
Portrait : Starbuck et Carrie Hopewell, les survivantes
Dans le cadre de notre semaine My Lady Heroine, nous vous proposons une série de portraits concernant des personnages principaux ou secondaires qui nous ont marqués. Après Althéa Vestrit, Ayla, Claire, place à deux femmes au très fort tempérament, Kara Thrace, alias Starbuck, et Carrie Hopewell.
Starbuck (Kara Thrace)
Média : C’est dans le remake de Battlestar Galactica, développé par Ronald D. Moore en 2003, que prend vie Kara Thrace, alias Starbuck. Elle représente dans le série l’une des nombreuses figures féminines au caractère bien trempé, interprétée par la talentueuse Katee Sackhoff. Pour la petite anecdote, le personnage existait déjà, bien qu’assez différent car masculin, et campé par le célèbre Dirk Benedict alias « Futé » dans Agences tous risques.
Son histoire : La vie de Starbuck s’apparente à celle d’un torrent sans cesse agité et douloureux. Son père a disparu, sa mère l’a maltraitée durant toute son enfance. Malgré tout, elle est devenue, à force d’opiniâtreté, l’un des meilleurs pilotes des treize colonies de Kobol. Elle n’en sera pas plus reconnue par sa génitrice pour autant et n’aura dès lors de cesse de prouver à chacun de quoi elle est capable. Lors de l’attaque des Cylons, elle devient l’un des éléments indispensables et nécessaires dans la survie de l’humanité. Mais, au-delà de l’aspect militaire et combattante, Starbuck est avant tout une survivante aux multiples visages en endossant toutes les casquettes possibles et imaginables. Sa formidable caractérisation lui procurera alors une destinée passionnante, concluant son histoire de manière tout aussi surprenante…
Pourquoi elle ? Quand on fait la connaissance de Starbuck, on retient surtout tout en premier lieu le côté badass de la jeune femme. Cigare à la bouche, provocatrice, masculine dans son attitude et rendant coup pour coup aux hommes, la jeune femme en impose. Elle ne lâche rien devant l’adversité, même seule contre tous. Par son courage, sa détermination mais aussi son inconscience, la meilleure pilote de la flotte deviendra un moteur essentiel du récit de Battlestar Galactica. Mais cet aspect jusqu’au-boutiste et entier, qui procure sympathie et charisme immédiat au personnage, dissimule aussi beaucoup de souffrances. C’est en cela que Starbuck devient un protagoniste fabuleux au fur et à mesure des saisons. Ses choix sont fondés régulièrement sur la passion, l’instinct, l’action. Que cela lui serve ou la desserve, ses convictions pleines de fougue la feront alors souffrir plus que de raison ainsi que ses proches. Quand elle ne se rebiffe pas contre l’ordre établi, Starbuck sait aussi dévoiler son humanité… mais aussi ses faiblesses. Loyale, sensible, parfois femme-enfant et taquine, on est surpris par le spectre d’émotions variées que la pilote de génie recouvre derrière son trop-plein d’assurance. Cultivant des émotions contrariées, sa sévérité et son traumatisme de petite fille blessée la révéleront alors beaucoup plus fragile, vulnérable, et finalement très humaine en fin de compte. C’est ce maelström d’émotions qui s’entrechoquent sans discontinuer qui nous rend le personnage aussi empathique que détestable… et que l’on adore suivre malgré tout. « So say we all ».
Carrie Hopewell
Média : Carrie Hopewell apparaît la première fois dans la série Banshee. Elle est interprétée par la splendide Ivana Miličević. Et on ne l’oublie pas de sitôt une fois vue en action.
L’histoire : Carrie Hopewell a tout pour elle. Magnifique jeune femme mariée au procureur général de la petite ville de Banshee, maman de deux enfants, elle vit dans le bonheur depuis presque 15 ans déjà. Mais depuis tout ce temps, Carrie a surtout mis de la distance entre elle et son passé. Fille d’un redoutable mafieux ukrainien, son histoire va brutalement lui revenir en plein visage. Talentueuse perceuse de coffres, elle a arnaqué son propre père après un vol de diamants, laissant son ex-petit ami se sacrifier à sa place en allant en prison. Sauf que ce dernier vient d’en sortir et débarque à Banshee, dans la peau du nouveau shérif et les ennuis recommencent alors pour elle…
Pourquoi elle ? Quand on découvre Carrie Hopewell dès le pilote, on frissonne d’avance pour son avenir et celui de ses proches. Son père, parrain de la pègre, devient progressivement un danger véritable au fur et à mesure qu’il se rapproche d’elle. Et notre crainte que son mari et ses enfants ne découvrent alors ses antécédents criminels, contribue à notre inquiétude croissante la concernant. Nos peurs seront malheureusement fondées. Malmenée, incarcérée, rejetée par sa famille, ayant pour seule aide un homme qu’elle a aimé mais catalyseur de tous ses ennuis actuels, elle n’aura pourtant de cesse de lutter, de se battre sans arrêt pour récupérer sa vie d’avant. Mais Carrie Hopewell possède néanmoins la force de caractère pour affronter les situations les plus difficiles, mais aussi les plus dangereuses. Car la demoiselle sait aussi se défendre, avec grande violence même si on la titille de trop, le combat rapproché et la balistique n’ayant plus aucun secret pour elle. Il n’y a qu’à revoir le long combat de fin de saison 1 absolument éprouvant dans les coups reçus et rendus à son adversaire pour s’en rendre compte. Fardant sa véritable nature depuis très longtemps, Carrie démontre une capacité hors norme pour la survie, sans jamais oublier les gens qu’elle aime pour autant. Son fils, atteint d’une maladie rare, l’obligera à retomber dans la criminalité afin de récupérer les fonds nécessaires pour le soigner. Carrie se distingue finalement comme un personnage double. Voleuse, mère, tueuse, épouse, aimante, infidèle… Une bien belle liste de portraits contraires, œuvrant pour un personnage désarmant, pour qui survivre est devenu une seconde nature et que l’on adore voir se sortir des pires situations. Et attendez de connaître son ex-petit ami…