
Pilote Automatique : Minority Report
C’était d’abord une nouvelle, de Philip K. Dick. C’est devenu un film de Steven Spielberg avec Tom Cruise. Désormais, voici la série. Minority Report débarque sur le petit écran.
L’histoire : Washington DC, on les appelait les « précog » pour précognitifs. Deux frères jumeaux, Dashiell et Arthur, une femme, Agatha. Capables de voir les meurtres avant qu’ils ne se produisent, ils avaient été enfermés dès l’âge de 14 ans dans un institut, incapables de vivre leur vie, luttant contre les meurtres via Précrime. Délivrés de leur sort, logés à l’abri des regards ; les voilà, 10 ans plus tard. Or Dashiell (Stark Sands) décide de retourner dans le monde réel, tout en continuant à voir partiellement des meurtres. Il décide alors de s’associer avec une policière, Lara Vega (Meagan Good) pour réussir à arrêter les crimes avant qu’ils ne se réalisent, mais par choix.
Autour de la série : La série est donc (encore) adaptée d’une nouvelle de Philip K. Dick, auteur que nous retrouverons aussi au lancement de la série The Man in the High Castle sur Amazon (la critique du pilote, ici).
Mon avis : Minority Report était avant tout une réflexion sur le destin et le pouvoir. Doit-on arrêter tous ceux susceptibles de commettre un crime ? (même avec un fort taux de probabilité). Et doit-on faire cela au prix de la vie de trois enfants, devenus adultes depuis ? Ici, nous voilà face à un show finalement assez revu : un crime, une résolution par épisode, une histoire familiale pour faire le liant en trame de fond. Un duo, une flic sûre d’elle et un jeune homme inadapté socialement, relativement innocent, avec des pouvoirs psychiques. Pour le moment, point de discours ou de considération morale. C’est assez clair : il est méchant, on l’arrête. Un procédural en sorte.
L’univers développé est en tout point (ou presque) commun à celui du film de Spielberg. Les gestes empruntés à la chorégraphie Tom Cruisienne sont réutilisés, gants, lentilles, mouvement des ordinateurs et des images, pour un rendu assez agréable. Le point fort du casting est Stark Sands, qui avec un air de petit chaton, donne de la substance à un Dashiell qui n’a pas eu d’enfance. Maladroit, bienveillant, il donne un certain charme à une série sinon un peu trop mécanique. Le personnage de Lara Vega est totalement plat, aucun charisme et une figure de flic inflexible, finalement assez vu et revu. Sa rivalité avec son supérieur, interprété par Wilmer Valderrama, montagne de muscles et de chemises serrées, sonne faux. Mais heureusement, Li Jun Li, dans le rôle d’Akeela à l’informatique, donne un autre petit côté comique assez agréable, et on ne demande qu’à observer sa relation avec Vega. Le cast est multiethnique, c’est un bonus, avec notamment des couples mixtes, un politique noir et sa compagne d’origine asiatique par exemple. Après, côté tenue, point d’originalité et même un petit côté Trilogie du samedi soir, entre cuir à la Dark Angel et pas grande imagination.

Vega et Akeela, le rôle de l’asiatique étant malheureusement encore stéréotypée comme génie de l’informatique. Crédit Fox
Une série, qui ne révolutionne rien mais se laisse agréablement regarder. A voir si un peu de philosophie et de subtilité s’instillent dans les épisodes suivants. Cela ne ferait pas de mal, et donnerait un peu de profondeur à un concept qui ne demande que ça ! (et éviterait le côté déjà-vu)
Episode 2 : Pourquoi pas ! Un concept familier, une série pas trop complexe et légère, finalement assez distrayante. Et qui peut aussi promettre de bons moments.
Minority Report – FOX
Saison 1 – épisode 1
Scénario : Max Borenstein
Réalisateur : Mark Mylod
Casting : Meagan Good (Lara Vega), Stark Sands (Dash), Wilmer Valderrama (Will Blake), Li Jun Li (Akeela), Nick Zano (Arthur), Laura Regan (Agatha), Daniel London (Wally)