
Pilote automatique : Into the Badlands (AMC)
L’histoire : Dans un futur lointain, l’humanité s’est relevée de la destruction en établissant une société néo-féodale (dans laquelle les armes à feu ont disparu). Partagés entre sept barons, les “Badlands” sont sous la coupe des “Clippers“, des soldats surentraînés dévoués à leur chef. C’est notamment le cas de Sunny, homme lige du baron Quinn, et dont le destin va basculer après avoir sauvé un jeune garçon…
Autour de la série : Into the Badlands est la première série qu’AMC commande sans être passée par l’étape du pilote. Cette “prise de risque” est toutefois bien compensée par une programmation aux petits oignons, Badlands ayant fait ses débuts dimanche dans la foulée de la toujours très suivie The Walking Dead.
On doit la série à Alfred Gough et Miles Millar, créateurs de Smallville et décidément très en vogue actuellement puisqu’ils sont également responsables de The Shannara Chronicles (adaptée de l’œuvre de Terry Brooks) à venir sur MTV. Avant cela, le duo s’est fait remarquer en écrivant pour le cinéma L’Arme fatale 4 avec Jet Li ainsi qu’une franchise avec Jackie Chan (Shangaï Kid 1 et 2), et avoue volontiers une passion pour les récits d’arts martiaux. Ils s’inspirent ici très librement de La Pérégrination vers l’ouest du romancier chinois Wu Cheng’en, mais Into the Badlands constitue surtout l’occasion pour eux de proposer un mélange des genres.
L’avis : Badlands est effectivement un pot-pourri assez foutraque entre wu xia pian, western, une touche de romance et du road trip (à venir), le tout dans un univers post-apocalyptique légèrement teinté de steampunk ! L’addition est lourde sur le papier mais, en pratique, cet empilement ne déplaît pas, essentiellement parce que le récit n’a pas grand-chose à dire, et qu’il a donc désespérément besoin de supplétifs. Sur une structure de base très Karaté Kid, le maître qui prend un jeune sous son aile rêve d’ailleurs et va se lancer à la recherche du paradis perdu avec moult dangers à leurs trousses façon Mad Max… et c’est à peu près tout.
On vient donc dans les Badlands pour les combats et ceux-ci témoignent d’un soin particulier. Si David Dobkin – qui réalise cet épisode – n’est pas Tsui Hark, les séquences d’affrontement – au nombre métronome de deux par épisode, paraît-il – atteignent un niveau rare sur le format sériel.
Les deux combats ont d’ailleurs des chorégraphies évocatrices. Le premier engagement qui voit Sunny au milieu d’un cercle d’assaillants s’inspire de la scène du dojo dans La Fureur de vaincre (avec Bruce Lee). Le deuxième, sous la pluie, est, quant à lui, un emprunt à The Grandmaster (Wong Kar-Wai).
Néanmoins, Into the Badlands souffre d’un manque cruel de dérision. Ses personnages très/trop simples gagneraient considérablement à faire preuve d’une dose d’humour. Dans le rôle titre, Daniel Wu livre une prestation aussi rigide que ses bras durant le combat.
A ses côtés, Martin Csokas surjoue le tyran avec une élocution ridicule. Son personnage se prêterait donc parfaitement à l’ironie mais il n’en est rien. L’absence d’un second degré enfonce automatiquement le travail d’un acteur qu’on avait pourtant vu efficace dans Falcón ou Klondike.
Épisode 2 : Le manque d’épaisseur des personnages – relativement inédit sur AMC – tutoie le rédhibitoire. Pourtant, la perspective d’une saison courte (seulement 6 épisodes) combinée à un parcours vers la cité perdue, qui permettra d’éviter le surplace, peut convaincre de poursuivre.
INTO THE BADLANDS, SAISON 1 en 6 épisodes diffusés le dimanche soir sur AMC
ÉPISODE 1 intitulé “The Fort”.
Créée et écrite par : Alfred Gough et Miles Millar.
Épisode réalisé par : David Dobkin.
Chef opérateur : Shane Hurlbut
Avec : Daniel Wu, Orla Brady, Aramis Knight, Emily Beecham, Oliver Stark, Madeleine Mantok, Martin Csokas, Sarah Bolger.
Chorégraphie des combats : Stephen Fung et Ku Huen Chiu.
Musique originale : David Shepard.
Musique du générique : Mike Shinoda.
Crédits Photos : Patti Perret / AMC
Les combats sont en effet différents de ce que l’on peut voir dans les séries d’action habituelles. Il sont longs, il y a des plans larges, les acteurs sont physiques, les chorégraphies sont équivalentes à ce qu’on peut voir dans certains longs métrages.
Pour le reste, ça sent le bricolage. J’ai du mal à comprendre pourquoi il n’y a pas d’armes à feu et pourquoi il y a encore des véhicules à moteur thermique. S’il y a bien une marque de moto qui n’est pas faite pour le survivalisme c’est bien Harley. Ça tombe en panne tout le temps.
Les épées font toc, on dirait du plastique. Les personnages ont une psychologie dignes d’une mauvaise bd. Lui c’est le méchant, il a une barbe, lui c’est le gars qui tue comme il respire mais c’est quand même le gentil, lui c’est l’élu qui des super pouvoir…
J’ai bien aimé les personnaqges féminins par contre, on sent que ce sont surtout elles qui sont dangereuses.
Tout a fait d’accord pour les personnages féminins. On me faisait néanmoins remarquer que la première actrice apparaît après 20 minutes…
Je n’avais pas chronométré 🙂
Pour le second épisode par contre, c’est dés le pré-générique que les femmes entre en jeu, et ça déménage grave.
Minerva – la Baronne rousse piquante – exécute aux couteaux une grosse poignée de Nomades mal dégrossis et avec un style qui fait passer Jessica Jones pour une tétraplégique asthmatique.
Je suis trés étonné de la qualité des combats tant au niveau de la mise en scène que de l’implication physique des acteurs. Les chorégraphies sont belles, l’espace est vraiment bien utilisé, c’est fluide et lisible.
Quant à l’histoire, elle se développe comme les rapports entre les différents personnages ainsi que la psychologie de tout ce beau monde. La Harley de Sunny doit être en panne, il utilise un cheval dans cet épisode – choix plus rationnel dans un monde retourné à l’ère victorienne.
Cet épisode est surtout axé sur Minerva et son univers. Un univers par et pour les femmes mortellement dangereuses quel que soit leur âge.
Je ne pensais pas continuer à suivre cette série, ayant trouvé l’épisode 1 simpliste. J’ai changé d’avis.
Les décors sont travaillés, les costumes sont crédibles, les combats sont vraiment beau et variés – le sang numérique passe trés bien.
Les personnages bien que simple dans leur fonction sont plus complexes qu’il n’y parait dans leurs rapports des uns avec les autres – Sunny par exemple.