PlayLink, le jeu social par Sony

PlayLink, le jeu social par Sony

Vous l’aurez difficilement raté (surtout si vous êtes abonné au PSPlus, sur lequel le jeu Qui es-tu ? était proposé gratuitement pendant plusieurs mois), Sony s’est lancé dans le pari du jeu social à travers une série de jeux, ou d’expériences ludiques, réuni(e)s sous l’intitulé PlayLink. L’idée : remettre les gens à jouer à plusieurs devant leur console et en refaire un outil de jeu social. Bonne ou mauvaise idée ? Exécution réussie ou non ? C’est ce que nous allons voir !

 

PlayLink, un concept remis au goût du jour

Sony nous vend l’idée de jouer à plusieurs sur sa console comme une nouvelle façon de jouer ; comme quoi on a jamais fini de faire du neuf avec du vieux ! En effet, à l’origine, les jeux sur console se jouaient très souvent à plusieurs. Peu de gens se rappellent avec émotion de leurs parties de Street Fighter 2 pour sa campagne solo… Puis, peu à peu, le joueur est devenu de plus en plus solitaire devant sa console, les expériences multi-joueur se faisant toujours davantage en ligne. Mais si je critique la fausse nouveauté de l’idée, je soutiens totalement la démarche. Je suis un grand joueur de jeux de plateaux et de jeux de rôle, et j’apprécie avant tout la dimension sociale et ce partage d’un moment ludique autour d’une table. Je trouve donc très bien cette volonté de Sony de refaire de la console un objet social sur lequel on se réunit pour jouer à plusieurs !

Le PlayLink a toutefois un petit défaut : il faut que chaque joueur soit équipé d’un smartphone ou d’une tablette pour jouer. C’est un peu élitiste, mais dans le même temps, le taux d’équipement en smartphone des joueurs de consoles doit friser les 99%… Donc, pourquoi pas. Autre petit point à savoir, l’expérience m’amène à conclure que ce système donne l’avantage à l’équipe qui joue à domicile, parce que sur certains jeux, vous êtes largement avantagé en jouant sur votre tablette alors que vos amis peinent à dessiner du bout du doigt sur l’écran de leur téléphone (ça leur apprendra à prendre un plus gros modèle !). Bien sûr, vous me direz : « ils n’ont qu’à venir avec une tablette ». Certes, mais ça réduit l’aspect pratique de la chose, ou le côté impromptu, parce que moi-même je sors peu avec ma tablette, comme ça à l’improviste.

 

Qui es-tu ? Une vraie bonne surprise

Et l’impromptu, parlons-en justement avec Qui es-tu ? Je vais le dire tout de go, j’avais téléchargé et installé le jeu qui était offert gratuitement, pour l’oublier aussitôt, pas vraiment sur le moment par le concept. Puis des amis étant de passage à la maison, on se dit : « allez, voyons ce que c’est que ce machin ». Installation du logiciel sur les smartphones de tout le monde (on notera d’ailleurs une reconnaissance immédiate et sans le moindre souci de tous les appareils) et là, c’est une vraie bonne surprise puisque le jeu est proprement hilarant !

Qu’il s’agisse de désigner celui d’entre vous dont on est certains de ne jamais le voir ressortir d’une jungle, ou de dessiner quel abri de fortune ridicule il aura tenté de construire avant de mourir, le jeu est plein d’humour et se prête particulièrement bien à une expérience entre amis possédant un bon sens de l’humour et de la dérision. Les jeux sont drôles, et le système de pari (dans lequel on parie sur le joueur qui marquera le plus de points) créé une émulation de groupe et récompense ceux qui seraient en peine sur les épreuves. En plus, le jeu est une invitation au voyage, avec ses endroits exotiques dans lesquels il nous entraîne dans une ambiance absolument kitchissime.

Alors bon, les mini jeux proposés sont trop peu nombreux pour pouvoir vraiment jouer souvent sans se lasser, ce qui fait qu’instaurer une partie hebdomadaire de Qui es-tu ? ne me semble pas raisonnable. Par contre, il serait vraiment dommage de bouder l’énorme plaisir de se faire une partie de temps en temps entre amis ou en famille ou de le faire découvrir le temps d’un moment ludique vraiment drôle et original.

 

Hidden Agenda : un contrat à moitié rempli

Changement total d’ambiance pour le second jeu testé par nos soins sur le PlayLink : Hidden Agenda, que Sony nous a sympathiquement proposé de tester, puisqu’il s’agit cette fois d’un jeu payant. Le jeu nous plonge dans une enquête policière glauque à souhait qui nous mène sur les traces d’un serial killer, The Trapper. En fait, Hidden Agenda est presque plus une expérience ludique qu’un jeu, tant le côté film interactif est présent dans ce titre. Les joueurs sont sollicités lorsqu’il s’agit de faire un choix, d’enquêter sur une scène de crime ou lors d’un QTE souvent aussi rapide que difficile. Pour le reste, on suit surtout à l’écran une enquête dont il faut reconnaître qu’elle est bien écrite tout en restant très classique, très joliment filmée et animée, et surtout qu’elle tient à 100% une promesse : son histoire change totalement en fonction des choix et des réussites (ou échecs) des joueurs.

En fait, c’est à un point que c’en est vraiment surprenant ! Alors que les jeux Telltale (que j’adore) se sont faits connaître en se vantant de modifier l’histoire selon vos choix, pour en réalité vous emmener sur différents petits chemins mais sans jamais quitter une ligne directrice unique, Hidden Agenda fait le choix de totalement exploiter le concept. Dès lors, votre histoire sera modifiée de façon absolument drastique par les décisions que vous prendrez ou par le succès de votre enquête. Et il sera même tout à fait possible que votre histoire s’arrête brutalement si vous échouez lors de vos actions ou prenez de mauvaises décisions. Vous assisterez alors à l’oraison funèbre du personnage principal tandis que le serial killer se fait la malle en riant ! C’est intéressant mais, avouons-le, un brin frustrant, surtout si vous jouez depuis plus de deux heures…

Par contre, je suis plus mitigé sur le concept à l’origine du titre du jeu : l’agenda secret ! En effet, si on peut jouer à Hidden Agenda en collaboratif (les décisions sont prises à la majorité des joueurs ou en utilisant un joker qui donne le pouvoir de décision à un joueur), il est également possible de jouer en opposition. Un des joueurs reçoit alors potentiellement à chaque chapitre une direction vers laquelle il doit mener la conclusion de celui-ci. Il devra alors tenter d’y parvenir sans qu’on découvre qu’il a un agenda secret tout en orientant les décisions des joueurs vers son but.

Eh bien disons-le honnêtement, ce n’est pas l’idée de l’année ! D’abord parce qu’une fois qu’on a vu l’histoire une ou deux fois, on n’a probablement pas envie de remettre de nouveau le couvert juste pour jouer à un jeu de bluff. Ensuite parce que cette idée de guider l’histoire dans une direction pour juste marquer des points est aussi peu séduisante sur le papier que dans sa réalisation. L’intérêt ludique est faible et en termes de narration, c’est limite contre-productif…

Au final, Hidden Agenda est surtout une très bonne expérience en collaboratif qu’il sera intéressant de faire deux ou trois fois pour explorer les différentes directions de l’histoire. Et vous aurez alors exploité l’essentiel de intérêt du jeu. Du coup, son prix (19.99€) devient le principal reproche qu’on puisse faire à ce jeu qui est sinon une belle réalisation.

 

PlayLink, à suivre

Ce sont pour l’instant les seuls jeux que nous avons testés sur le PlayLink. D’autres sont déjà disponibles :

  • Knowledge is Power, un jeu de Quizz de culture générale façon jeu télé
  • Singstar Celebration, qui est simplement SingStar remis à jour pour le PlayLink
  • Frantics, un ensemble de petits jeux d’arcade multi-joueurs
  • Planet of the Apes : Last Frontier, un jeu narratif dont l’action se situe entre le 2e et le 3e film de la série

Il est agréable de voir que Sony soutient son concept et l’alimente régulièrement avec de nouveaux jeux. À mon avis, le champ des possibles est encore loin d’avoir été totalement exploré et il manque un ou deux super(s) jeu(x) pour qu’il s’impose vraiment. Mais nous continuerons à suivre l’évolution de la gamme et n’hésiterons pas à consacrer un article si un tel jeu devait faire son apparition sur le PS Store.

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