« Poulets grillés » : les pervenches à l’attaque

« Poulets grillés » : les pervenches à l’attaque

Note de l'auteur

9782226314710gL’histoire : Anne Capestan n’aurait jamais cru tomber si bas. Elle, étoile montante de la Police Judiciaire, la voilà à la tête d’un nouveau service, où sont rassemblés ceux dont plus personne ne veut. Torrez le poissard. Lebreton, droit comme un i, ancien négociateur au Raid. Rosière, l’auteur de série télé. Des alcooliques, des joueurs. Bref, une catastrophe. Et comme affaires ? Celle que plus personne ne veut, qui vont bientôt atteindre la date de prescription. Oui mais voilà. Y’a bien une affaire ou deux qui semblent intéressantes…

Mon avis : Si vous n’aviez pas encore trouvé quel livre emmené en vacances, ou à mettre dans votre sac dans les transports en commun, vous avez trouvé. Sophie Hénaff dresse dans son livre le portrait d’une bande de paumée qui réussit à se serrer les coudes et à enquêter, usant de ce qui leur a été reproché (le jeu, la poisse, la flamboyante) pour faire triompher la justice.

Alors, certes, si le concept n’est pas d’une grande originalité, malgré tout, il reste des personnages attachants, divers, où hommes et femmes sont à égalité, avec une patronne qui ne s’en laisse pas compté et a la gachette facile. En gros, un bon moment de détente, qui met en scène des personnages attachants, tous plus ou moins seuls, sans famille, avec la justice chevillée au corps.

Du côté de l’enquête, s’il ne s’agit pas vraiment d’un mystère à la 10 petits nègres, on se demande quand même où on veut nous emmener, on s’intrigue, mais surtout on se questionne sur les personnages croqués de part et d’autre du chemin de la drôle de troupe. Parfois un peu caricaturés, il faut avouer, avec affection. Un premier roman léger, qui appelle à une suite, tant les personnages sont attachants et que l’on souhaite une belle vie à la brigade.

27706Si vous aimez : Gaston Lagaff entre à NCIS.

Autour du livre : Sophie Hénaff est responsable de la rubrique la Cosmoliste dans le magazine Cosmopolitain. 

Extrait : « Orsini avait enseigné le violon au conservatoire de Lyon jusqu’à l’âge de trente-quatre ans, puis, après avoir passé les concours, il avait intégré la Police judiciaire. Un virage curieux, puisqu’il détestait la police et semblait n’y appartenir que pour mieux la trahir : à maintes reprises, les investigations de Lebreton à l’IGS avaient été étayées par les notes du capitaine Orsini. À la décharge du délateur, il n’avait jamais soulevé que des cas de corruption avérée et appuyait ses accusations d’éléments probants. Il mâchait le boulot de l’inspection des services, certes, mais surtout, de la presse. Si cet homme par ailleurs irréprochable atterrissait dans cette brigade, ce devait être en lien avec son carnet d’adresse et sa propension à informer les journalistes de tous les secrets qui traînaient dans la maison. Il n’avait jamais été révoqué pour manquement à l’obligation de réserve, mais un divisionnaire quelconque avait dû estimer qu’il était la source de trop dans son service et qu’il valait mieux l’envoyer plus loin, au diable par exemple. Exit la Balance : direction la brigade perdue.
Avec ses nouveaux collègues, Orsini trouverait de quoi noircir une pile de rapports. Ça n’arrangerait pas les affaires de Capestan, se dit Lebreton avec détachement. »

Sortie : mars 2015, éditions Albin Michel, 352 pages, 18,50 euros.

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