Plaisir coupable : Bloodsport de Newt Arnold

Plaisir coupable : Bloodsport de Newt Arnold

bloodsport-movie-poster-1988-1020195957

Les chefs d’oeuvres, les grands films, tout le monde les aime. Mais passés ces films, nous avons tous dans notre filmothèque personnelle quelques pépites qu’on garde pour nous, à l’abri des regards indiscrets et moqueurs, qui voudraient nous persuader que ce sont des navets.

Et bien non, ces films, ce sont les nôtres, et on les aime tout autant.

Cette nouvelle chronique mensuelle, tenue tour à tour par tous les membres de la rédaction du DailyMars, va tenter de vous expliquer pourquoi ces « plaisirs coupables », ces nanars du 7e art, sont quand même des sacrés bons films.

Et pour ouvrir le bal, nous allons parler de Bloodsport de Newt Arnold, sorti en 1988.

Franck Dux, un tout jeune champion de karaté, n’a qu’une obsession : remporter le Kumite, un tournoi clandestin d’arts martiaux organisé à Hong Kong. Un tournoi où tous les coups sont permis, et les morts une habitude…

Déjà, Bloodsport, c’est Jean-Claude Van Damme. Attention, pas celui qui cabotine dans les réunions du 3e âge comme Expendables, ou celui qui donne sa voix à des animaux de film d’animation. Non non, Jean-Claude, le vrai, l’unique. Le Jean-Claude des années 80-90. Celui à la mèche folle, qui pouvait te mettre un coup de pied retourné dans la face si tu parlais pas bien à une dame, et qui n’hésitait pas à placer un petit grand écart dès qu’il le pouvait.

bloodsport

Sur Imdb, le film à un timide 6,8/10, et il se prend un violent 33% sur Rotten Tomatoes, là où Metacritic ne s’embête même pas à le noter, et commence la carrière de JCVD en 1989.

Mais pourquoi Bloodsport ?

Parce que Bloodsport, c’est le Rocky des années 80. A l’époque, JCVD est encore un parfait inconnu, et c’est ce film qui va le faire rentrer dans le tableau. Il est tout jeune, tout vif, encore plein d’étoiles dans les yeux, et la passion intacte.

Le bougre est plus un athlète qu’un acteur, mais il donne tout ce qu’il a. Là où les autres figures des films de bastons enchainent les productions avec l’œil mort d’une sardine qui frit, son style, ses mimiques, ses cris, sa rage, même si ils ne méritent pas un Oscar, donnent envie d’y croire. Et quand, subjugué par son désir de revanche, son personnage de Frank Dux crie sa rage lors du combat final contre Chong Li, c’est tous les spectateurs du monde entier qui vibrent à chaque coup de latte asséné par le belge. Y a du ralenti, y a de la sueur, y a du sang et des larmes. Et c’est ça qu’est beau.

bloodsport-tous-les-cou-ii03-g

Bloodsport, c’est la vie aussi, parce qu’après ça, tous les films de la carrière de JCVD ne seront qu’une vaine tentative de reproduire ce petit miracle. Même histoire, mêmes motivations, mais la flamme un peu moins vibrante de film en film.

Les combats ! D’une violence impressionnante pour l’époque, loin des moulinets de bras de Steven Seagal, ou des coups fake de Chuck Norris, les combats de Bloodsport ce sont des membres brisés, du sang, et toute la haine du grand et terrifiant bad guy Chong Li, interprété par la légende Bolo Yeung. Bloodsport c’est pour ainsi dire Karate Kid pour les grands garçons. Le déferlement de violence précipite la rage de Frank Dux, incarné par JCVD, et nous spectateurs, bouillonnons derrière lui. Grisant.

ff562f_7b01566847984d4ea0807297f13baec4

On pourrait aussi l’oublier, mais dans Bloodsport, il y a un autre acteur qui allait exploser par la suite : Forest Whitaker. Et ouais. LE Forest Whitaker, oscarisé pour Le Dernier Roi d’Écosse. Le Forest Whitaker de Ghost Dog, Panic Room et Taken 3. Rien que ça.

Je pourrais continuer comme ça longtemps, mais la vérité est là : Bloodsport est un sacré bon film. Un JCVD au top, la bonne vieille histoire efficace du jeune plein de courage entrainé par le vieux sage asiat’ qui te fait casser des pots de céramiques avec tes orteils, des combats grisants et une intensité palpable à chaque instant. Bloodsport et Van Damme n’ont peut-être pas eu autant de résonance que Rocky, mais ils méritent amplement qu’on pose nos yeux dessus, et qu’on revive avec délectation le doux bruit des coups de savates des années 80.


Bloodsport/ Tous les coups sont permis Bande… par jcvdfan

Bloodsport, de Newt Arnold (1988), avec Jean-Claude Van Damme, Donald Gibb, Leah Ayres, Forest Whitaker, Bolo Yeung, Roy Chiao, Norman Burton

Au mois prochain les enfants !

Partager