Pourquoi Saint Seiya: Next Dimension doit s’arrêter…

Pourquoi Saint Seiya: Next Dimension doit s’arrêter…

Note de l'auteur

Trop c’est trop! Le tome 6 vient de sortir et plus le titre avance, plus mon petit cœur saigne devant un tel traitement. Il y a vraiment trop de foutage de gueule et ça doit cesser! Désolé Mr Kurumada, mais il faut que ça sorte!

 

Je ne reviendrai pas sur l’amour que je porte pour la série et la mythologie Saint Seiya, je l’ai suffisamment exprimé dans mon article sur le sujet, non ici je vais faire part de mon désarroi, de mon désespoir, que dis-je, de ma colère… Et c’est mon amour profond qui me pousse à m’insurger même si ça me coûte. En gros, Saint Seiya: Next Dimension (débarqué en 2009 chez Panini Manga) est la suite directe et inédite de la série d’origine datant des 80’s et elle est écrite et dessinée par Masami Kurumada. L’histoire reprend juste après la guerre contre Hadès et on retrouve Seiya à l’état de légume, en fauteuil roulant.

 

Dans le principe, l’idée d’une suite directe orchestrée par l’auteur original semblait aguichante même si le titre est arrivé après les spin-off Saint Seiya G (2004) et Saint Seiya: The Lost Canvas (2006). On attendait une histoire inédite, des révélations, de nouveaux personnages, une extension de la mythologie et surtout de retrouver des chevaliers de bronze, déicides et ultra-balèzes, prêts à botter le cul de Zeus, après avoir dérouillé Poséidon et Hadès. Hélas, les désillusions sont bien trop nombreuses et on finit presque par croire que l’auteur se fout de nous.

 

Pour commencer en ce qui concerne le côté inédit, on repassera… Alors oui, ça se passe dans la droite continuité de la série de base, oui Kurumada injecte une réelle nouveauté dans son univers, à savoir le voyage dans le temps mais si c’est pour revenir dans le passé et se retaper encore une guerre sainte contre Hadès, j’ai envie de dire que c’était pas franchement obligé. Déjà cette histoire de retour vers le futur, heu… vers le passé, pardon, sent la fausse bonne idée. D’autant que c’est pour revenir exactement à la même période et pendant la même guerre que dans Saint Seiya: The Lost Canvas. Énorme erreur Mr Kurumada!!! Vu que les 2 titres évoquent les mêmes faits, on ne peut s’empêcher de les comparer et il n’y a clairement pas photo, même si Next Dimension n’est pas terminé, The Lost Canvas est 10 crans au-dessus. Le dessin de Shiori Teshirogi surpasse de loin celui de Kurumada et son histoire apporte plus d’inédit. Mais bon, mettons qu’on accepte l’idée du voyage spatio-temporel et que l’on mette de côté The Lost Canvas… C’est assez dur, je sais! Une fois dans le passé, on a droit à un copier/coller/mixer des arcs du Sanctuaire et d’Hadès de la série originale. Les personnages doivent ENCORE traverser les 12 maisons le plus vite possible et doivent ENCORE affronter les Gold Saints… Encore, encore, encore…

 

En terme de personnages, c’est à peine plus reluisant, l’ancienne génération de chevaliers rappelle en tout points celle que l’on connaît avec des archétypes bien définis: la Vierge est puissant et sage, le Cancer est un blaireau inutile, le Gémeau est partagé entre Bien et Mal… Ça en devient presque consternant! Côté spectres d’Hadès, malgré leur nombre de 108, rien de neuf non plus, on prend les 10/15 qu’on connaît déjà et on recommence. Kurumada pousse le bouchon tellement loin qu’il ose nous ressortir les mêmes combats dans des situations quasi-identiques à l’œuvre de base. C’est presque inquiétant un tel manque d’inspiration et de renouvellement. Seuls 2 nouveaux personnages sont dignes d’intérêts: Suikyô de la Coupe, ancien Silver Saint passé du côté obscure de la force et Tôma, chevalier de l’Olympe venu assassiner Seiya. La petite particularité de ce personnage c’est qu’il est déjà apparu dans le cinquième film d’animation de la licence et que du coup, on le connaît et on sait (a priori) qui il est.

 

Je finirai sur ce qui a mes yeux est le plus insupportable: les incohérences. Pour rappel, Seiya et ses frères d’arme ont vaincu 2 dieux de l’Olympe, plus si on compte les films, ils ont défié les divinités scandinaves, ont développé leurs cosmos à leurs paroxysmes pour finalement revêtir des armures divines. Mais au premier obstacle, ils se prennent une branlée en un temps record, on a l’impression de les retrouver à leurs débuts, chétifs, presque inoffensifs et même pire, ils sont comme vierges de toute expérience. Shun a déjà traversé les 12 maisons du zodiaque par le passé, enfin dans le futur et a déjà affronté les Gold Saints pourtant il semble presque découvrir les lieux et arrive à être surpris d’événements qu’il a pourtant déjà vécu. Ajoutez à tout ça des éléments assez grotesques tel que le lion de compagnie du chevalier du même signe et vous comprenez que je souhaite voir l’agonie se terminer au plus vite.
Kurumada photocopie maladroitement son œuvre et n’ai plus très loin de s’auto-parodier. Et je vous assure qu’il me coûte de dire tout cela…

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