quand j’ai vu le pitch, du fantastique dans une morgue, ça m’a fait pensé au Tru Calling de ma jeunesse et je me suis dit : pourquoi pas ? Quand j’ai vu la bande annonce, j’ai plutôt pensé à House, The Listener et Body Of Proof, rien de très excitant. Le pilote de Forever est l’exemple typique de la série prémâchée qui fait constamment référence à des codes ou des séries existantes.

ABC-Forever-Ioan-GruffuddHenri Morgan se la joue Sherlock pour les dons d’observation. Évidemment son côté charmeur (plutôt bien campé par Ioan Gruffudd) évoque plutôt un autre fils du grand détective, le Mentalist. Son immortalité remonte à un acte de pur sacrifice pour une cause noble, c’est un chevalier blanc, rien que ça ma brave dame. Ichabod Crane de Sleepy Hollow serait ravi de rencontrer ce camarade.

Comme il est de tradition dans l’enquête fantastique, notre héros est accompagné d’un ami qui seul connaît son secret. Ça aide pour nous donner des explications. C’est vrai, la voix off a (très) vite ses limites et si le héros parlait tout seul on serait dans Perception. Cet ami fidèle et bienveillant pourrait être le cousin du Artie de Warehouse 13. Ici, il s’appelle Abe.

A la morgue, Henri travaille avec celui qu’on pourrait appeler le gentil candide. Celui-là n’est au courant de rien, il est juste là pour admirer le héros. La ressemblance saute aux yeux puisqu’il est incarné par Joel David Moore qui était déjà un des mignons de Bones.

Forever Jo MartinezPour le côté enquête, notre héros va bien sûr croiser la route d’un détective. Enfin, quand je dis un, notre héros étant un homme vous aurez compris que ce sera, en mode Castle, une femme. Ce serait dommage de bousculer la ménagère avec un « vont-ils, ne vont-ils pas » amoureux homosexuel… On reste dans le classique je vous dis. Jo Martinez est une détective de choc, professionnelle et intelligente. Mais après quelques minutes seulement elle va suivre aveuglément son seul suspect dans l’affaire. OK… Allez, on va dire qu’en fait c’est peut être une Rookie, une nouvelle recrue, qui a le blues depuis la mort de son mari.

Ce premier épisode est l’occasion de faire la diaphane connaissance du grand ennemi, qui assure la partie feuilletonnante. Pour que le combat soit haletant, il va jouer d’égal à égal avec son alter ego niveau immortalité. La référence à Highlander est évidemment de circonstance. La malédiction de l’immortalité crée un héros en quête de réponse sur la mort et produit par là-même son jumeau maléfique. Bon, s’il est aussi magnifique que le Master de Doctor Who, promis je ne ferais pas la fine bouche.

La voix off, tel une Meredith Grey révélatrice, déroule l’évidence. Le héros cache en lui la douleur de la condition humaine. Le souvenir des amours passées et la solitude sont le lot de l’immortel. S’ils se croisent un jour, Henri pourra en discuter longuement avec Duncan Mac Leod, Jack Harkness de Torchwood et Richard Alpert de Lost.

Ce pilote est malgré tout bien rythmé, les personnages bien incarnés et l’alchimie est là. Très sympathique, Forever tente un attachement rapide en collant à ce qui existait déjà et pour moi, je dois l’avouer, ça marche.
Et vous, ce voyage dans le temps des séries, il vous a ramené où ?

Episode 2 ? Oui, après une journée fatigante, pour déconnecter.

FOREVER, Saison 1, Episode 1, « Pilot » (ABC)

Ecrit par : Matthew Miller

Réalisé par : Brad Anderson

Avec : Ioan Gruffudd (Dr Henri Miller), Alena De La Garza (Détective Jo Martinez), Judd Hirsch (Abe), Joel David Moore (Lucas)…

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