Pilote automatique : Sean Saves The World (NBC)

Pilote automatique : Sean Saves The World (NBC)

Note de l'auteur

L’histoire

Divorcé, Sean doit désormais assumer seul l’éducation de son adolescente de fille depuis le départ de la mère de cette dernière. Et ce n’est pas sa maman à lui, toujours de mauvaise humeur, qui pourrait lui être d’un grand secours ! Au bureau, il est soumis au management rigide de son nouveau boss, Max, très à cheval sur les horaires à rallonge et sans le moindre sens de l’humour. Et comme si cela ne suffisait pas, son petit ami vient de le quitter…

Autour de la série

Sean Saves The World marque le retour à l’antenne de Sean Hayes, ex gloire de la sitcom Will & Grace. Un comédien « de télé » populaire ayant eu quelques difficultés à se renouveler au cinéma et qui a eu plus de chances dans ses aventures en tant que producteur (Grimm, Hot In Cleveland…) Son comeback est un événement aux Etats-Unis sur NBC, qui abrite depuis la rentrée une autre ex gloire du petit écran : Michael J. Fox. Derrière le stylo, on a le plaisir de retrouver un certain Victor Fresco, créateur de la géniale, et trop méconnue, Better Off Ted.

Avis

Sitcom très classique, dont le pilote est réalisé par un des plus grands experts du genre (James Burrows, qui a travaillé sur Mon Oncle Charlie, Dharma & Greg, Friends… Will & Grace !), Sean Saves The World est loin d’être honteuse. Et ne peut être accusée d’aucune tromperie sur la marchandise : il s’agit bien du « Sean Hayes Show » et le comique fait son petit numéro, en levant étonnamment – un peu – le pied sur le surjeu (rassurez-vous, il ne peut s’empêcher d’en faire des tonnes dans quelques scènes !)

Et sa principale plus-value au genre de la sitcom, ce n’est pas le fait que son personnage principal soit un papa célibataire gay… mais que cette homosexualité ne soit pas un sujet de conflit (dramatique, humoristique, sociétal…). Et paradoxalement le classicisme de la forme conjuguée à la normalité de l’orientation sexuelle de son héros en fait même une série pleinement « dans son temps ».

Enfin, Sean Saves The World est truffée de seconds rôles réjouissants. Echo Kellum récite la même partition que dans Ben and Kate, celle d’un jeune homme indécis et sans aucune confiance en lui, et ça fonctionne encore. Thomas Lennon est parfait en boss sinistre, un peu glauque et trop rigide. Vik Sahay, ex membre du Jeffster de Chuck, a droit à 3 répliques… qui démontrent un tempo comique au-dessus de la moyenne. Tous ces « petits » personnages sont traités avec respect, ne servant pas seulement de faire-valoir, mais existant vraiment, quelque soit leur temps d’antenne. Une vraie performance à mettre au crédit de l’écriture (et de la mise en scène).

Serait-ce un pilote parfait ? Non, loin de là. Parce que cette comédie ne fait rire qu’à de trop rares reprises (encore une fois, merci les seconds rôles). Qu’elle est prévisible. La première scène – Sean préparant son déjeuner et échangeant avec sa fille sur la journée à venir – décortique toute l’intrigue à venir, ne laissant quasiment aucune place à la moindre surprise ultérieure. Et que ce pilote est plombé par deux ou trois scènes d’une mièvrerie confondante (la maman de Sean le rassurant sur ses qualités de papounet, la fille de Sean révélant sa blessure intime d’avoir vu partir sa mamounette, Sean déclarant à son boss que la chose la plus importante dans sa vie est sa fillounette…). Une indigestion de trop bons sentiments, trop souvent vus et revus ici ou là, qui provoquent des soupirs…

Episode 2

Oui. Clairement. Si Sean Saves The World n’est pas la sitcom du siècle, de la décennie, de l’année ou même du mois, elle est loin d’être une torture. Et parce que ses seconds rôles sont réussis. Et ce n’est pas si courant…

 

SEAN SAVES THE WORLD (NBC), Pilote

Écrit par Victor Fresco

Réalisé par James Burrows

Avec : Sean Hayes (Sean), Samantha Isler (Ellie), Linda Lavin (Lorna), Thomas Lennon (Max), Megan Hilty (Liz), Echo Kellum (Hunter), Vik Sahay (Howard)

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