Pimp my snail (Critique de Turbo de David Soren)

Pimp my snail (Critique de Turbo de David Soren)

Note de l'auteur

Dernier né de l’écurie Dreamworks, Turbo ravira les spectateurs par son humour, sa galerie de personnages et son action menée plein gaz. Cependant, sans chicaner, il marque un arrêt au paddock par rapport aux productions précédentes du studio, avec un scénario qui prend l’aspiration de ces illustres prédécesseurs sans jamais les dépasser.

Synopsis :

 Turbo est un escargot qui n’a qu’un seul rêve en tête : être incroyablement rapide ! Son obsession pour la vitesse l’a rendu quelque peu impopulaire chez les siens, où lenteur et prudence sont de rigueur. Mais il est hors de question pour lui de se conformer. C’est alors que se produit un étrange accident qui lui donne soudainement le pouvoir de foncer à toute vitesse. Il s’embarque alors dans une aventure extraordinaire pour accomplir son invraisemblable destinée : courir contre le plus grand champion de course automobile, Guy La Gagne. Avec l’aide d’une équipe d’escargots aussi rusés que stylés, l’ultime outsider Turbo mettra tout son cœur – et sa coquille-, pour prouver qu’aucun rêve n’est trop grand, aucun rêveur n’est trop petit.

Ces deux dernières années, alors que les studios Pixar tenaient toujours la pole position de l’animation, mais sous-viraient au niveau scénaristique depuis sa fusion avec Disney, les studios Dreamworks nous sortaient des stands deux petits bijoux qui mettaient la gomme avec Les Cinq Légendes et Les Croods. Turbo, dernier prototype de la firme sur la ligne de départ, ne confirme pas la montée en régime et louvoie trop pour monter sur le podium même si le film a d’indéniables qualités.

Le spectateur ne sortira pas déçu de la projection de ce sympathique film d’animation. Du potager, demeure initiale de l’escargot Théo, à l’asphalte d’Indianapolis, en passant par une boutique de tacos, le réalisateur David Soren nous offre un panel de décors assez léchés, un héros attachant et une galerie de personnages hauts en couleurs. Le film est blindé de références aux films du genre,  la saga Fast and Furious en tête, auxquelles s’ajoute clin d’œil au Spider-Man de Sam Raimi (le seul, le vrai) lors de la transformation de Théo en Turbo. Les adultes ne bouderont pas leur plaisir (les enfants, encore moins), une bonne dose d’humour complétant le tableau (le running gag des oiseaux est fort drôle).

« Vous me direz, il reste un cratère »

Oui, mais (c’est là que ça se gâte) un étrange sentiment de « déjà-viou », comme disent les Américains, se dégage de cette production. Au niveau scénaristique, c’est du Pixar pur jus ou presque (à base de concentré). La première partie potagère évoque grandement 1001 pattes et Tilt, la fourmi maladroite, dans l’approche et le graphisme ainsi que Z, dans FourmiZ, de Dreamworks, refusant sa condition ouvrière. Vous êtes sagaces, je le sais, vous le sentez venir, le reste du film c’est du Cars. Graphiquement, c’est beau mais un chouïa en dessous des films d’animation dernièrement sortis. Est-ce si gênant vous demandez-vous ? Oui et Non…Avec une réponse comme ça, on est bien avancé.

Attendez ! La suite arrive.

Les personnages secondaires, gastéropodes ou humains, ainsi que l’ambiance générale du film participent malgré tout à un joyeux melting pot qui vous fera dépasser ses défauts, et même s’il ne restera pas dans les annales de l’animation (et dans votre mémoire), il demeure un bon divertissement. N’est-ce point là un des objectifs du cinéma ?

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